La consultation pré-anesthésique
Indispensable à la sécurité opératoire

Sauf cas d’urgence absolue où la rapidité de l’intervention chirurgicale prime, toute intervention chirurgicale programmée nécessitant une anesthésie, quelle qu’elle soit (même locale), réclame une consultation pré-anesthésique (CPA), autrement dit une consultation auprès d’un médecin anesthésiste dans les jours qui précèdent l’intervention (de 48 heures à 3 mois).
C’est une obligation légale depuis 1994. Bon à savoir : avant l’intervention, ce n’est pas nécessairement le même anesthésiste qui pratiquera l’anesthésie, planning et autres nécessités de service obligent. La CPA doit donc figurer dans le dossier anesthésique du patient.
Réduire le risque d’accident
Schématiquement, la CPA vise d’abord à réduire au maximum le risque d’accident lors de l’anesthésie ou du réveil. Mais limiter ne signifie pas annuler. En anesthésie comme ailleurs, le risque zéro n’existe pas. La CPA permet également de définir le type d’anesthésie. Dernier intérêt de la CPA, et pas le moindre, elle permet de rassurer le patient, car le stress (avoir peur de ne pas se réveiller) constitue un facteur de risque cardio-vasculaire !
Questionnaire…
En pratique, la CPA est souvent précédée par un questionnaire remis au patient. Ce questionnaire a le mérite de sensibiliser le patient à l’importance des « petits détails » qui pourraient être oubliés lors de la consultation.
… et consentement éclairé
La CPA permet également à l’anesthésiste d’informer le patient sur les tenants et aboutissants de l’anesthésie (risques et séquelles possibles, prise en charge de la douleur post-opératoire…). De son côté, il revient au chirurgien d’informer le patient sur l’aspect purement chirurgical de l’intervention. C’est le consentement éclairé, indispensable, qui donne lieu à la signature d’un document l’attestant.
Recherche de contre-indications…
Pour limiter les risques d’accidents liés à l’anesthésie et/ou à l’intervention chirurgicale, l’anesthésiste doit déterminer les contre-indications absolues ou relatives (allergies, maladies chroniques ou métaboliques, tabagisme…) et, en fonction de ces dernières, il doit choisir le mode d’anesthésie le plus adapté à l’état du patient et au type d’intervention chirurgicale. Le praticien recherchera vos antécédents personnels et familiaux (notamment cardio-vasculaires), tien- dra compte de votre traitement habituel et, bien sûr, vous examinera avec attention.
… et examens complémentaires
Les examens complémentaires sont un passage obligé, a fortiori s’il existe des facteurs de risque. En pratique, le praticien prescrira une prise de sang, un électrocardiogramme, voire une radiographie pulmonaire ou un bilan échographique cardiaque. L’anesthésiste et/ou le chirurgien peuvent être amenés à demander d’autres examens complémentaires. Enfin, un avis peut être requis auprès d’un spécialiste en cas de doute (pneumologue, cardiologue…).
La veille ou le jour de l’intervention
Une nouvelle consultation a lieu juste avant l’intervention. Cette consultation dite « pré-opératoire » vise à vérifier qu’il n’y a eu aucun changement depuis la CPA (nouvelle pathologie, nouveau traitement, évolution d’une pathologie chronique…). Elle doit être effectuée par le praticien en charge de l’anesthésie qui devra préciser à nouveau les modalités de l’anesthésie ou encore la nécessité d’être à jeun.