La permaculture, au-delà du jardinage bio…
Soignez les équilibres de la Nature et de l’Humain
Deux écologistes australiens, Bill Mollison (1) et David Holmgren, sont considérés comme les fondateurs de la permaculture. En résumé, leur proposition : un mode de vie en harmonie avec les systèmes naturels. Bénéficier du potentiel de la planète, en le respectant, en le préservant, en le partageant et en mettant notre intelligence au service de solutions efficaces et résilientes pour prendre soin de la nature et de l’humanité.
Sur quoi repose la permaculture ?
Quelques principes à appliquer aux diverses activités de l’Homme pour assurer la pérennité de la planète et de notre espèce dans des conditions heureuses :
> Restaurer, conserver, protéger les écosystèmes naturels ou peu « anthropisés » (2).
> Protéger la ressource en eau : quantité, qualité, accès pour tous.
> Préserver la ressource sol : arrêt de l’érosion, des pollutions, restauration de la fertilité.
> Arrêter le réchauffement climatique.
> Bloquer notre empreinte écologique au niveau actuel sans pénaliser certaines populations.
> Maximiser les productions dans une logique locale et de circuits courts.
> Minimiser les intrants (travail, technologie, énergie), maximiser la recherche et la créativité au service d’un développement humain sobre, égalitaire et heureux.
> Restaurer, développer des structures sociales pour un projet de société pérenne en harmonie avec l’écosystème Terre.
Comment passer du jardin bio à la permaculture ?
Jardiner bio, c’est déjà avoir avancé sur le chemin de la permaculture. Si vous voulez aller plus loin, adoptez une vision plus globale de votre jardin :
> Faites avec les caractéristiques du lieu, forme du terrain, type de sol, végétaux présents (des arbres aux herbacées, même saisonnières), vents dominants, zones ensoleillées, durée d’ensoleillement… Observez et reproduisez la nature.
Voici quelques exemples :
– Une zone humide est le bon endroit pour installer une mare ;
– Un talus fertile exposé sud, sud-ouest accueillera des mini-terrasses pour des plantes gourmandes de soleil.
– Un paillage sombre réchauffera le sol, un paillage clair le maintiendra frais.
– Une serre adossée à un mur bien exposé maximise l’utilisation de l’énergie solaire.
– Entre les zones, pensez des limites floues, en imbrication, « plus nature ».
> Maximisez l’offre en eau du lieu : réduisez l’évaporation par le vent avec une haie constituée d’espèces indigènes ; récupérez l’eau, surtout si elle va vers des surfaces imperméabilisées par l’Homme (béton, dallage…).
> Profitez des microclimats du jardin : eau, vent et ensoleillement déterminent de petites zones adaptées au semis en caissettes, des zones toujours fraîches pour la pépinière, un talus sec pour sécher des récoltes…
> Dispersez les plantes, associez-les pour qu’elles se protègent, se stimulent ou se contrôlent les unes les autres.
> Peuplez votre jardin en diversifiant les milieux, les plantes, les volumes et les hauteurs des végétaux. Soignez l’échelonnement saisonnier, les abris de la faune.
> Adoptez une vision plus sociale de votre activité de jardinier : partagez, échangez légumes, fruits, fumier, boutures, graines, purins et autres décoctions… et vos idées, vos connaissances, vos savoir-faire.
> Économisez l’eau, l’énergie, limitez vos déplacements.
> Achetez local, peu emballé, d’occasion. Achetez en commun certains matériels.
> Recyclez les sous-produits, produisez juste ce qu’il faut, ne gaspillez pas.
> Développez le lien social et votre bien-être.
(1) Bill Mollison nous a quittés en septembre dernier.
(2) Milieux transformés par l’Homme.
