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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

L’accident ischémique transitoire (AIT) en 10 questions-réponses

La parole qui devient difficile, une main qui ne fonctionne plus très bien, un trouble visuel passager, le tout rentrant dans l’ordre en quelques minutes ou quelques heures ? Il s’agit probablement d’un accident ischémique transitoire, ou AIT, un signal d’alarme pour les spécialistes qui considèrent qu’un accident vasculaire cérébral (AVC) n’est jamais très loin.

Tour de l’AIT en 10 questions-réponses

De quoi s’agit-il exactement ?

Comme son nom l’indique, l’ AIT correspond à une obstruction d’ une artère cérébrale par un petit caillot provenant souvent de l’une des deux carotides. Il s’ agit d’ un processus temporaire d’ une durée variable, de quelques minutes à une demi-heure, le cas le plus fréquent, jusqu’à plusieurs heures. Au-delà de 24 heures, la persistance d’ un ou de plusieurs signes doit plutôt faire parler d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Dans l’AIT, le scanner et l’IRM sont normaux car il n’y a pas de lésion cérébrale définitive, autrement dit, pas d’infarctus cérébral.

Quelle est la différence entre l’AIT et l’AVC ?

L’AVC correspond à une lésion cérébrale constituée visible sur le scanner ou l’IRM. Rappelons qu’il existe deux types d’ AVC : l’ AVC hémorragique, où un vaisseau va saigner dans le cerveau (20 % des cas), et l’AVC ischémique qui se rapproche de l’AIT et qui représente la forme d’AVC la plus fréquente (80 % des cas). Chaque année, 130 000 personnes en font les frais. Les AVC sont la troisième cause de mortalité en France (30 000 décès par an).

Quels sont les signes de l’AIT ?

L’ AIT se manifeste généralement par un trouble brutal de la vision, un trouble du langage, un déficit de la force musculaire ou de la sensibilité au niveau d’un membre ou du visage. Des vertiges, une perte de l’équilibre, une vision double ou des troubles de la déglutition sont possibles.

Est-ce dangereux en soi ?

Ce n’est pas tant l’AIT en lui-même qui est dangereux, mais sa signification en matière d’AVC. En effet, on estime qu’il y a un risque d’AVC dans 5% des cas au cours des 48 heures suivant l’AIT. 12 % des patients font un AVC dans les 30 jours suivants. D’où l’intérêt de ne pas prendre l’AIT à la légère, même lorsque tous les signes ont disparu et qu’ils n’ont duré que quelques minutes. Quelles que soient les circonstances, l’AIT est une urgence médicale.

Quelle est donc alors la valeur de l’AIT ?

Comme on vient de le voir, il faut considérer l’AIT comme étant un signal d’alarme que nous envoie notre corps, comme pour nous prévenir que le pire est peut-être à venir. Quelques chiffres en disent long sur la signification de l’AIT. On estime que 10 % des sujets victimes d’un AVC ont présenté un AIT la veille même et 43 % la semaine précédente. 30 % des personnes ayant fait un AIT feront un AVC un jour ou l’autre. Enfin, selon une récente étude réalisée en Hollande, 60 % des patients âgés victimes d’un AIT décèdent dans les 10 ans qui suivent !

Que faut-il faire devant un AIT ?

Quelle que soit la durée de l’AIT, à plus forte raison si elle est supérieure à 1 heure, il faut toujours consulter un médecin pour bénéficier de traitements en urgence et des examens nécessaires afin de retrouver l’origine du problème. En cas d’absence de votre médecin habituel, faites le 15. Une hospitalisation est indispensable.

Quels examens vont être pratiqués ?

Hormis le scanner et/ou l’IRM, pratiqués de façon systématique afin de rechercher des lésions cérébrales éventuelles (ischémie ou saignement), c’est surtout l’échographie carotidienne qui va permettre de retrouver l’origine du caillot. En effet, des plaques d’athérome sont souvent retrouvées sur les parois internes des deux carotides. Les caillots qui s’en détachent sont responsables des AIT et des AVC. Parfois, les caillots proviennent du cœur et peuvent être mis en évidence par l’échographie cardiaque.

Y a-t-il un traitement en urgence ?

Oui. Si l’on a la certitude qu’il s’agit bien d’un accident ischémique et non d’ un saignement, l’ aspirine et/ou des médicaments anticoagulants sont nécessaires afin d’éviter la survenue d’un AVC à proprement parler dans les jours qui suivent. Lorsque l’origine du caillot est carotidienne, les médecins peuvent être amenés à intervenir sur l’artère carotidienne concernée pour la déboucher. Les médecins parlent d’ endartériectomie.

Après un AIT, quelles sont les personnes particulièrement exposées à la survenue d’un AVC ?

On considère que les personnes âgées de plus de 60 ans, présentant une hypertension artérielle supérieure à 14, une durée de l’AIT supérieure à une heure et un déficit au niveau d’un membre lors de l’AIT présentent des risques importants d’AVC dans les 7 jours qui suivent.

Peut-on prévenir la survenue d’un AIT et plus généralement d’un AVC ?

Oui. C’est tout l’intérêt de la prévention. Il faut corriger les facteurs de risque cardiovasculaires, et notamment l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie et le diabète. Il faut également arrêter le tabac, perdre du poids, diminuer sa consommation de graisses saturées et d’alcool. Enfin, il faut lutter contre la sédentarité en ayant une activité physique régulière.

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