Le myélogramme
Pour des raisons diverses et variées, la fréquence de nombreuses maladies sanguines augmente, des situations qui nécessitent bien souvent un myélogramme.
Une prise de sang montrant des cellules sanguines en nombre insuffisant (cytopénie), la présence de cellules d’origine leucémique ou cancéreuse (métastases), a fortiori dans un contexte de fatigue ou d’amaigrissement…. Il n’en faut pas beaucoup plus pour que le médecin prescrive un myélogramme, autrement dit une aspiration de moelle osseuse destinée à étudier les différentes cellules qui la composent et poser un diagnostic, précurseur d’un traitement.
Moelle osseuse
Rappelons que c’est dans la moelle osseuse que vont naître et évoluer les différentes cellules constitutives du sang : lignée rouge (ou érythrocytaire), lignée blanche (granulocytaire et lymphocytaire) et lignée des plaquettes. Ainsi, avant de devenir des globules rouges matures comme ceux que l’on retrouve dans le sang (érythrocytes), les globules rouges passent par différents stades évolutifs (proérythroblastes, érythroblastes basophiles…). Et la moelle osseuse est très prolifique. Chaque jour, elle produit 250 milliards de globules rouges, 150 milliards de plaquettes et quelques dizaines de milliards de globules blancs.
Sternum ou crête iliaque
L’examen se pratique à l’hôpital et doit être effectué par un médecin. Bien que la moelle osseuse se retrouve dans tous les os ou presque, c’est bien souvent au niveau du sternum ou de la crête iliaque (os proéminent situé au-dessus de la hanche) que l’on va pratiquer l’aspiration. Chez les enfants, le site préférentiel d’aspiration est la crête iliaque. Techniquement, cette ponction-aspiration est simple : elle consiste à aspirer sous anesthésie locale la moelle osseuse au moyen d’un trocart (grosse aiguille) relié à une seringue et introduit dans l’os. Les douleurs sont variables. Certaines aspirations peuvent faire souffrir, d’autres pas. Mais le geste technique demeure rapide. Le prélèvement est ensuite analysé dans un laboratoire d’hématologie.
Frottis
Une fois prélevée, la moelle osseuse est étalée sur une lame, à la manière d’un frottis. L’examen au microscope va permettre de catégoriser la moelle en fonction du pourcentage de cellules médullaires, de + (moelle pauvre) à ++++ (moelle très riche), pour une moelle normale entre +++ et ++++. Des colorants spécifiques sont utilisés pour mettre en évidence les différents types de cellules à étudier. Le pourcentage de chacune des lignées est important. Ainsi, une moelle normale comporte environ 25 % de cellules appartenant à la lignée rouge (globules rouges), 5 à 15 % de lymphocytes et 60 % de granulocytes. Le myélogramme permet également d’analyser plus précisément les cellules. En revanche, les futures cellules qui donneront naissance aux plaquettes sont plus difficiles à examiner. Schématiquement, une moelle pauvre évoque plutôt une aplasie (insuffisance médullaire), une moelle trop riche suggère une leucémie ou une régénération après une hémorragie par exemple. Une richesse particulière en une lignée évoque une leucémie.
Biopsie médullaire : quelle différence ?
La biopsie médullaire est un examen qui vient parfois compléter le myélogramme. Elle consiste également à prélever de la moelle osseuse par anesthésie locale.
Mais, au contraire du myélogramme basé sur une aspiration « tout venant », la biopsie va montrer l’architecture précise de la moelle, car le prélèvement respecte la structure médullaire. La biopsie médullaire peut être indiquée lorsqu’on suspecte une aplasie médullaire (pauvreté cellulaire) ou une fibrose.