Le potager de mon grand-père
Un film de Martin Esposito
Le réalisateur du film Super Trash nous entraîne cette fois à la découverte du royaume de son grand-père : le potager.
Derrière cet hymne à la vie et à l’abondance, ponctué de mille astuces et savoir-faire anciens, c’est une belle déclaration d’amour d’un jeune homme pour son grand-père, qui se déroule au gré des semis, des champignons, des cerclages, et des cueillettes.
Quand il fait le tour du potager, régulièrement, Vincent ne peut s’empêcher de « goûter » son jardin, il attrape, ici une fleur de courgette, là un bourgeon de brocolis ou encore une feuille de pissenlit, et les savoure sur le champ. Il hume, il regarde, il tâte, il gratte, il arrose. Ce petit univers respire tellement la vie, que cela donnerait envie de gratter la terre, même aux plus urbains des bobos parisiens !
Son rapport au jardin est charnel, physique, au point que Vincent semble faire partie de son potager. C’est son prolongement végétal. Depuis 85 années qu’il roule sa bosse, il a toujours vécu près d’un potager, d’abord dans la Calabre de son enfance, dans le pied de la botte italienne, puis dans la campagne niçoise, où, avec sa sœur et un voisin, ils se partagent quelques parcelles dans un mini vallon, bordées de collines.
CONNECTÉ AU JARDIN
Les légumes et les plantes, c’est comme s’il les entendait réclamer de l’eau, du soleil ou de l’attention. À la forte saison, c’est une occupation à plein temps avec la préparation des tuteurs pour les grimpants, le ramassage d’humus dans la forêt pour enrichir le sol, la chasse aux limaces, l’arrosage, bien sûr, la récolte des fruits et légumes, la cuisine, la mise en bocaux, etc. Vincent vit pour son jardin, et son potager vit grâce à lui.
Avec un mélange d’instinct, de bon sens et de traditions, Vincent n’utilise aucun produit chimique, ne retourne pas sa terre et reproduit ses propres graines. Son trésor tient dans une caissette en bois, remplie d’enveloppes, qui renferment des semences. Rien à voir avec les graines qu’on trouve chez le grainetier « enrobées de poison », lance-t-il à son petit-fils.
LES YEUX DE L’AMOUR
Si Vincent nous apparaît aussi fier et lumineux dans son élément, c’est qu’on le découvre à travers le regard de son petit-fils, Martin Esposito, qui signe le documentaire. Leur complicité est évidente, parfois drôle, et chargée d’affection. Au-delà de la transmission des savoir-faire d’une génération à l’autre, Martin pointe une caméra tendre et respectueuse sur son grand-père et ses habitudes de vie.
Pour son précédent film, le réalisateur n’avait pas hésité à aller « vivre » pendant deux ans dans la décharge de Villeneuve-Loubet, pour montrer les aberrations de notre société de consommation. Après les poubelles, il avait envie de beauté, d’essentiel, et de retour à la terre. Il voulait surtout nous faire connaître son incroyable grand-père et son royaume : le jardin. Il a donc passé deux années à vivre avec son papy, au rythme des saisons et des surprises que réserve le jardin. Pour Rebelle-Santé, il revient sur cette aventure.
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