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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Le sécateur au potager

La taille et la greffe ne sont pas des exclusivités réservées aux arbres et arbustes… Introduisez ces pratiques au potager pour améliorer vos récoltes!

POURQUOI TAILLER?
Jardiner, c’est souvent faire un choix. En effet, il est rare que les plantes puissent tout nous donner en même temps: des tiges et des feuilles abondantes, et des fleurs et des fruits nombreux et gros. La concurrence peut être rude entre le développement de l’appareil végétatif et de l’appareil reproducteur et, suivant ce que l’on récolte, il faut orienter le fonctionnement de la plante.

=> Pour les plantes dites à croissance déterminée, c’est-à-dire celles dont la pousse s’arrête dès que les fleurs apparaissent, on supprime les boutons floraux pour récolter les feuilles plus longtemps (mélisse, épinard, persil…).
=> Pour quelques espèces potagères (courges, certaines variétés de tomates…), il est nécessaire de tailler car elles ont une croissance indéterminée, c’est- à-dire qu’elles continuent à produire tiges et feuilles pendant la floraison, et donc une partie des nutriments fournis par les feuilles vont alimenter les bourgeons en croissance au lieu de faire grossir les fruits!
=> Parfois, la taille permet de hâter l’apparition des structures reproductrices ; c’est le cas des courges dont les fleurs fécondables sont portées par les rameaux de troisième génération.
=> Par ailleurs, pour récolter des fruits plus gros, quel que soit le type de croissance, on a toujours intérêt à limiter le nombre de fleurs ou de fruits pour augmenter le calibre de la récolte. Notez bien que toute suppression d’organe est d’autant plus efficace qu’elle se fait tôt.

LES CUCURBITACÉES
Les concombres offrent diversité, mais tous ont besoin d’un petit coup de main du jardiner pour former de bons gros fruits.
=> Première étape : prévoir de la place même si la variété est non grimpante, ensuite pincez au-dessus de la deuxième feuille (sauf les variétés à cornichons !), deux axes se forment qui seront à leur tour taillés au-dessus de la quatrième feuille.
=> L’architecture de base de la plante est en place, il ne reste plus qu’à tailler toutes les autres branches au-dessus de chaque fruit formé.

Les melons ne sont pas en reste pour réclamer des soins: en effet, seuls les rameaux de troisième génération portent des fleurs femelles aptes à donner des fruits, l’objectif est donc de favoriser une apparition rapide de ces rameaux fructifères.
=> Lorsque le plant a quatre feuilles vraies, coupez la tige principale au-dessus des deux premières feuilles vraies, les deux axes qui démarrent seront taillés au-dessus de la troisième feuille, puis les trois axes suivants aussi: ce sont eux qui porteront les fruits.
=> Dès que les premiers fruits sont formés et qu’ils ont commencé à grossir un peu, coupez les rameaux à deux feuilles au- dessus des melons. On ne conservera que 6 fruits au maximum par pied, les autres axes qui vont se former ensuite seront supprimés afin de ne pas pénaliser la croissance des melons.

Parmi les courges, seules les courges coureuses sont taillées.
=> Lorsque le plant a 5 feuilles vraies, pincez au-dessus de la deuxième feuille; des tiges se forment, pincez-les à 4 feuilles, ensuite coupez les tiges à deux feuilles au-dessus du fruit.
=> Si vous souhaitez des fruits petits, laissez 5 à 7 fruits par pieds; autrement, réduisez à 3 ou 4 fruits la charge de chaque plant. Le problème de la coulure se pose de la même façon que pour les concombres.

LES SOLANACÉES
Cette famille est une incontournable du potager, elle fournit les aubergines, tomates, poivrons et piments. Point commun avec les cucurbitacées : toutes ces plantes ont besoin de chaleur et de lumière pour amener leurs fruits à maturité. Plus la culture se fait en situation climatique limite, plus il faut intervenir pour favoriser les fruits formés. Dans ce cas, pour assurer la production voulue, n’hésitez pas à sacrifier quelques fruits et en compensation à augmenter le nombre de pieds.

Les aubergines : bien conduit, un pied peut donner 6 à 10 fruits ; en région plus fraîche, comptez 5 à 8.
=>  Les premières interventions consistent à supprimer régulièrement et au plus tôt les pousses qui se forment sur la tige principale, à la base ou à l’aisselle des feuilles.
=> Dès qu’il y a floraison: coupez la tige principale au-dessus de la deuxième fleur. Le bourgeon terminal de la tige principale étant supprimé, vous allez voir apparaître des pousses axillaires à l’ais- selle des feuilles, n’en gardez que 3 à 4, bien réparties sur le pied ; dans quelques jours, celles-ci porteront des fleurs ; au total, ne conservez que 8 à 10 fleurs.
=> Pincez les pousses latérales une feuille au-dessus de la deuxième fleur, et ne conservez que le rameau secondaire qui se développera à l’aisselle de cette feuille. Ce rameau a une fonction importante dans le grossissement des aubergines.

Les tomates : une façon simple de faire consiste en la suppression systématique, deux fois par semaine pendant tout l’été, des bourgeons qui se forment à l’aisselle des feuilles. Par ailleurs, il faut savoir si vous voulez conduire le pied sur une tige ou deux tiges.
=> Pour les plantes à une tige, en variété hâtive, coupez la tige à une feuille au-dessus du 3ème bouquet floral, et pour une variété classique au-dessus du 5ème.
=> Pour obtenir deux tiges, qu’il faudra sus des deux premières feuilles dès que la plante est bien reprise ; ensuite, supprimez le bourgeon terminal des deux axes au-dessus du 3ème ou 5ème bouquet selon la précocité de votre variété.
=> Dès que les fruits commencent à rougir, enlevez quelques feuilles pour favoriser le mûrissement.

Les piments ou les poivrons (qui sont des piments doux) sont taillés de façon à laisser 12 à 15 fruits par pieds, un peu moins dans les régions les plus au Nord.
=> On taille pour bien dégager une tige principale puis, dès qu’il y a floraison, on coupe au-dessus de la deuxième fleur, et on limite le nombre de rameaux axillaires qui iront à fleurs.
=> Lorsque les fruits grossissent, surveillez-les et n’hésitez pas à supprimer ceux qui grossissent difficilement.

LES PINCEMENTS
C’est une forme de taille très légère, elle consiste juste à supprimer les bourgeons terminaux des tiges, ce qui modifie la croissance de la plante; elle ne forme plus de fleurs, ce qui permet de récolter les feuilles plus longtemps (menthe, mélisse…) ou bien les bourgeons axillaires peuvent entrer en croissance et on obtient des ramifications (basilic, courges, tomates, pomme de terre…).
Le pincement s’applique à de très nombreuses plantes potagères. Il s’agit pour le jardinier d’intervenir pour orienter la répartition des nutriments produits vers les organes qui ont un intérêt pour lui, car s’il ne le fait pas, la plante oriente naturellement les nutriments vers la fabrication d’organes reproducteurs tels que les graines (dans la plupart des cas) et, à défaut, vers la fabrication d’organes assurant la reproduction végétative : rhizomes (ex : les crosnes), racines (ex : les carottes), tubercules (ex : les pommes de terre).

Petit clin d’œil du spécialiste : le pincement montre au jardinier que la structure de la plante et la façon dont s’organise sa croissance sont déterminées par un ensemble de corrélations dites morphogénétiques ; c’est-à-dire qu’il y a l’influence du patrimoine génétique d’une part (donc espèce et variété) mais aussi celle de la proximité des organes les uns par rapport aux autres, avec la sécrétion d’hormones végétales qui peuvent intervenir.

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