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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

L’épigénétique plus forte que la génétique

Le génome est une sorte d’encyclopédie dont les différents tomes seraient les chromosomes et dans laquelle les gènes seraient les phrases qui composent toute cette littérature. Les chercheurs pensaient qu’en décodant cette immense encyclopédie, ils auraient la réponse à de nombreux problèmes de santé. Pourtant, ça ne suffit pas ! Car, au-delà de nos gènes eux-mêmes, c’est la façon dont ils s’expriment qui importe… Et ils réagissent en fonction de nos comportements.
Pour Joël de Rosnay, Docteur ès Sciences et écrivain, « l’épigénétique est la grande révolution biologique de ces 5 dernières années ». Il explique que, durant des années, on a cru que le patrimoine génétique ne pouvait être influencé que par des mutations très longues à survenir, qui permettent l’adaptation des espèces à leur environnement. Mais, aujourd’hui, on s’aperçoit que les gènes ne font pas tout : « Le programme de la vie ne code que pour 15 % des machines outils qui font fonctionner la cellule vivante. » explique J. de Rosnay. Longtemps, les scientifiques ont pensé que « les 85 % restants étaient de “l’ADN poubelle”. » Maintenant, on sait que ces 85 % permettent la fabrication de petites molécules qui, en permanence, circulent dans le corps et régulent le fonctionnement des gènes. Joël de Rosnay résume ainsi cette influence : « L’épigénétique, c’est la modulation de l’expression des gènes en fonction du comportement, votre comportement quotidien : ce que vous mangez, si vous faites de l’exercice ou pas, si vous savez manager ou non votre stress, si vous avez du plaisir dans ce que vous faites et si vous avez un réseau social et familial qui “marche bien”. » Il ajoute : « Il y a des gènes qui s’expriment, d’autres silencieux, d’autres inhibés et cela dépend avant tout de notre comportement. On peut donc être en grande partie responsable de sa santé. »
Le « capital génétique » n’influe que pour une modeste part dans l’évolution de nos cellules, mais l’environnement dans lequel « baignent » nos gènes est déterminant. Il nous reste à reprendre en main les rênes de notre santé : en apportant de bons nutriments à notre organisme, en l’oxygénant (pour cela, il faut pratiquer un minimum d’exercice physique), en se mettant au maximum à l’abri de la pollution, et en travaillant sur notre état mental et émotionnel pour chasser le stress. Tout cela, chacun d’entre nous peut s’y employer, pour vivre longtemps et en bonne santé.

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