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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Les bons réflexes devant la fausse route

Une personne dont les yeux s’écarquillent lors d’un repas, qui ne parle plus, se met à tousser bruyamment ou dont le visage devient bleu ou congestionné… il n’en faut pas beaucoup plus pour suspecter une fausse route alimentaire. Gros plan sur les gestes qui sauvent.

La fausse route alimentaire n’est pas l’apanage de l’enfant qui grappille en douce une cacahuète tombée sous la table. Il suffit d’une inattention ou d’un effet de surprise (sonnerie du téléphone), d’une émotion (peur), d’une simple inspiration lors de la déglutition d’aliments particulièrement légers (semoule) ou d’un repas pris trop rapidement sans mastication (classique morceau de viande), sans parler des altérations neurologiques (paralysie liée à un AVC), pour que l’aliment choisisse de descendre dans la trachée plutôt que dans l’œsophage. Les médecins parlent « d’inhalation de corps étranger ». En pratique, la glotte, qui doit agir comme un clapet de protection au-dessus des voies aériennes, fait défaut et laisse passer l’aliment ou l’objet.

Syndrome de pénétration

Rares sont les fausses routes qui n’éveillent pas immédiatement les soupçons. C’est seulement le cas chez l’enfant, où la fausse route n’est pas toujours alimentaire (petits jouets, cailloux, perles…). Car la fausse route alimentaire est souvent spectaculaire et passe rarement inaperçue.
Elle se manifeste alors par une quinte de toux, productive (l’aliment ressort) ou non, qui s’accompagne d’une cyanose du visage (visage bleu) ou de congestion (visage rouge). Le regard de la victime devient hagard et on peut y lire une anxiété extrême. Ce syndrome de pénétration qui peut durer une ou plusieurs minutes est une urgence. Une apnée grave (impossibilité de respirer) est toujours possible.

Gravité diverse

La gravité d’une fausse route dépend essentiellement du volume et de la régularité de la surface de l’objet inhalé. Gros ou irrégulier, il risque tout simplement d’obstruer complètement le passage au niveau du larynx, ou plus bas au niveau de la trachée, et, si rien n’est fait, un décès rapide par asphyxie peut survenir. Plus petit et bien rond, il va pénétrer dans l’une des deux bronches situées sous la trachée. Les mouvements respiratoires resteront possibles grâce à la bronche saine. Enfin, à long terme, l’aliment ou l’objet peut donner lieu à une infection bronchique et pulmonaire. C’est le cas notamment chez l’enfant, plusieurs jours ou semaines après l’inhalation lorsque personne n’en a été témoin.

Manœuvre de heimlich…

Les secondes comptent. Si 5 claques appliquées entre les 2 omoplates ne suffisent pas à chasser l’intrus, il faut pratiquer la manœuvre dite « d’Heimlich ». Destinée à expulser le corps étranger, elle consiste à exercer une violente compression de l’abdomen à la base de la cage thoracique. Il suffit de se placer derrière la victime, en position debout, et de placer ses bras autour de son abdomen. Appuyez votre poing au-dessus de son nombril, paume en bas, la deuxième main sur la première et effectuez une traction brève vers le haut et en arrière. Si la position debout n’est pas possible, on peut pratiquer cette manœuvre en position assise. Devant une personne inconsciente, la manœuvre s’effectue à califourchon sur la victime allongée sur le dos, en plaçant ses mains sur l’abdomen et en exerçant la pression vers l’avant et vers le bas, en direction des omoplates.
Enfin, s’il s’agit d’un nourrisson, installez-le sur un de vos genoux, sur le dos, la tête basse. Appuyez avec deux doigts sur la partie inférieure du sternum.

… avant intervention du SMUR !

En cas d’échec des manœuvres précédentes, faites le 15 ou le 18. L’hospitalisation est indispensable afin d’effectuer une bronchoscopie qui va permettre de retirer le corps étranger à l’aide d’une pince introduite dans les voies respiratoires.

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