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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Les cucurbitacées

Potimarron, butternut, courge de Siam, potiron, calebasse...

Cultivez les courges, elles vous régaleront le palais ou les yeux jusqu’à la fin de l’hiver !  

En automne, la flamboyance des courges et leurs formes étonnantes en font les reines du potager. Toutes sont assez faciles à cultiver, et leur capacité de conservation associée à des semis échelonnés en font un des piliers de l’autosuffisance au potager.   

La famille des cucurbitacées

Elle se compose de 800 espèces, en majorité herbacées rampantes ou grimpantes ; la plupart sont annuelles.

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Les cucurbitacées de nos jardins sont le melon, le concombre, le cornichon, la pastèque, la courgette, diverses courges (pâtisson, courge musquée, potiron, potimarron, buttercup, butternut, citrouille…), et un autre type de courge, la calebasse.
Globalement, le nom courge désigne des fruits assez divers dont certains ne sont pas comestibles, voire peuvent être toxiques (1). Il est important de se limiter à la consommation de courges réputées comestibles. Ne consommez pas les courges amères, soyez prudent avec les courges calebasses, certaines sont uniquement décoratives, comme les coloquintes.

Leurs caractéristiques

Elles peuvent être étonnantes : certaines grimpantes ou rampantes ont un grand développement, leurs tiges atteignent plus de 10 mètres de long ; il faut donc leur prévoir de la place !

Les feuilles

Elles sont poilues, surtout sur la face inférieure, et leur forme varie d’une espèce à l’autre, voire d’un individu à l’autre au sein d’une même espèce.

Les fleurs

Elles sont, en général, unisexuées. Sur un même pied, vous observerez des fleurs mâles à l’extrémité d’une tige et des fleurs femelles qui, elles, présentent un renflement à la base. Les fleurs mâles ont un pistil non fonctionnel, et les étamines (3 à 5) qui fournissent le pollen présentent naturellement de façon assez fréquente des anomalies, ce qui peut compliquer la fécondation. En principe, ce sont les insectes qui assurent la pollinisation. Si le jardinier veut intervenir, il lui faut être observateur, car les fleurs sont aussi belles qu’éphémères.

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Les fruits

Les fruits des cucurbitacées ont souvent, à maturité, une écorce dure qui est en faveur d’une conservation longue et d’une utilisation artisanale (calebasses).

Les principales étapes du cycle végétatif

Originaires des régions tropicales, les cucurbitacées supportent mal les variations de température. En dessous de 10 °C, leur croissance s’arrête, et au-delà de 35 °C, les plantes souffrent et la qualité du pollen est souvent dégradée. C’est la fourchette des 22-28 °C qui leur convient le mieux, avec des nuits pas trop fraîches.

La culture des cucurbitacées

Elle exige un sol profond, riche en matière organique et ayant une bonne capacité à retenir l’eau.

Deux autres conditions sont importantes : une exposition ensoleillée et une zone où la présence dans le sol de spores de champignons pathogènes est réduite. Pour cela, respectez le délai de rotation de trois ans (2) et évitez les apports de compost si la température du tas n’a pas dépassé les 60 °C en début de compostage.

Pour améliorer l’ameublissement en profondeur et la teneur en matière organique, préparez le sol en amont avec un apport de fumier bien décomposé suivi d’une culture d’engrais vert en automne (seigle, trèfle, moutarde, phacélie).

Semez en poquet (2-3 graines par trou) à partir de mai-juin, et comptez 6-8 jours pour la levée.

Si vous plantez, attendez des températures adaptées (> 20 °C), et sortez progressivement les plants, un peu plus longtemps chaque jour pour qu’ils s’acclimatent aux températures extérieures. Dix jours suffisent en général. 

Une distance entre les pieds de 2 m sur le rang et de 4 m entre les rangs est recommandée, à réduire si on opte pour des variétés non coureuses (courgettes) ou pour une culture « verticalisée (3) » (concombre, butternut, potiron…).

En début de culture, paillez ou désherbez et, en sols limono-sableux ou pauvres, après la nouaison des premiers fruits, apportez de l’azote rapidement assimilable (farine de plume ou fientes de volailles, purin de consoude, paillage d’ortie) et un peu de magnésie. N’arrosez les courges qu’en cas de besoin et sans excès sous peine d’avoir des fruits qui se conserveront mal.

Pour avoir des fruits tendres, arrosez un peu plus les courgettes et les concombres récoltés avant maturité. Dans tous les cas, l’apport d’eau sera régulier pour éviter le stress hydrique !

La taille est souvent un sujet de débat entre jardiniers. Pour faire simple, étêtez au-dessus de la deuxième feuille dès le démarrage de la culture, puis raccourcissez les tiges qui portent 3-4 fruits après la 4e feuille au-dessus du dernier fruit.

La santé des cucurbitacées

Elle est en principe assez bonne dans les potagers familiaux, mais parfois les conditions climatiques s’en mêlent et les maladies fongiques s’installent…

L’impact de l’oïdium est souvent réduit car il apparaît plutôt en fin de saison.

Si le mildiou se manifeste, il faut éliminer tous les plants atteints.

Parfois, il faut contrôler les pucerons, réduire les apports d’azote, mouiller au jet les zones atteintes, traiter au purin de rhubarbe, installer de la lavande pour un effet répulsif, préserver les coccinelles, les syrphes…

L’autosuffisance au jardin

De la conservation des fruits à la production des graines

Conservation des fruits

La récolte et la conservation chez les courges sont indissociables.

Deux points clés :

• Les courgettes, les concombres et les cornichons se récoltent avant maturité et ne se conservent pas plus d’une semaine. Les autres courges doivent être mûres à la récolte pour se conserver longtemps.

• À la cueillette, garder le pédoncule et ne pas l’utiliser pour soulever et porter les fruits améliore et prolonge la conservation.

Production des graines

La production des graines a un double intérêt : produire ses propres semences et se constituer un stock de graines à manger.

La réussite de la fécondation s’observe par un rapide grossissement de l’ovaire. Fécondez manuellement plusieurs fleurs sur plusieurs pieds. Pour le genre Lagenaria (gourdes et calebasses), la pollinisation est assurée par des insectes nocturnes ; dans ce cas, procédez à la pollinisation manuelle le soir.

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La récolte des graines et des semences

La récolte des graines comestibles a lieu en deuxième quinzaine d’octobre lorsque les fruits sont mûrs. Une fois les graines séchées en fonction de vos goûts et vos préparations, vous les consommerez avec ou sans la coque.

Notes :
(1) La toxicité telle qu’étudiée s’est manifestée par des diarrhées drastiques et/ou des vomissements persistant plusieurs jours. La toxicité pourrait être liée à la présence de molécules amères et cytotoxiques dans le fruit (cucurbitacine).
(2) Le délai de rotation est le temps pendant lequel on ne cultive pas sur le même emplacement une plante de la même famille.
(3) Grimpante ou descendante.

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