Les travaux de février
Février, c’est la reprise ! Même si la température est douce, restez prudent. Il s’agit surtout de se tenir prêt en attendant que la terre se réchauffe.
E n février, c’est encore l’hiver, il est souvent hasardeux de se lancer dans les semis ou plantations, excepté pour quelques potagères ou dans certaines situations climatiques particulières. Ce sont les travaux d’entretien du jardin (paillage, ramassage des feuilles, protection contre le froid, fertilisation…), d’amélioration du sol et de surveillance des plantes qui sont les plus importants.
Au potager
– Commencez à broyer et enfouir les engrais verts ou les restes de culture sur les zones qui vont être cultivées d’ici 4 à 6 semaines.
– Incorporez par griffage le paillage présent sur la terre (ou du compost de fumier, ou du compost maison) que vous apporterez à raison de 2 kg/m². En complément, tous les deux ans, épandez un mélange de scories potassiques et de cendre de bois, en proportions équivalentes, à raison de 50 g/m².
– Si la méthode de culture vous convient, mettez en place vos buttes ou vos planches surélevées pendant que la terre est encore froide, cela perturbe moins l’activité de la faune. Ce mode de culture, surtout s’il est conduit sur plusieurs années, offre de nombreux avantages : un volume de terre meuble important, mieux drainé, abritant une faune plus active et se réchauffant plus vite, des récoltes plus échelonnées dans le temps, un travail plus confortable pour le jardinier. Les buttes ou les planches surélevées accueillent quasiment tous les légumes.
– Récoltez les derniers choux de Bruxelles et les poireaux, éventuellement de la mâche, de la chicorée et profitez de vos endives.
– Plantez, sauf en sol humide, des variétés d’oignons et d’ail adaptées à la culture en hiver ; commencez les plantations d’échalotes et de topinambours.
– Semez en pleine terre, dans les zones à climat doux : fèves, pois, oignons, panais.
– Semez sous abri vers la mi-février des variétés hâtives de carottes, radis, laitues de printemps, choux…
– Faites germer vos plants de pommes de terre dans un endroit frais et lumineux. Attendez que la température du sol ait atteint 10 °C pour les planter et prévoyez une protection contre le froid (tunnel, fi lm plastique épais).
– Videz votre bac à compost pour récupérer, après tamisage, un terreau de qualité tout à fait adapté pour vos semis ou plantations de printemps. C’est une bonne façon de décompacter et d’aérer le tas, d’y introduire des matériaux moins humides (feuilles mortes, tiges sèches, paille…) et de relancer la fermentation.
Au verger
– Taillez les pêchers qui vont bientôt fleurir.
– Taillez les framboisiers remontants : pour étaler la récolte, coupez l’extrémité des tiges qui ont produit l’an dernier ; pour une récolte unique mais abondante, coupez les tiges au ras du sol.
– Contrôlez les tuteurs et les attaches des arbres, de la vigne, des kiwis…
– Vérifiez que le paillage au pied des jeunes arbres n’abrite pas de rongeurs indésirables, et que le collet des jeunes arbres est sain.
– Évitez l’utilisation du cuivre, pratiquez une lutte préventive stricte contre les maladies fongiques : nettoyez les arbres et sous les arbres pour éliminer tous les organes risquant d’avoir été contaminés (pour éviter de les brûler, voir encadré). En cours de saison, si des maladies fongiques apparaissent, essayez les traitements au soufre ou les produits à base de Bacillus subtilis.
– Luttez contre les parasites en laissant les poules gratter le sol au pied des arbres, elles se nourrissent des larves enfouies et contribuent également à la dégradation du paillis.
– Traitez préventivement contre divers parasites (pucerons, cochenilles, acariens) avec de l’huile de colza ou de paraffi ne ; veillez à acheter dans le commerce une formulation qui ne contienne pas d’insecticide et respectez scrupuleusement les consignes d’utilisation.
Au jardin d’ornement
– Nettoyez les massifs, le pied des arbres et les haies : éliminez les parties mortes ou abîmées des plantes, enlevez le paillage restant, puis griffez le sol pour incorporer de la poudre de roche (50 g/m²) mélangée à du compost.
– Terminez les plantations des rosiers, des arbustes à feuillage caduc, des bulbes à floraison printanière (anémone de Caen, renoncule…).
– Divisez les touffes de perce-neige qui ont fleuri pour favoriser leur floraison l’an prochain et multiplier ces jolies fleurs d’hiver à moindre coût.
– Vérifiez l’état des bulbes d’été (anémone, agapanthe, bégonia, canna, crocosmia, glaïeul, gloriosa, lys, renoncule) et démarrez-les au chaud dans des caissettes remplies de tourbe humide exposées à la lumière. Veillez à maintenir l’humidité.
– Installez des couches chaudes dans un endroit bien exposé, sous châssis ou tunnel, ou en ajoutant une protection en cas de coup de froid pour les climats doux. Vos semis ou repiquages profiteront de la chaleur dégagée par la fermentation de la matière organique. Semez des bégonias, géraniums, sauges, ageratums, pétunias, lobélias, cosmos, bidens, rudbeckias, œillets d’Inde, œillets de poète, œillets de fleuriste… Bien sûr, cette technique convient aussi aux aromatiques et aux légumes.
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Pots, jardinières en plastique…
Si vous avez accumulé, au fur et à mesure des saisons, des pots, des jardinières et autres contenants en plastique, triez-les et réutilisez au maximum ceux qui sont en bon état après les avoir nettoyés et désinfectés dans une solution d’eau de Javel. Les pots abîmés ou inutilisés sont à rapporter en magasin ou en déchetterie.
Si vous voyez un logo de recyclage sous vos pots, mettez-les de côté, vous avez peut-être près de chez vous un point de collecte Botanic®. Comme la fi lière se met en place (1), les points de collecte sont encore peu nombreux… Renseignez-vous auprès de votre jardinerie ou de votre commune, et si aucun point n’existe à proximité, donnez-leur l’idée d’en implanter un !
Ne négligeons pas pour autant les solutions alternatives : on peut fabriquer des pots en papier ou en carton, acheter un presse-mottes et cultiver directement en mottes de terreau disposées sur un plateau, attendre le bioplastique…
(1) L’enseigne Botanic®, réseau de jardineries spécialistes du jardinage écologique, a créé en 2020 une fi lière de recyclage des pots horticoles pour les particuliers (pots en polypropylène).
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Une alternative au brûlage des déchets contaminés
Regroupez vos déchets de jardin contaminés dans un tas pour les composter à part. Complétez, éventuellement, le tas avec d’autres déchets pailleux ou secs pour avoir un bon équilibre carbone/azote, et intervenez régulièrement pour stabiliser la température à 70 °C. Comment ? En ramenant régulièrement les végétaux de l’extérieur du tas vers le centre et en maintenant le tas légèrement humide. Arrosez-le avec du purin d’ortie ou de consoude dilué, de l’urine humaine, ou achetez un activateur de compost. Lorsque les déchets sont suffi samment dégradés, utilisez le compost dans une zone non sensible du jardin.
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