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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Maladies auto-immunes (1ère partie)

La nutri-stratégie à mettre en œuvre

Ce mois-ci, sous la forme d’un jeu de questions-réponses, nous allons aborder la partie la plus facile du protocole anti-auto-immunité : la supplémentation. Dans le prochain numéro, nous traiterons exclusivement de la partie la plus délicate, à savoir l’alimentation ! 

En dépit de leur progression fulgurante, les maladies auto-immunes vivent encore dans l’ombre des trois grands fléaux modernes que sont les cancers, les troubles cardio-vasculaires et les affections neurodégénératives, Alzheimer en tête. On estime qu’environ 5 % de la population est touchée par une forme ou une autre de maladie auto-immune, ce qui, à l’échelle de la France, représente tout de même 3 à 4 millions de personnes. La maladie auto-immune la plus répandue est la polyarthrite rhumatoïde.

C’est quoi, une maladie « auto-immune » ?

Par maladie auto-immune, il faut entendre maladie dans laquelle le système immunitaire s’attaque aux tissus de l’organisme qu’il est censé défendre. Dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde, le système immunitaire se met à agresser les tissus des articulations. Il en résulte un état inflammatoire chronique dont les conséquences sont bien connues des malades : douleurs, déformations osseuses, difficultés à accomplir les tâches quotidiennes…

En cas de problème auto-immun, on se doute qu’il ne faut pas stimuler le système immunitaire, mais plutôt le calmer pour ne pas risquer de pâtir de ses réactions excessives.
Existe-t-il un micronutriment capable de produire cet « effet calmant » sur le système immunitaire ?

Il existe effectivement un puissant modulateur immunitaire : la vitamine D. Elle nous est apportée à plus de 90 % par l’exposition au soleil. Suite à la révolution iranienne de 1979, un code vestimentaire très strict a été imposé aux femmes, en l’occurrence le port du tchador. Cela a eu pour conséquence de limiter drastiquement leur niveau d’exposition aux rayons solaires. Résultat : entre 1989 et 2005, le nombre annuel de diagnostics de sclérose en plaques a été presque multiplié par SEPT à Téhéran ! Il faut savoir que la sclérose en plaques touche préférentiellement les femmes, notamment les femmes jeunes (1).

L’exemple iranien illustre avec éclat le rôle préventif de la vitamine D vis-à-vis des affections auto- immunes, en particulier celles reliées à une prédominance de la réponse immunitaire de type Th1 : sclérose en plaques, polyarthrite rhumatoïde, maladie de Crohn, diabète de type 1, thyroïdite de Hashimoto… Les hypersensibilités alimentaires sont également associées à ce profil immunitaire.

En plus de contribuer à prévenir l’apparition de nombreuses affections auto-immunes, la vitamine D est-elle capable de contrôler leur progression ?

La réponse est plutôt oui, à condition de recourir à la vitamine D à dose pharmacologique. Illustration avec la polyarthrite rhumatoïde. Des travaux de laboratoire ont récemment montré qu’il existe une diminution de la sensibilité à la vitamine D dans les articulations enflammées. À défaut de pouvoir améliorer cette sensibilité, reste la solution d’administrer de la vitamine D à dose élevée en espérant que cela porte ses fruits.

Des chercheurs se sont livrés à cette expérience très récemment (2). À plus de 70 patients cumulant polyarthrite rhumatoïde et insuffisance, voire carence en vitamine D, ils ont donné de la vitamine D à raison de 60 000 UI par semaine pendant 6 semaines – soit l’équivalent de 8600 UI par jour pendant 6 semaines – puis 60 000 UI par mois pendant 3 mois – soit l’équivalent de 2000 UI par jour pendant 3 mois.

Résultat : une amélioration notable de l’état des patients, dont le taux de vitamine D a grimpé jusqu’à 57 ng/ml, soit un taux véritablement optimal quand on est atteint d’une maladie chronique à fort substrat inflammatoire.

La curcumine a-t-elle déjà été évaluée chez l’Homme dans le cadre du traitement de maladies auto-immunes ?

Oui, notamment chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde et de colite ulcéreuse.
Dans le premier cas, elle s’est révélée plus efficace que le diclofénac, l’anti-inflammatoire non stéroïdien le plus prescrit au monde, classiquement employé pour atténuer les douleurs articulaires.
Et dans le second cas, elle a contribué à améliorer de façon significative les effets des anti-inflammatoires intestinaux habituellement prescrits.

Notes :
(1) Dans la sclérose en plaques, le système immunitaire dirige son action contre la myéline, substance grasse enveloppant les nerfs
(2) Chandrashekara S, Role of vitamin D supplementation in improving disease activity in rheumatoid arthritis : an exploratory study, Int J Rheum Dis, 2017 Jul

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