Malaise vagal : ne pas paniquer !
Toujours spectaculaire et souvent inattendu pour l’entourage, le malaise vagal peut s’avérer gênant lorsqu’il se reproduit fréquemment. Cette forme particulière de malaise correspond à une stimulation nerveuse. Parmi les causes de ce malaise, il peut y avoir la vue du sang, une forte émotion, l’évocation d’une piqûre ou un événement stressant.
Difficile de comprendre les symptômes particuliers du malaise vagal* sans se pencher un tant soit peu sur les deux systèmes nerveux qui cohabitent dans l’organisme, des systèmes nerveux dénommés «sympathique» et «parasympathique». Autonomes et d’actions contraires, ils vont «commander» nos viscères.
Le système sympathique
Il met en jeu les réactions de fuite et de combat, grâce à la sécrétion d’adrénaline par les terminaisons nerveuses. Il déclenche des réactions diverses : augmentation de la tension musculaire, dilatation des pupilles, ralentissement de la digestion, augmentation de la sudation, synthèse d’adrénaline, de noradrénaline et de cortisol. Rappelons que l’adrénaline augmente le rythme cardiaque et la respiration. C’est le système nerveux mis en route dans le stress.
Le système parasympathique. Ce système ralentit tous les processus précédents et ramène l’organisme au repos. En d’autres termes, il s’oppose au stress. Il ralentit le rythme cardiaque et baisse la tension artérielle.
Une stimulation du système parasympathique
Le malaise vagal provient de la stimulation du système nerveux parasympathique et plus exactement du nerf vague (d’où l’appellation de malaise «vagal»), ou 10ème paire des nerfs crâniens, qu’on appelle également «nerf pneumogastrique». Cette stimulation nerveuse, qui diminue la fréquence cardiaque sous les 50 battements/min et baisse la tension artérielle, contribue donc à diminuer le flux sanguin qui arrive au cerveau, d’où un étourdissement, voire une perte de connaissance avec le fameux «trou noir». La faiblesse musculaire («jambes en coton») est telle que les chutes sont fréquentes. Le plus souvent, le malaise vagal se résout spontanément et rapidement en quelques minutes.
La vue du sang surtout…
Évocation d’une piqûre (prise de sang), vue du sang, stress important… les circonstances susceptibles de stimuler le nerf pneumogastrique ne manquent pas. On peut rajouter également à la liste la phobie de la foule (malaise dans les transports ou dans les magasins par exemple), mais aussi les émotions fortes (mariage, examen, annonce d’un décès, enterrement…).
D’autres circonstances peuvent s’accompagner d’un malaise vagal, comme la grossesse, une quinte de toux, la station debout (professionnelle, transports en commun…), la chaleur, la douleur, la miction, la défécation et le jeûne. Plus étonnant, le rasage couplé à une rotation simultanée de la tête provoque parfois un malaise vagal ! En cause, la stimulation d’une zone particulière de la carotide riche en récepteurs nerveux parasympathiques.
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Signaux d’alerte
Des petits signes avant-coureurs, que les médecins appellent «prodromes», précèdent souvent le malaise à proprement parler, à savoir la chute (ou l’affaissement du corps sur la chaise) accompagnée d’un trouble de la conscience, d’un ralentissement du rythme cardiaque et d’une baisse de la tension artérielle. On «sent» venir le malaise vagal ! Soyez attentif si l’un et surtout plusieurs de ces signaux d’alerte apparaissent au décours d’une circonstance favorisante :
– Flou visuel ou vue trouble
– Fatigue brutale intense
– Bourdonnements d’oreille
– Vertige
– Nausées, vomissements
– Diarrhée parfois
– Pâleur extrême
– Bâillement
– Sueurs froides
– Nausées.
Les bons gestes
Plusieurs gestes s’imposent si votre malaise se prolonge ou si des prodromes de malaise vagal apparaissent :
> Allongez-vous sur le dos.
> Surélevez vos jambes à au moins 45° en les appuyant sur un mur ou une chaise. Cette manœuvre permet d’améliorer le retour sanguin des jambes vers le cœur et ce, afin de compenser la chute de la tension artérielle et du rythme cardiaque. Attendez le retour à la normale avant de vous relever. Faites-le progressivement.
> Aspergez-vous le visage d’eau fraîche.
> S’il s’agit d’une personne inconsciente, mettez-la en position latérale de sécurité (PLS).
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Quand appeler les secours ?
Inutile d’appeler les secours dans les premières secondes qui suivent le malaise lorsque celui-ci survient chez une victime jeune et au décours d’une circonstance favorisante. Il est fort probable que le retour à la normale se sera effectué bien avant l’arrivée des secours ! Les examens complémentaires sont le plus souvent normaux dans ce cas. En outre, rares sont les victimes qui acceptent d’être conduites à l’hôpital, après le malaise. En revanche, si le malaise se prolonge plus de 10 minutes ou s’il se produit chez une personne âgée, cardiaque ou diabétique, appelez les secours (18 ou 15). Une consultation médicale est nécessaire pour éliminer une pathologie plus grave (infarctus, accident vasculaire cérébral, hémorragie interne…).
Prévention
Si vous êtes sujet aux malaises vagaux :
– Évitez les endroits surpeuplés.
– Ne vous couvrez pas outre mesure si vous devez passer votre temps dans les transports en commun.
– Ne restez pas trop longtemps à jeun. Munissez-vous d’une barre énergétique si vous n’avez pas la possibilité de manger.
– Si vous devez rester debout de façon prolongée, contractez vos mollets et cuisses afin de faciliter la remontée du sang vers le coeur.
– N’hésitez pas à vous allonger en cas de prodromes.
– N’appuyez pas trop sur vos carotides lorsque vous vous rasez.
– Pressez une balle souple en plastique de 5 à 6 cm de diamètre dans vos mains si vous vous trouvez dans une situation «à risque» de malaise vagal. Cette manoeuvre active le retour veineux.
– Croisez vos jambes et contractez-les en même temps afin d’améliorer le retour veineux.
– Faites des mouvements d’extension des bras.