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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Nanomatériau

Les “nanos” sont partout autour de nous, et dans les cosmétiques aussi. Même dans le bio ? Oui, même dans le bio, c’est possible.

EXPLICATIONS

Largement utilisés dans de nombreux secteurs industriels et présents dans des produits de consommation très divers, les nanomatériaux soulèvent cependant de nombreuses questions, notamment du fait de leurs possibles incidences sur la santé des consommateurs.

NANO, KÉSAKO ?

En cosmétique, un nanomatériau est défini comme “un matériau insoluble ou biopersistant, fabriqué intentionnellement et se caractérisant par une ou plusieurs dimensions externes, ou une structure interne, sur une échelle de 1 à 100 nanomètres (nm)”. Pour faire simple, ce sont des molécules dont au moins une dimension est inférieure à 100 nanomètres (ou milliardièmes de mètre). Pour imaginer ce que cela peut représenter, on se souviendra qu’un globule rouge mesure environ 7000 nm…
D’abord présentés comme des ingrédients révolutionnaires, vecteurs incomparablement efficaces des actifs anti-âge ou permettant une micronisation extrême des poudres des écrans minéraux anti-UV pour éviter la formation d’un film blanc sur la peau, les nanomatériaux sont suspectés aujourd’hui d’induire des phénomènes toxiques pour les tissus humains ou les cellules : augmentation du stress oxydatif, production de radicaux libres et de cytokine inflammatoire, mutation et/ou altérations de l’ADN…

LES NANOS SOUS SURVEILLANCE

Depuis le 11 juillet 2013, ils sont soumis à une obligation d’étiquetage sur les produits cosmétiques : chaque ingrédient sous forme nanoparticulaire doit être signalé par le mot nano entre crochets, [nano], à côté de son appellation officielle dans la liste des ingrédients. Un souci de transparence imposé par le Parlement européen pour une meilleure information des consommateurs.
Tous les nanomatériaux sont d’autre part sous la surveillance des autorités sanitaires, qui tentent d’abord de les répertorier (déclaration des nanos circulant sur le territoire français, notification obligatoire des nanos cosmétiques à la Commission européenne…) pour être à même ensuite de mieux évaluer l’exposition des consommateurs et les possibles incidences sur leur santé.

DES NANOS DANS LE BIO ?

En théorie, il est impossible de trouver des nanomatériaux dans les produits cosmétiques bio : c’est un des critères des principaux référentiels du secteur qui interdisent leur utilisation.
Sauf que. En pratique, ce n’est pas si simple.
Le problème vient des crèmes solaires, et des écrans minéraux qu’elles mettent en œuvre pour protéger des rayons UV du soleil : les dioxyde de titane et oxyde de zinc.
Pendant longtemps, les fabricants qui les utilisaient ont pu se présenter comme “sans nanoparticules”… en toute bonne foi.

Mais, les définitions s’affinant d’une part, et les connaissances se précisant d’autre part, il apparaît aujourd’hui que ces matières premières, même si au final elles ne sont pas des nanomatériaux, et qu’on ne trouve pas trace de nanoparticules dans les produits finis, font bel et bien intervenir (au moins pour la plupart d’entre elles) des nanoparticules dans leur processus de fabrication. Résultat : au sens de la réglementation cosmétique, elles doivent être étiquetées [nano].
Et c’est le cas pour la grande majorité des produits solaires bio présents sur le marché.

NANO-DILEMNE

Gros problème de conscience alors pour l’industrie du bio. Fallait-il arrêter tous les produits solaires bio et laisser les consommateurs face au soleil sans alternative aux filtres chimiques ? Fallait-il accepter des nanos dans le bio… même si cela allait à l’encontre des grands principes ?
C’est cette deuxième option qui a finalement été choisie : le principe d’interdiction générale a été maintenu dans les référentiels, mais une dérogation accordée aux produits solaires et aux cosmétiques “avec SPF” (BB crèmes, par exemple). Une dérogation temporaire, précisent les organismes professionnels, mise en place jusqu’à ce que des alternatives existent.
En attendant, les fabricants continuent d’affirmer que leurs produits sont sûrs et ne représentent pas de danger pour les consommateurs.

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On en parle régulièrement quand on évoque les écrans minéraux qui assurent la protection anti-UV des crèmes solaires. On sait qu’on peut les retrouver aussi dans nombre d’autres cosmétiques, des déodorants aux crèmes antirides, en passant par les fards à paupières, les soins pour cheveux ou les parfums… Les nanomatériaux, bien présents dans nos produits, se font en revanche étrangement discrets sur les étiquettes. Mais cette situation ne va pas tarder à changer.

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