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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Octobre sourit aux jardiniers vaillants !

Vous avez fort à faire au jardin, et même si certaines activités peuvent attendre novembre, mieux vaut partir à point et savourer le changement de saison. Quelle que soit la taille du jardin ou ce que vous y cultivez, à la veille de l’hiver, quelques questions reviennent systématiquement.

Passons-les en revue…

Le labour d’automne est à proscrire (1) et plus généralement le retournement de la terre. Sur sol sec et compact, aérez assez profondément avec un outil à dents et paillez avec un compost grossier, peu évolué, pas trop riche en tiges… de façon à nourrir la faune du sol tout en laissant pénétrer la pluie. Au fil de la saison, complétez le paillage avec des feuilles, fougères, broyats de rameaux…

Le tas de compost doit disparaître pour accueillir les nouveaux déchets (feuilles, tiges, rameaux…) de la saison ; utilisez-le pour nourrir et protéger les sols nus. Un compost réussi nécessite de l’humidité sans excès, des déchets ligneux (paille sèche, rameaux aoûtés broyés…) et une bonne aération. Il sent alors le sous-bois, il est souple, légèrement humide, pas trop riche en mycélium blanc, les morceaux de bois qu’il peut contenir sont cassants et friables. Pendant la fermentation, l’élévation de la température et certaines réactions chimiques réduisent les risques parasitaires (champignons, larves d’insectes…) et détruisent les graines d’adventices (2).

La maîtrise douce des problèmes sanitaires se réfléchit et se pratique en automne, donc lorsqu’on ne voit pas nécessairement de dégâts. En jardinage bio, c’est un enjeu majeur et cela passe surtout par le choix de plantes adaptées au lieu, leur installation dans des conditions optimales et adaptées à leurs besoins, le brûlage systématique des organes suspects pour les maladies fongiques, virales, bactériennes, par la destruction des formes hivernantes (3) des insectes et l’introduction ou la préservation des populations d’auxiliaires pour la lutte biologique : nichoirs à insectes ou pour les oiseaux, nettoyage modéré des végétaux ou plantations ciblées pour offrir un habitat adapté aux populations d’auxiliaires.

*


Semez en pleine terre le chou pommé de printemps, le cresson alénois, la mâche, les épinards et, si le climat est doux, semez les pois et radis d’hiver, l’oseille, les fèves, le panais et la roquette. Ailleurs, semez sous abri les salades de printemps, carottes hâtives, choux de printemps. Réservez l’usage de la couche chaude aux plants de printemps si vous êtes adepte des légumes primeurs : choux, poireaux, salades, plantes aromatiques…

Plantez en sol léger et drainant l’ail, les échalotes grises, l’oignon rouge d’hiver ; repiquez les plants de laitues d’hiver, de choux de printemps.

Attachez pour les blanchir les cardes, le céleri branche, couvrez les scaroles, les frisées, les pissenlits.

Coupez les tiges d’asperges et débutez la plantation ; arrachez au fur et à mesure les plants qui ne produisent plus (tomates, courges, aubergines, poivrons…). Pour prévenir les maladies, brûlez-les.

Semez des fonds de vieux sacs de graines ou des engrais verts pour couvrir le sol et améliorer sa texture. Un paillage avec des débris végétaux broyés est intéressant aussi.

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Terminez les récoltes de pommes, poires, raisin, puis, en fin de mois, les coings.

Nettoyez le verger pour éliminer les sources de maladies, brûlez les organes suspects (feuilles, rameaux, fruits momifiés). Si les feuilles tombées ne sont pas malades, ramassez-les pour les utiliser en paillis sous des arbres d’espèces différents. Cette « rotation » des feuilles participe aussi à la prévention des risques sanitaires.

Élaguez les fruitiers à noyau trop développés avant la chute complète des feuilles.

Introduisez des nématodes Steinernema Feltiae, vendues sous forme de poudre à pulvériser sur le tronc, la base des charpentières (4) et le sol autour de l’arbre. Ces parasites permettent de lutter, sans utiliser d’insecticide chimique, contre le carpocapse et la tordeuse.

Les petits fruits demandent un peu d’attention : désherbez et supprimez les cannes sèches, redonnez une forme aux arbustes (cassis), allégez et palissez les ronces.

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Enlevez si possible les feuilles qui stagnent sur la pelouse. Griffez les zones « dénudées », semez, terreautez et tassez. Les pluies d’automne feront le reste ! Il suffit que les jeunes plants aient 4 feuilles vraies avant les premières gelées, ce qui est possible dans la plupart des régions.

Installez les bulbes à floraison printanière. S’il y a un risque d’humidité importante, incorporez au sol un mélange de sable et de poudre de charbon de bois pour limiter le risque de pourriture. Rentrez les bulbes d’été (bégonias, freesia, glaïeul…) avant les premiers froids.

Plantez les chrysanthèmes, les callunes, les bruyères et les bisannuelles (giroflées, pâquerettes, pensées…) et rentrez les semi-rustiques : fuchsias, anthémis, géranium, bégonias non tubéreux : arrachez les pieds et mettez en pot dans un endroit éclairé, hors gel et pas trop humide pour l’hivernage. Suivant les régions, vous pouvez attendre novembre.

Taillez les arbustes à floraison estivale.

Décompactez le sol s’il a été tassé au cours de l’été et apportez du compost.

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Mettez hors gel le système d’arrosage, enlevez les soucoupes pour éviter les excès d’eau. Profitez-en pour nettoyer les rebords et les dessous des pots de façon à éliminer d’éventuels escargots ou limaces (adultes ou pontes).

Changez la terre des pots plantés depuis plus de 3 ans, aérez celle des autres pots.

Taillez les arbustes pour réduire leur volume et contrôler leur forme ; ceux qui sont devenus trop grands peuvent être transplantés au jardin.

(1) Sauf dans le cas de sols très argileux situés dans des zones climatiques où le gel est suffisant pour avoir un effet positif sur la structure du sol.
(2) Adventices = mauvaises herbes.
(3) Formes (larves, pupes, nymphes diverses) qui permettent aux insectes de survivre lorsque les conditions sont défavorables.
(4) Grosses branches partant directement du tronc.

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