Pesticides Enfin une décision à saluer
Ces derniers mois, et malgré la sonnette d’alarme tirée plus fort à chaque vague de pandémie, tout est prétexte pour nos gouvernants à reculer en matière d’écologie. On a vu les reculades devant le glyphosate, la réintroduction des poisons néonicotinoïdes tueurs d’abeilles… Alors, saluons la récente petite victoire des associations écologistes : le 19 mars dernier, le conseil constitutionnel a invalidé les dérogations aux distances de sécurité entre les habitations et les zones d’épandage de pesticides.
Pour rappel, en décembre 2019 et après des mois de polémique, le gouvernement avait finalement fixé les distances minimum à respecter entre les zones d’épandage de produits phytosanitaires et les habitations : cinq mètres pour les cultures basses comme les légumes et céréales, et 10 mètres pour les arbres fruitiers ou les vignes (les associations demandaient 150 mètres au nom du principe de précaution…).
Ces distances semblent bien ridicules et autant dire que les lobbies des phytosanitaires pouvaient se frotter les mains. Pourtant, à peine la décision de mettre quelques petits mètres entre le poison et les habitations était-elle validée que les préfets autorisaient des dérogations pour passer outre, sous la forme de « chartes d’engagement départementales ». Des associations environnementales, comme Générations futures et France Nature Environnement, avaient alors saisi le Conseil d’État qui, le 4 janvier, avait à son tour saisi le Conseil constitutionnel.
En revanche, le 15 mars, le même Conseil d’État a validé la réautorisation provisoire des néonicotinoïdes pour sauver la betterave sucrière (vous savez, celle avec laquelle on fabrique l’un des plus grands poisons de notre alimentation !).