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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Place aux petits fruits !

Framboisiers, groseilliers, cassissiers, mûriers, canneberge...

Parfumés, vitaminés, peu encombrants, productifs dès la première année… Les petits fruits, on n’y résiste pas !

Le terme « petits fruits » désigne diverses espèces d’arbustes ou de lianes qui produisent des fruits de petite taille, les plus connus chez nous étant les framboisiers, les groseilliers, les cassissiers, les myrtilliers et les fraisiers. De nombreuses autres espèces moins connues comme les petites airelles, la canneberge, ou des croisements d’espèces cultivés par des amateurs plus avertis, comme la casseille, entrent également dans cette catégorie. Leurs qualités nutritionnelles et organoleptiques étant très réputées, d’autres « petits fruits » venus d’autres continents ont rejoint la catégorie. Le goji fait partie de ces nouvelles espèces, mais la plupart d’entre elles restent difficiles à cultiver.

Le choix des espèces et des variétés

Dans le jardin familial, la culture des petits fruits peut avoir plusieurs objectifs : grignotage ponctuel, production échelonnée et diversifiée de fruits frais pour l’alimentation, fabrication de confitures, desserts ou jus… Ceci va conditionner à la fois les espèces et surtout les variétés que vous allez choisir. En effet, la productivité et les qualités gustatives sont assez variables d’une variété à l’autre.

Pour les framboisiers, voici quelques variétés non remontantes intéressantes : « Malling promise », « Malling exploit », « Elida », « Mecker ». Cette dernière est très productive.
Pour les variétés remontantes : « Zeva remontante », « Blissy », « Baron de Wavre », sans oublier les variétés à fruits jaunes « Fall gold ».

Du côté des cassissiers, interrogez le vendeur à l’achat car il y a des variétés autofertiles et d’autres qui ne le sont pas. La variété « Noir de Bourgogne » si réputée doit être pollinisée, alors que les variétés « Andega », « Tenah » et « Blackdown » sont autofertiles et plutôt productives.

Pour les groseilliers, vérifiez les besoins en froid des variétés que vous plantez. Quelques exemples « Junifer » (faibles besoins en froid), « Rovada » ; et n’oubliez pas les groseilles à maquereaux « London », « White Smith ».

Les mûriers : « Black diamond », « Black satin »… et bien d’autres, car cette culture se développe.

Les grands principes de la culture des petits fruits

Pour cultiver des petits fruits, il faut respecter les exigences pédoclimatiques de chaque espèce.

La plupart se cultivent en milieu acide (pH autour de 5 – 5,5) et donc apprécient un sol naturellement acide ou enrichi avec de la tourbe, de la terre de bruyère ou de la matière organique bien décomposée.

Évitez toute plantation dans des sols compacts ou peu drainants. La culture en sols sableux est aléatoire, car au moindre coup de chaud les plantations souffrent.

Pour planter, retenez une zone bien ensoleillée, aérée et à l’abri des vents dominants, l’idéal étant d’orienter les rangs nord-sud.

Notez cependant qu’en climat humide, vous limiterez les maladies en plantant les rangs dans le sens des vents dominants.

La taille est une opération importante

Dans tous les cas, ce qui importe est de savoir quel bois ou quelles pousses vont porter les fruits afin de ne pas les supprimer.
Par ailleurs, la lumière doit pénétrer au cœur de l’arbuste pour favoriser la formation de bourgeons floraux. Il est parfois nécessaire de supprimer quelques branches à l’intérieur de la touffe ou, pour les cultures en haies, de réduire l’épaisseur. Bien sûr, la taille a un rôle prophylactique et permet donc d’éliminer tout organe suspect.

Framboisier non remontant
Ce sont les tiges de l’année précédente qui portent les fruits.

La taille consiste à couper au ras du sol les tiges qui ont fructifié l’été précédent ; cela peut se faire fin juillet, juste après la production, ou bien en hiver, d’octobre à juin. Parfois, on supprime quelques jeunes pousses pour ne garder que 8 à 10 tiges par mètre linéaire.

Framboisier remontant
Les fruits sont portés en haut de la pousse de l’année.
On les récolte d’août jusqu’aux gelées et une « petite » récolte est possible en juin de l’année suivante sur les rameaux qui se forment à la base de la pousse principale.

Pour tailler, deux stratégies sont possibles.

La première consiste à couper en hiver toutes les cannes au ras du sol. Dans ce cas, vous ne ferez qu’une récolte.
L’autre stratégie consiste à supprimer tout le vieux bois l’hiver et à rabattre les cannes qui ont produit sous la partie qui a fructifié.

Groseillier
Comme pour les autres arbustes en touffe taillez, à la plantation, pour ne laisser que 5 branches bien réparties et égalisez la hauteur. C’est le bois de 2 ans qui porte les fruits, un plant de groseillier doit donc présenter du bois de 3 ans, du bois de 2 ans et du bois d’un an.

La taille d’entretien se fait lorsque l’arbuste commence à bourgeonner, elle consiste à aérer la touffe en supprimant quelques rameaux d’un an et les pousses à bois sur la partie qui va fructifier.

Cassissier
Il fructifie sur du bois de 3 ans, avec une particularité : son bois vieillit et dépérit vite, il faut donc régulièrement « nettoyer » l’arbuste.
La taille n’est pas compliquée : suppression du vieux bois (+ de 3 ans) et d’un peu de jeune bois de façon à laisser environ 15 cm entre chacune des pousses de la touffe.

Chaque année, veillez à conserver du bois d’un an pour le renouvellement, du bois de 2 ans qui porte les bourgeons qui vont être induits à fruits en été, et du bois de 3 ans qui porte les fruits de l’année.

Juste après la plantation, vous pouvez faire une taille dite de « formation » : rabattez assez fort le jeune pied pour favoriser la ramification à la base, ce qui donnera une touffe plus productive !

Mûrier
Après la récolte, limitez la pousse de la liane en rabattant au ras du sol les rejets et les rameaux qui ont produit, cela favorise l’apparition de nouvelles pousses. Parmi celles-là, ne conservez que 4 à 6 tiges vigoureuses et bien orientées, c’est cette nouvelle liane qui assurera la production de l’année suivante. Attention, il est utile de la protéger du gel pour passer l’hiver.

Zoom sur la canneberge
Cet arbuste est simple à faire pousser, sous réserve que le sol soit acide et qu’il y ait un peu de froid en hiver, et surtout que le sol soit à la fois frais et perméable. Il faut attendre 3 à 4 ans pour récolter les premiers fruits. La récolte s’étale sur septembre et octobre. Pour obtenir des quantités permettant une transformation en confiture ou en jus, il faut planter 30 à 50 pieds. On estime qu’une quinzaine de pieds produit environ 2-3 kg…
La taille est très simple : en cinquième année, on rabat l’arbuste à 5 cm du sol pour relancer la fructification.

La santé des arbustes

Il existe des problèmes sanitaires communs à différentes espèces de petits fruits (framboisiers, cassissiers et groseilliers) et d’autres plus spécifiques.

L’acarien tétranyque tisserand se loge sur la face inférieure des feuilles qui progressivement jaunissent et se flétrissent. Les dégâts sont plus importants par temps chaud et sec.
Solution : pulvériser du savon potassique sur la face inférieure des feuilles.

Les larves de hannetons (vers blancs) s’attaquent aux racines ; elles se forment en juin-juillet et restent presqu’une année dans le sol avant de passer au stade adulte.
Solution : biner le sol régulièrement dès juin pour exposer au soleil œufs et larves ; pulvériser une solution de nématodes (achat en jardinerie) quand vous observez des larves.

Les pucerons affaiblissent la plante en pompant sa sève et en lui transmettant des virus.
Solution : pulvériser du purin d’ortie, du savon potassique (sauf en période de floraison), introduire des prédateurs de pucerons (coccinelle, syrphe, punaise…).

La cécidomyie, petite mouche ressemblant à un moustique, pond sur les feuilles, et les larves provoquent l’apparition de galle ou de déformation des feuilles.
Pour ne pas laisser l’arbuste s’affaiblir, il y a peu de solutions en dehors du travail du sol en hiver pour détruire les chrysalides.

L’anthracnose, qui est une maladie fongique assez répandue, provoque sur les groseilliers et les cassissiers une coloration rougeâtre à brune des feuilles qui se dessèchent ainsi que les rameaux. Sur les framboisiers, ce sont les tiges qui présentent les dégâts.
Solution : éviter les arrosages, brûler les organes atteints.

Les petits fruits sont atteints d’autres maladies fongiques : la rouille, l’oïdium, pour lesquelles il n’y a pas d’autres solutions que la prévention ; il faut notamment éviter les excès d’humidité et d’azote.

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