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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Stocker l’eau : la fausse bonne idée

Personne ne peut plus nier le réchauffement climatique. Ses conséquences commencent à perturber les civilisations occidentales jusqu’ici assez préservées. En France, la sécheresse de cet été a battu des records et les restrictions d’eau ont touché de nombreuses régions. Côté agriculture, la baisse de rendement et les difficultés se font durement sentir. À défaut de faire retomber la température, nous allons devoir nous adapter. Certains pensent naturellement que, pour avoir suffisamment d’eau en été, il suffirait de la stocker l’hiver. L’idée serait de multiplier les “bassines”, de grandes réserves d’eau qui se rempliraient l’hiver et dans lesquelles les agriculteurs pourraient pomper l’été. Nombre d’experts sont dubitatifs. Interrogés par notre confrère Futura Sciences, certains d’entre eux pensent que c’est tout sauf une bonne idée. Pour Agnès Ducharne, chercheuse au CNRS, spécialiste des hydrosystèmes, il faut commencer par limiter nos émissions de gaz à effet de serre (pour limiter le réchauffement) et : “Le meilleur endroit pour stocker de l’eau, c’est dans une nappe souterraine, à l’abri de l’évaporation et de la contamination. La retirer de la nappe pour la stocker dans une bassine – tout en sachant que les bassines sont parfois remplies par les ruissellements des eaux de pluie – est contreproductif du point de vue de la ressource.” Et ce qu’elle souligne, c’est qu’une fois dans la bassine, “l’eau n’est plus un bien commun. Elle devient propriété de quelqu’un. Elle n’est plus soumise aux arrêtés de restriction des usages.” Bernard Tardieu, vice-président du pôle Énergie à l’Académie des technologies, pense, quant à lui, que “les bassines favorisent un type d’agriculture qui est peut-être dépassée“. Mieux vaudrait sans doute adapter les cultures aux saisons et au climat. Éric Sauquet, directeur de recherche en hydrologie à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), rappelle aussi qu’il n’y a pas “trop d’eau” en hiver et que des prélèvements inconsidérés “peuvent mettre en péril le fonctionnement d’un cours d’eau ou d’une nappe.”

Bref, là où tous les experts s’accordent, c’est pour dire qu’il n’y a pas de solution miracle, qu’il va falloir s’adapter et commencer par penser “sobriété”. Et même si l’agriculture est la première visée, nous avons tous notre rôle à jouer.

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