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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Un peu d’extraordinaire au potager

L’hiver est propice à la réflexion pour le jardinier... Voici quelques exemples de plantes pour un potager un peu moins ordinaire cet été !

Il existe des plantes aux saveurs, aux odeurs et au comportement inattendus ! Certaines ont un goût de sel, d’autres un goût d’amande, certaines sont comestibles, d’autres vraiment pas, quelques-unes sentent mauvais, mais pas pour tout le monde ! Faisons un petit tour de ce jardin surprenant…  

Un goût d’huître !

La plus surprenante
Cette plante, qui a un goût d’huître, est devenue une star, mais restons prudent, car sa culture n’est pas des plus faciles. Jardiniers habiles, à vos marques ! Il s’agit de Mertensia maritima qui, comme son nom l’indique, est une plante de bord de mer et, plus spécialement, une vivace qui rampe sur les dunes.

Les tiges et les feuilles sont friandes de soleil et d’embruns, et ses racines peuvent s’étendre dans le sable en bénéficiant d’une certaine humidité.

Une plante halophile
Pour l’anecdote scientifique, faisons un petit zoom sur l’adaptation des plantes aux milieux salés : on les appelle « plantes halophiles ».

Pour pouvoir absorber l’eau du sol qui, du fait de la présence de sel, constitue une solution très concentrée, ces plantes maintiennent une très forte concentration de leur milieu intérieur (1) ; leur suc vacuolaire est donc très riche en éléments minéraux (2). Elles sont aussi souvent « crassulescentes » (3), ce qui leur permet de limiter les échanges d’eau. Certaines disposent d’organes de stockage ou d’élimination du sel. D’autres, soumises aux embruns, sont munies de poils…

Conseils de culture
=> La Mertensia maritima fleurit au printemps : des clochettes roses virant au bleu apparaissent, mettant en valeur les fameuses feuilles épaisses, bleutées et recouvertes d’une pruine, qui ont ce fameux goût d’huître.
=> La culture de cette plante se fait plutôt en pot, car il faut autant que possible l’abriter des pluies, surtout la protéger des limaces, lui fournir une terre calcaire constituée pour 60 % de sable salé du bord de mer mélangé à du terreau.
=> La réussite du semis est plus aléatoire que la plantation, car le taux de germination est irrégulier et faible, même en exposant les graines au froid pendant plus d’un mois. Cependant, si vous optez pour le semis, installez une caissette remplie d’un substrat maintenu humide, au chaud (15-18 °C), et soyez patient : la levée demande une bonne quinzaine de jours et le repiquage des jeunes plants ne pourra intervenir que lorsque la température extérieure sera stabilisée autour de 14-16 °C. Entre temps, mettez-les en godet dehors en situation abritée, toujours protégés avec un voile d’hivernage.
=> Si vous achetez des plants (environ 6 €), l’installation définitive en pleine terre ou dans un contenant peut se faire à partir de fin mars, à nuancer selon les régions.
=> Points importants : offrez assez de place au développement des racines, prévoyez une terre drainante, éliminez les soucoupes, exposez la culture est-ouest ou à mi-ombre, arrosez régulièrement pour maintenir la fraîcheur du sol, apportez ponctuellement du calcaire (chaux ou broyat coquilliers).
=> Rentrez la plante ou protégez-la du froid ; ceci est impératif pour les plantations en pot.

Une discrète souterraine

Vous connaissez peut-être cette herbacée rhizomateuse, Cyperus esculentus ? Il est possible que certains d’entre vous aient consommé ce jus au goût d’amande fabriqué à partir de ses tubercules, la « horchata de chufa ».

Un papyrus étonnant
=> On la connaît en France sous le nom de « souchet comestible ».
=> C’est une plante de la famille des papyrus qui doit être cultivée en terre souple, voire sablonneuse, et toujours fraîche.
=> Son apparence, touffe de tiges vert clair, ne laisse pas deviner les petits tubercules de la taille d’une noisette au goût d’amande qui, récoltés entre septembre et novembre (les tubercules sont gélifs), sont consommés crus en salades, grillés comme légumes d’accompagnement ou à l’apéritif.

Conseils de culture
=> Procurez-vous des tubercules (2 à 3 € les cinq tubercules) que vous installerez, après 48 h de trempage dans l’eau, dans un sol émietté à 3-6 cm de profondeur, espacés en tous sens de 40 cm.
=> N’apportez pas de compost ou de fumier. Par contre, vous pouvez apporter des engrais complets assez riches en azote en début de croissance des plants, puis un peu avant la floraison.
=> Choisissez une exposition ensoleillée pour la plantation, qui a lieu de mi-avril à mi-mai.
=> Pendant cette période, la terre doit rester humide en permanence.
=> Le buttage est indispensable lorsque les plants ont 20 cm de haut, on peut prévoir de les consolider ensuite.
=> La réussite dépend étroitement de la régularité des arrosages, de la bonne capacité drainante du sol.
=> Le souchet a un système racinaire peu profond, il supporte donc mal le gel comme la sécheresse, le paillage est donc quasi incontournable.
=> Si vous le cultivez en pot, utilisez un mélange de sable et de terreau.
=> Gardez un peu de votre récolte pour replanter l’année suivante.

Une plante qui cache son jeu

C’est l’épinard fraise, un légume oublié… Cette plante annuelle produit des feuilles triangulaires que l’on cueille et qu’on utilise soit en frais, en salades, soit cuites.

Sa particularité
Après une floraison discrète (les fleurs sont petites et vertes), l’épinard fraise produit des fruits en forme de glomérule rouge au goût peu sucré, plutôt proche de celui de la betterave. La récolte des fruits débute en juillet et dure jusqu’en octobre.

Une plante pas tout à fait immobile !

Et le cornichon sauteur, vous connaissez ? On l’appelle aussi concombre d’âne (Ecballium elaterium) !

(1) L’absorption est largement basée sur le différentiel de pression osmotique : l’eau se déplaçant du milieu le moins concentré pour aller vers le milieu le plus concentré.
(2) À l’intérieur de chaque cellule végétale se trouve une grande « poche » ou vacuole qui contient une solution +/- riche en éléments minéraux.
(3) Crassulescents : se dit des végétaux qui ont des organes épais, charnus. L’orpin et le cactus, par exemple, sont des plantes crassulescentes.

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