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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Un pied plat ?

Et si c’était une rupture du tendon du jambier postérieur ?

Quoi de plus banal qu’un pied plat depuis l’enfance ? Il en est tout autre lorsque le pied s’affaisse de façon brutale et douloureuse. Il s’agit peut-être d’une rupture du tendon du jambier postérieur, un muscle situé à l’arrière de la cheville et destiné à la stabiliser.

Le pied plat correspond à un affaissement de la voûte du pied dans le sens de la longueur qui fait disparaître l’arche plantaire. En pratique, et à défaut d’un podoscope (instrument qui permet d’examiner les points d’appui plantaire par un système de miroirs éclairés) ou d’un podographe (appareil à encre qui permet de prendre les empreintes plantaires en appui), il suffit de sortir de la douche les pieds mouillés et d’observer l’empreinte de ses pieds sur le sol pour repérer l’existence d’un pied plat. Normalement, le pied présente une voûte sur le côté interne. Une voûte transversale complète est synonyme de pied creux (voûtes interne et externe). Tous les intermédiaires sont possibles entre pied plat et pied creux.

Quand la voûte fait brutalement défaut

Indolore lorsqu’il est congénital ou la conséquence d’une lente dégradation de l’appui, le pied plat peut s’avérer douloureux dans certaines conditions : rupture de l’aponévrose plantaire (une membrane fibreuse de forme triangulaire censée éviter que le pied ne s’affaisse car tendue sous le pied entre le calcanéum – le gros os du talon – et les os de l’avant-pied), mais aussi en cas de rupture du tendon du jambier postérieur* (RJP).

Jambier postérieur, quèsaco ?

Le jambier postérieur est un muscle essentiel dans la flexion plantaire du pied et dans le maintien de la voûte. Tendu entre la face postérieure du haut du tibia et du péroné, il contourne la malléole interne (saillie osseuse interne de la cheville) pour aller s’arrimer sur certains os du pied par l’intermédiaire d’un tendon.

Rupture

Si la rupture peut survenir brutalement sur un muscle fragilisé par l’âge (tendon dégénératif) ou après une blessure (séquelle d’entorse de cheville, fracture de la malléole interne…), tout ce qui étire le muscle en permanence, en le sollicitant trop, peut aboutir à une rupture : un pied déjà plat de naissance, une tendance à la pronation exagérée du pied (déroulé du pied vers l’intérieur à la marche comme en course), mais aussi la surcharge pondérale ou l’entorse du pied avec un mouvement de torsion intense et violent. Outre le pied plat, la rupture se manifeste par des douleurs derrière la malléole associées à un œdème inflammatoire plantaire.

Suture chirurgicale…

Après un diagnostic de certitude par l’IRM, qui va montrer l’interruption totale du tendon (douleur avec pied plat d’emblée) ou une section incomplète (période de douleurs avec risque de rupture complète), l’intervention chirurgicale est le traitement de fond qui consiste à suturer le tendon, à condition que les deux extrémités ne soient pas dégénératives et que le pied ait gardé une certaine souplesse. À défaut, l’autre traitement, symptomatique, consiste à compenser l’absence de voûte plantaire par un renfort orthopédique dans la chaussure (semelle) et le choix de chaussures adaptées pourvues de contreforts internes suffisants.

… Avant l’arthrodèse

Reste enfin la mise au repos dans les jours qui suivent la rupture, l’utilisation d’antalgiques, des séances de kinésithérapie : assouplissement et tonification musculaire. En l’absence d’amélioration et/ou de persistance des douleurs à la marche, seule l’arthrodèse (blocage chirurgical des articulations du pied) permet un éventuel soulagement.

* Appelé également tendon tibial postérieur.

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