communauteSans
Communauté
boutiqueSans
Boutique
Image décorative. En cliquant dessus, on découvre les différents abonnements proposés par Rebelle-Santé
S’ABONNER

La santé naturelle avec Sophie Lacoste

25 génériques retirés des pharmacies

Ayant déjà entendu et lu quelques mises en cause récentes des médicaments génériques, dont on dit qu’ils sont fabriqués dans des pays en voie de développement sans les contrôles stricts a priori indispensables sur leur qualité, j’ai interrogé à ce sujet un spécialiste des autorisations de mises sur le marché, de la réalisation d’essais thérapeutiques… Cet expert m’a répondu que ce n’était pas seulement le cas des génériques, mais celui de tous les médicaments ! Que les molécules de synthèse et la main d’œuvre étant bien moins onéreuses en Inde ou en Chine, la fabrication des médicaments destinés aux Occidentaux, génériques ou pas, y était très répandue. Qu’il s’agissait donc d’un faux procès fait aux génériques.
Entre temps, un lecteur m’a envoyé un courrier reçu de son assurance maladie : il s’y faisait houspiller pour ne pas avoir accepté un générique en substitution de son médicament habituel. Cette lettre, bien culpabilisante, lui signalait qu’il aurait à payer là où le générique était totalement remboursé et lui faisait savoir en même temps que son attitude aggravait le trou de la Sécu.

Aujourd’hui, on découvre que 25 génériques commercialisés dans nos pharmacies, mais dont les essais de bioéquivalence sont réalisés en Inde (ce sont des essais devant montrer qu’ils ont la même efficacité que le princeps – médicament d’origine), n’avaient pas bénéficié d’essais cliniques conformes. Ceci ne veut pas dire que les génériques en question sont dangereux, mais simplement qu’il manque des données pour que leur efficacité et leur innocuité soient garanties…

La même chose, ou presque, aurait pu arriver avec un médicament non générique. À toujours vouloir faire baisser les coûts de fabrication, on ne peut pas non plus demander une qualité irréprochable…
Et tout cela, c’est parce qu’on a besoin de millions de milliards de molécules pour soigner tous les petits bobos, plus ou moins graves des Occidentaux, c’est-à-dire les nôtres.

On peut décider de faire un peu changer les choses…

Et si nous consommions tout simplement moins de médicaments, pour les réserver aux cas où ils sont réellement
indispensables ? En France, seuls 2,5 % des patients ressortent de chez leur médecin sans prescription médicamenteuse. En Hollande, ils sont 60 %. Et les médecins français, dont la formation est très influencée par l’industrie pharmaceutique, ne sont pas seuls en cause, loin de là. Combien d’entre eux acceptent de prescrire des antibiotiques pour une angine ou un rhume sur pression de leurs patients, car ils savent que s’ils ne le font pas, ils risquent de perdre ces patients ? Chez nous, un médecin qui ne prescrit rien est souvent considéré comme un mauvais médecin ! C’est un comble quand on sait que les maladies iatrogènes (créées par les médicaments eux-mêmes) sont responsables, en France, d’environ 130 000 hospitalisations par an (et de l’hôpital, on peut ressortir avec une infection nosocomiale !). Des milliers de décès sont chaque année dus aux effets secondaires ou aux interactions des traitements médicamenteux (entre 13 000 et 32 000 décès selon les sources), bien plus que les accidents de la route.

Et la prévention ? Voilà le grand mot. Oui, nous sommes en grande partie responsables de notre santé. Ce que nous mangeons, la manière dont nous vivons, dont nous bougeons, dont nous respirons, dont nous prenons la vie, est souvent déterminante. Et il n’y a que nous qui puissions y faire quelque chose.
Chacun peut trouver le meilleur chemin, arriver à vivre sans se mettre en danger tout en n’oubliant jamais le principe de plaisir (il ne s’agit pas de se condamner à ne manger que des légumes et des céréales complètes aspergés d’huile végétale et de s’astreindre à des exercices physiques si on déteste ça !).
Et puis quand on a un petit bobo (on n’est pas des robots !), il existe mille et un remèdes naturels, sans danger, à essayer avant de recourir à l’arsenal thérapeutique de synthèse, et ceci sans prendre aucun risque.

Faire preuve de discernement, être conscient de nos responsabilités face à notre santé (sans pour autant entrer dans la culpabilité !), ne pas avoir peur de tout (y compris si on a pris les génériques retirés de la vente !), mais rester lucide et prendre la vie du bon côté, en savourant chacun de ses bons moments… Ne serait-ce pas un beau programme ? C’est tout ce que je vous souhaite pour 2015 !

Retour au sommaire de Rebelle-Santé n° 172

Magazine

À lire aussi

Le NeuroGel

Nouvel espoir pour des milliers de tétraplégiques et paraplégiques du monde entier, le NeuroGel, un biomatériau synthétique, permettrait de refaire marcher les blessés médullaires porteurs de lésions anciennes, si l’on en croît son inventeur.

Le renouveau de la phagothérapie

Nous fêtons cette année le centenaire de la découverte des virus capables de détruire les bactéries, appelés bactériophages par un médecin français, Félix d’Hérelle, qui les a isolés en 1917. À l’heure où les antibiotiques ne suffisent plus à guérir les maladies infectieuses, l’utilisation ancienne de ces virus est remise au goût du jour par des médecins et des microbiologistes dans le cadre de la phagothérapie.

Inscrivez-vous à
Pour ne rien rater
Notre lettre info
1 à 2 envois par mois