communauteSans
Communauté
boutiqueSans
Boutique
Image décorative. En cliquant dessus, on découvre les différents abonnements proposés par Rebelle-Santé
S’ABONNER

La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Le point de côté

Douloureux... Mais pas grave !

Une douleur brutale sous les côtes, à droite ou à gauche, lors d’un effort plus violent que d’habitude ou pendant un fou rire ? Il s’agit sans doute d’un point de côté, une pathologie douloureuse, mais sans gravité

Surnommé par certains “pointe de côte”, le point de côté est une douleur très fréquente en sport ou lors d’efforts violents et inhabituels (courir après un autobus, bricolage, jardinage…). Il demeure mystérieux dans la mesure où les médecins en sont encore à se demander quel est son mécanisme exact et quel est l’organe responsable ! Et pour cause, le point de côté peut survenir à droite ou à gauche. Pour autant, le point de côté n’est jamais grave. Tout rentre dans l’ordre en quelques minutes, au prix toutefois d’une douleur désagréable qui oblige bien souvent à stopper son activité.

LE FOIE QU’EST PAS DROIT…

Un point de côté à droite, autrement dit une douleur violente juste sous les côtes? Il n’en faut pas beaucoup plus pour incriminer le foie. Car le foie entouré de sa capsule fibreuse peut subir un engorgement sanguin à l’effort, qui peut s’accompagner également de douleurs situées sous la clavicule droite. Ce sont des douleurs dites «projetées», à distance donc des organes engorgés prétendument responsables.

OU LA RATE QUI SE DILATE ?

Les spécialistes soupçonnent fort la rate d’être à l’origine du point de côté gauche, lorsque la douleur survient de ce côté-ci, juste sous le rebord costal. Car cet organe spécialisé dans l’immunité peut se gorger de sang lors d’un effort. À l’instar du foie, la rate est circonscrite par une capsule fibreuse peu extensible qui rend la rate douloureuse en cas d’engorgement sanguin. Une hypothèse séduisante, car ceux qui ont subi une ablation de la rate pour cause de blessures (accidents de la route, plaie par couteau….) semblent protégés de l’apparition des points de côté à gauche lors de l’effort, d’où l’expression populaire qui veut qu’on «court comme un dératé», c’est-à-dire très vite car sans point de côté! Comme précédemment, des douleurs projetées peuvent apparaître sous la clavicule gauche.

BEN MON CÔLON…

Pour certains spécialistes, le point de côté serait plutôt lié à une dilatation aérique du côlon, à droite ou à gauche. Rappelons que lors d’un effort, les intestins ont tendance à ralentir leur fonctionnement, donc le transit, ce qui va produire une accumulation de gaz. Une dilatation douloureuse et inconfortable.

UN DIAPHRAGME TROP FERMÉ?

D’autres incriminent le diaphragme, ce muscle horizontal situé entre l’abdomen et le thorax, responsable de l’inspiration lorsqu’il se contracte. Le point de côté serait dû alors à une crampe du diaphragme, à droite ou à gauche, et ce, du fait d’un manque d’oxygène. À titre d’exemple, le diaphragme passe d’un rythme de contraction de 16 par minute, respiration normale, à 100-150 par minute pendant un effort sportif!

FACTEURS FAVORISANTS

Si l’organe responsable de la douleur reste incertain, on en sait un peu plus sur les circonstances qui précèdent son apparition. La déshydratation, via la transpiration, mais aussi le manque de tonicité des muscles abdominaux exposent à la survenue du point de côté. Attention à un délai trop court entre le repas et le début des efforts, surtout lorsqu’il s’agit de sport. A titre d’exemple, le point de côté survient souvent au cours d’un départ trop rapide, d’une accélération brutale ou d’une hausse du rythme de l’effort. Dans d’autres cas, c’est le stress, la nervosité… ou un fou rire intense qui vont être à l’origine du point de côté.

POING CONTRE POINT

Pour faire céder un point de côté, il faut tout d’abord arrêter l’activité responsable ou diminuer le rythme pendant quelques minutes ! On peut aussi diminuer la douleur en appuyant avec son poing sur la zone douloureuse concernée. À condition de se pencher sur le côté douloureux afin d’accroître l’effet de “chasse” sanguine. Cette dernière va agir comme une contre-pression qui va permettre de chasser le sang qui engorge l’organe en cause… ou de chasser les gaz coliques douloureux, si le point de côté est d’origine aérique. On peut aussi se pencher du côté opposé à la douleur, pour recréer un effet de chasse via la pression que vont exercer les muscles abdominaux et le gril costal sur le foie ou la rate.

EN SPORT, L’IMPORTANCE D’UNE BONNE EXPIRATION

Pour éviter l’apparition d’un point de côté, il faut travailler sur la qualité de la respiration en expirant bien l’air, avec application et lenteur. En effet, l’expiration forcée améliore la chasse sanguine des organes. Autrement dit, elle contribue à une vidange sanguine qui va donc résorber l’engorgement… diminuant ainsi les douleurs. Essayez de respirer de façon synchrone à l’effort, en privilégiant la qualité de la respiration à la quantité.

CE QUI N’EST PAS UN POINT DE CÔTÉ !

Dans certains cas, la douleur n’est pas en rapport avec un point de côté mais peut révéler une pathologie grave qui nécessite une consultation urgente:
=> Un problème vésiculaire. La douleur siège alors à droite, sensiblement au même endroit que le point de côté attribué au foie. C’est souvent un problème de calcul vésiculaire, qu’on appelle lithiase vésiculaire. Ce calcul va migrer dans le cholédoque qu’il risque de boucher. D’où une accumulation de bile en amont, progressivement douloureuse et qui risque en outre de s’infecter. La douleur ne cède pas au repos et s’avère augmentée à l’inspiration profonde lorsqu’on appuie en même temps sur la zone douloureuse. Une fièvre s’installe souvent, suivie progressivement par une jaunisse…
=> Un infarctus du myocarde. La douleur siège plutôt à gauche, au niveau de la poitrine ou encore derrière le sternum. Elle peut apparaître à l’effort. Il ne s’agit pas d’un point de côté typique, mais plutôt d’une douleur à type d’oppression, de brûlure ou d’écrasement qui peut s’accompagner de difficultés respiratoires, de sueurs, d’une pâleur, de nausées ou d’un malaise. Elle irradie parfois au niveau du dos, de la mâchoire, de l’épaule gauche, du bras gauche jusqu’au petit doigt.
=> Une péritonite. Il s’agit alors d’une douleur de repos essentiellement. Le ventre, qui apparaît très dur, est très douloureux dans son ensemble. Les muscles abdominaux sont contractés en permanence, donnant un aspect de «ventre de bois».

Magazine

À lire aussi

Le NeuroGel

Nouvel espoir pour des milliers de tétraplégiques et paraplégiques du monde entier, le NeuroGel, un biomatériau synthétique, permettrait de refaire marcher les blessés médullaires porteurs de lésions anciennes, si l’on en croît son inventeur.

Névralgie pudendale, la maladie des gens assis

Douleurs périnéales à la position assise, brûlures anales ou au niveau des organes génitaux, les symptômes de la névralgie pudendale, qu’on appelle aussi «syndrome du canal d’Alcock», sont insupportables. De nombreux Français souffriraient de cette compression nerveuse, encore trop souvent méconnue des médecins et des chirurgiens.