Gemmothérapie : pensez aux macérats, c’est le printemps

gemmotherapie

Les macérats glycérinés de bourgeons sont des concentrés de bienfaits dont il serait dommage de se priver. Et quoi de mieux que les préparer soi-même ? Suivez les conseils de Philippe Le Carer, préparateur en pharmacie spécialisé en gemmothérapie depuis plus de 25 ans. Il est l’auteur de Mon traité de gemmothérapie pratique qui vient de paraître aux Éditions Mosaïque-Santé.

La gemmothérapie, développée dans les années 1960 par le médecin belge Pol Henry (1918-1988), est également appelée phytembryothérapie (on utilise les tissus embryonnaires végétaux que sont les bourgeons, mais aussi les jeunes pousses, jeunes écorces, radicelles). Le docteur Pol Henry a travaillé avec le médecin homéopathe français Max Tétau (1927- 2012), qui préconisait alors l’utilisation de macérats glycérinés dilués en 1 DH et fabriqués selon le principe de la dilution et de la dynamisation homéopathique. La gemmothérapie utilise ainsi des macérats glycérinés concentrés (également appelés « macérats mères ») ou des macérats glycérinés dilués à la première décimale (macérats glycérinés 1 DH).

Les ressources végétales pour préparer vos macérats ne manquent pas, car la grande majorité des arbres et arbustes utilisés en gemmothérapie sont assez facilement accessibles. Dans la plupart des régions de France métropolitaine, le noyer, le châtaignier, le bouleau verruqueux et beaucoup d’autres font partie intégrante de votre environnement immédiat.

Quand récolter ?

Récoltez uniquement par temps ni trop sec ni trop humide, de préférence en milieu de matinée, après la dissipation de la rosée.

Les périodes de récolte se situent entre le mois de février et le mois de juin, mais elles peuvent varier d’une année à l’autre pour un même arbre en fonction des conditions météorologiques. Le moment idéal se situe au tout début du débourrement, un processus essentiel dans la croissance de la plante, pendant lequel les bourgeons vont commencer à gonfler, puis à s’ouvrir, laissant apparaître une sorte de duvet (la bourre) avec les toutes jeunes feuilles à l’intérieur. En fonction de la météo, le débourrement peut être plus ou moins rapide.

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L’exemple du cassis (Ribes nibrum)

Impossible en quelques pages de rassembler toutes les informations utiles, concrètes et pratiques pour fabriquer son macérât (tout est détaillé dans le traité de Philippe Le Carer et illustré pour plus de facilité), mais le bourgeon de cassis étant un incontournable de la pharmacie de gemmothérapie, voici ce qu’en dit Philippe Le Carer et qui devrait vous encourager à en préparer pour en bénéficier toute l’année (ou, si vous n’en avez pas le temps ni le courage, à vous en offrir un macérât déjà préparé).

Actions générales

Le macérât glycériné concentré de cassis est sans aucun doute le bourgeon le plus important de la matière gemmothérapique. Par ailleurs, il potentialise l’action des autres bourgeons.

  • C’est un cortisone-mimétique (ou cortisone-like), c’est-à-dire qu’il stimule la production de cortisol sécrété par les corticosurrénales. Cette puissante action anti-inflammatoire en fait un révère efficace dans de nombreuses affections aiguës ou chroniques.
  • Il s’agit également d’un bourgeon antiallergique qui joue un rôle d’antihistaminique.
  • C’est un tonique général, revitalisant et immunomodulateur, permettant de lutter contre la fatigue et de stimuler le système immunitaire.

Indications

La liste des affections où le macérât glycériné concentré de cassis aura son utilité est très longue, en voici quelques-unes.

  • Douleurs inflammatoires : en stimulant la production naturelle de cortisol, il apaise les douleurs articulaires, musculaires et tendineuses, utile dans le traitement de l’arthrose, des rhumatismes ou encore des tendinites. On peut alors l’associer au saule blanc.
  • En cas d’arthrose, on pourra l’associer au bouleau pubescent ou au bouleau verruqueux, au pin sylvestre, à la vigne-vierge et enfin à la vigne vinifère.
  • En cas d’excès d’acide urique (goutte), on l’associe au frêne élevé.
  • En cas d’inflammations de l’estomac (gastrite), on l’associe au figuier.
  • En cas d’affections ORL et bronchiques, on pourra l’associer au charme, au hêtre ou encore au noisetier.
  • Dans la prévention des infections ORL, on l’associe à l’églantier et au sapin pectiné.
  • Pour la convalescence chez la personne âgée, on l’associe au séquoia géant.
  • En cas d’eczéma ou de psoriasis, on l’associe à l’orme champêtre.
  • En cas d’hémorroïdes, on l’associe au marronnier d’Inde.
  • Il aide à soulager les rhinites allergiques. On pourra l’associer au charme et à l’aulne glutineux.

Posologie

  • S’il est utilisé seul : 5 à 10 gouttes maximum, 3 fois par jour.
  • Associé à d’autre(s) bourgeon(s) : 5 gouttes, 1 à 2 fois par jour.
  • Dans les pathologies aiguës de type inflammatoire (exemple : crise d’arthrose, tendinite), il est possible de prendre jusqu’à 10 gouttes toutes les heures pendant une demi-journée, jusqu’à amélioration des symptômes. Privilégiez la prise le matin au réveil.
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Un guide très complet

Fruit de 25 ans d’expérience, cet ouvrage de référence 100 % visuel et pratique condense tout ce qu’il faut savoir sur la gemmothérapie, de la récolte des bourgeons à leurs applications thérapeutiques, en passant par la préparation de vos macérâts concentrés.

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Fabriquez vous-même des macérâts concentrés grâce à une méthode rigoureuse et efficace, expliquée pas à pas et en images.

Soulagez les maux courants grâce à la gemmothérapie : stress, migraines, troubles du sommeil, rhumatismes, digestion difficile… les bourgeons sont là pour vous aider.

En bonus, des tableaux synthétiques permettent de retrouver rapidement les informations essentielles : périodes de récolte des bourgeons, calculs pour la réalisation des macérâts, les synergies possibles, etc.

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