Lignes à haute tension
Attention, danger !
Les champs électromagnétiques des lignes à haute tension provoquent-ils des cancers ? Quelles sont les mesures prises par les pouvoirs publics pour protéger les populations ? Le professeur Belpomme, cancérologue, Président et Fondateur de l’Association Française pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse, répond à nos questions.
Belle-Santé : Quels sont les effets des rayonnements électromagnétiques des lignes à haute tension (appelés aussi rayonnements électromagnétiques pulsés) sur la santé ?
Professeur Belpomme : Ces rayonnements électromagnétiques pulsés sont très probablement à l’origine de certaines leucémies chez l’enfant, ainsi que de tumeurs cérébrales et de cancers du sein chez les femmes jeunes. Les études épidémiologiques ne sont pas faciles à réaliser car de nombreux facteurs interfèrent. Mais, dans le cas des leucémies de l’enfant, la relation de cause à effet semble à peu près évidente. J’y ajouterais également certains mélanomes. Une étude suédoise vient, en effet, de démontrer que les rayons électromagnétiques pulsés potentialisent les effets cancérigènes des UV solaires. Au niveau biologique, nous avons aujourd’hui des explications plausibles sur le rôle des champs électromagnétiques pulsés dans l’apparition d’un cancer.
Belle-Santé : Mais alors, comment se fait-il que la France n’applique pas le principe de précaution ?
Professeur Belpomme : La France est un pays retardataire, le cancre de la classe européenne. Il y a une sorte de déni scientifique, politique, administratif et industriel vis-à-vis de l’environnement. C’est absolument inadmissible ! La France est la lanterne rouge en matière de politique environnementale. Dans les pays du nord de l’Europe, le problème est pris très au sérieux. Il faut absolument faire appliquer le principe de précaution. Je ne m’adresse pas au pouvoir politique, administratif ou scientifique car je me heurte à un mur mais je m’adresse tout simplement aux citoyens. Il faut une loi qui empêche la construction de pylônes dans les lieux d’habitation.
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