Les « supercontaminateurs » et les autres

Le Sars-Cov-2 est un virus surprenant…

Généralement, pour « mesurer » à quel point un virus est contagieux, les chercheurs parlent de taux de reproduction, c’est-à-dire le nombre moyen de personnes infectées par un malade. Pour la grippe, ce taux est à peu près de 1,5, 10 pour la varicelle, 18 pour la rougeole…

Dans le cas du Sars-Cov-2, on l’estime entre 1,5 et 3, mais ces chiffres ne signifient pas grand-chose, car, en réalité, la plupart des malades ne contaminent personne tandis que certains malades en contaminent des centaines. Cela expliquerait que l’épidémie ait souvent « bondi » lors de rassemblements (un rassemblement religieux à Mulhouse en France, un match de foot à Milan, une chorale à Washington, une boîte de nuit en Corée…). Et ce n’est pas parce que la personne adopte un comportement particulièrement dangereux.

Une étude de la London School of Hygiene & Tropical Medicine (LSHTM) indique que « 80 % des transmissions sont le fait de 10 % des malades ». Plutôt que confiner tout le monde sans distinction, cela vaudrait la peine de se pencher sur ces cas de supercontaminateurs.

A priori, la charge virale est très variable d’un malade à un autre (sans relation avec la sévérité des symptômes) et serait, quand elle est importante, l’une des caractéristiques des diffuseurs de Sars-Cov-2.

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Pour nous prémunir du risque de nouvelles pandémies…

« Voir un lien entre la pollution de l’air, la biodiversité et la Covid-19 relève du surréalisme, pas de la science », déclarait Luc Ferry dans L’Express du 30 mars 2020, contredisant ce qu’affirme pourtant la soixantaine de scientifiques du monde entier que Marie-Monique Robin a pu interroger pendant le premier confinement. Son livre La Fabrique des pandémies réunit ces entretiens dans une enquête passionnante qui explique comment la déforestation, l’extension des monocultures, l’élevage industriel et la globalisation favorisent l’émergence et la propagation de nouvelles maladies. Non seulement la pandémie de Sars-CoV-2 était prévisible, mais elle en annonce d’autres.