Les hygromas
Douloureux mais bénins
Une chute sur l’os du coude, un travail à genoux pendant de longues heures… il n’en faut jamais beaucoup plus pour souffrir d’un hygroma. Il s’agit de l’inflammation d’une bourse séreuse qui se manifeste par une tuméfaction rouge, inflammatoire et très douloureuse au niveau d’une articulation comme le coude ou le genou.
Les bourses séreuses sont des petites “poches” limitées par des membranes et contenant du liquide synovial. Elles sont destinées à faciliter le glissement de la peau, des muscles ou des tendons sur l’articulation ou l’os sous-jacent. La plupart des articulations saillantes sous la peau en sont pourvues, au niveau de la cheville devant le tendon d’Achille, au niveau du coude, du genou ou même de la hanche. Elles peuvent être profondes (derrière les tendons) ou superficielles (juste sous la peau). On en trouve même au niveau des moignons d’amputation! Si les bourses séreuses ne posent pas de problème en temps normal, en revanche, dans certaines conditions, elles peuvent s’inflammer ou s’infecter, comme lors des frottements répétés contre un plan dur, lors de chocs ou au décours d’une maladie inflammatoire (goutte, maladie rhumatismale…) ou infectieuse (infection virale). Il arrive assez souvent que la cause exacte du gonflement reste inexpliquée.
GONFLEMENT ET ROUGEUR
Résultat du choc, de la maladie inflammatoire ou du frottement, la bourse séreuse se remplit de liquide, voire même de sang en cas de choc, et gonfle pour devenir nettement saillante sous la peau, fluctuante et progressivement douloureuse. C’est l’hygroma*, qu’on appelle également “bursite”. À son tour, la peau devient rosée, tendue, chaude et douloureuse. La bursite peut s’accompagner d’un œdème de voisinage et d’un épanchement articulaire dans certaines situations. Dans le cas des traumatismes chroniques, l’hygroma peut même devenir chronique.
PANSEMENT À L’ALCOOL D’ABORD…
En cas de bursite, l’articulation doit être mise au repos et les microtraumatismes doivent être supprimés. L’hygroma peut se résorber tout simplement par des applications répétées, dans la journée, d’alcool à 60° et de poches de glace qui diminuent l’inflammation. Il en est de même des anti-inflammatoires pris par voie orale. Les antalgiques, eux, vont calmer les douleurs. Lorsque rien n’y fait, des infiltrations de corticoïdes au sein même de la bourse peuvent prendre le relais. Dans les formes imposantes et très fluctuantes, ou après un traumatisme important responsable d’une hémorragie au sein de la bourse, des ponctions sont recommandées afin de retirer du liquide et ainsi de soulager les douleurs.
…OU INTERVENTION CHIRURGICALE
En cas de récidives fréquentes ou d’un hygroma résistant au traitement, il faut se résoudre à l’intervention chirurgicale qui consiste en l’ablation de la bourse. La mise sous antibiotiques s’avère indispensable dès lors qu’existe une infection.
Les malheurs de SophieIl y a trois ans, j’ai eu un hygroma au coude. Voici le traitement que j’ai suivi : cataplasmes d’argile verte dans la journée (renouvelés toutes les heures, 3 ou 4 fois de suite) et, la nuit, cataplasme de feuilles de chou vert. Je prélevais trois belles feuilles, j’enlevais les grosses côtes, j’écrasais bien au rouleau à pâtisserie puis je posais comme des compresses, en trois épaisseurs, sur mon coude. Et je maintenais le tout avec une bande. Deux nuits ont suffi pour que ma bursite cesse. |
QUELQUES CAS PARTICULIERS
=> L’hygroma du coude. Fréquent chez ceux dont les coudes reposent sur l’olécrane (saillie osseuse postérieure) ou après un violent traumatisme (chute, sport…) qui a écrasé la bourse, l’hygroma touche plutôt l’homme de 35 ans. Le port de coudières est recommandé dans les sports ou métiers à risque.
=> L’hygroma du genou. La face antérieure du genou compte pas moins de 5 bourses séreuses ! Autant de raisons de souffrir de bursite. C’est le cas notamment de ceux qui passent beaucoup de temps à genoux (artisans notamment). L’hygroma le plus fréquent se situe juste devant la rotule. On parle de “bursite pré-rotulienne”. Dans certains cas, l’hy- groma va se calcifier progressivement et la tuméfaction devient dure et perd son caractère fluctuant. Mieux vaut donc porter des genouillères lors des travaux effectués à genoux.
=> La surinfection. Lorsque la bursite se développe en regard d’une érosion cutanée, consécutive au choc ou non, la bourse va suppurer. C’est parfois le cas après une infiltration de corticoïdes. La surinfection se manifeste par une peau particulièrement rouge et luisante.