En novembre, améliorez le sol et plantez des arbres

Commencez les travaux d’aménagement du jardin pour le rendre moins sensible aux stress climatiques !

Cette année, plus que de l’arrivée du froid, les jardiniers s’inquiètent des conséquences du réchauffement climatique. En novembre, pensez à améliorer le stockage de l’eau par le sol. Les conseils donnés à la rubrique « potager » valent pour tout le jardin. Autre priorité, la plantation d’arbres pour assurer en période estivale de la fraîcheur au potager comme au jardin d’ornement, voire dans la maison.

Au potager

3 gestes pour augmenter le stockage de l’eau :

  • Apportez régulièrement de la matière organique.
  • Préservez la faune, qui contribue à dégrader la matière organique et à la lier aux particules d’argile : le sol retient mieux l’eau et sa structure est améliorée.
  • Améliorez la structure du sol.

En novembre, couvrez la terre pour la protéger de l’érosion hivernale et, à plus long terme, l’enrichir en matière organique et en humus. Elle retiendra beaucoup plus d’eau et résistera mieux à l’érosion des pluies de l’été, parfois violentes.

Comment faire ?

Dès que l’humidité a pénétré d’une dizaine de centimètres dans la terre, griffez-la sur 10 à 15 cm de profondeur et apportez :

  • soit 5 à 6 pelletées par m2 de fumier de cheval, de poule ou de bovin (si possible déjà légèrement composté),
  • soit du compost souple, inodore ou encore des feuilles mortes (broyez avant les feuilles vernissées, type laurier palme, et évitez les feuillages de conifères).

Autre solution, implantez un engrais vert :

  • le trèfle ou la vesce… pour limiter le lessivage de l’azote en climat hivernal pluvieux
  • les radis chinois ou la chicorée pour décompacter 
  • le seigle en sol pauvre
  • la moutarde un peu partout…

Les travaux classiques

Récoltez les derniers légumes fruits et la mâche, l’oseille et les chicorées après les avoir fait blanchir. Si vous avez pu arroser, goûtez vos premiers choux de Bruxelles ou les choux d’hiver pommés (Milan et cabus) et les choux rouges hâtifs.

Récoltez les poireaux en fonction des besoins ; les variétés d’hiver résistent au gel. En région froide, dès les premiers frimas, récoltez et stockez les célerisraves, carottes, betteraves et navets.

Ramassez les courges bien mûres, les potirons et les citrouilles. Tous ces légumes se conservent à 12 °C minimum et à la lumière.

Terminez de repiquer les laitues d’hiver dans les terres drainantes et plantez de l’ail.

Au verger

Mot d’ordre : adaptation au climat

Plantez des arbres qui supportent la sécheresse et font de l’ombre : abricotier et amandier à protéger des gels printaniers, figuier, néflier du Japon, grenadier, mûrier à feuilles de platane… Plantez aussi des fruitiers au potager, installez une vigne sur un support bien orienté pour faire une ombrière !

Préparez les trous de plantations, les tuteurs et le pralin (mélange de terreau + un peu d’argile + bouse de vache ou compost demi-mûr) à faire soi-même ou à acheter.

Plantez en veillant à maintenir le collet au-dessus du sol, à humidifier la terre, à décompacter les bords du trou de plantation. Mélangez à la terre du compost, un peu d’engrais apportant phosphore, potasse et magnésium.

Récoltez les coings, les kiwis, les châtaignes et, après les premières gelées, les nèfles, les kakis et les cynorrhodons.

Terminez le nettoyage du verger, faites-vous aider par les poules qui apprécient les larves et les pupes d’insectes.

Renouvelez le paillis au pied des arbres de moins de trois ans (après le passage des poules !).

Arrachez, s’il vous en reste, les haricots grains demi-secs. Écossez-les. La conservation peut se faire au congélateur ou en pot après 2 à 3 semaines de congélateur pour éviter le développement des bruches (petits coléoptères). Dans ce cas, utilisez des bocaux hermétiquement fermés dans lesquels vous placerez des gousses d’ail non épluchées, des feuilles de laurier et des clous de girofle, et rangez-les à l’abri de la lumière, à une température inférieure à 15 °C.

Faites blanchir les chicorées scaroles ou frisées, les céleris-branches et les cardes.

Buttez les fenouils au moins 15 à 20 jours avant la récolte.

Divisez l’oseille, contrôlez la mélisse et la menthe. Installez des aromatiques en pots ou dans une jardinière pour les rapatrier au chaud dans la véranda ou la maison.

Au jardin d’ornement

Stratégie : des îlots de fraîcheur

Faites le point sur la contribution des arbres à l’ombrage du jardin et au rafraîchissement de l’air. Plantez des arbres adaptés au climat du lieu et à une éventuelle sécheresse estivale. Quelques possibilités : paulownia, catalpa, mûrier à papier (Broussonetia papyrifera), érable, platane à feuilles d’érable, chêne vert, faux poivrier odorant, lilas des Indes, genévriers et cyprès.

Laissez les espèces annuelles ou vivaces se semer pour obtenir progressivement des plantes moins sensibles aux stress climatiques.

Préservez les espèces indigènes qui se sont installées au jardin, laissez-les grainer ou se multiplier à leur gré : reine-des-près, cymbalaire, réséda, gesse tubéreuse, géraniums sauvages (qui sont souvent des plantes pionnières et résistent bien au stress climatique), chicorée sauvage, séneçons, sedum acre, silènes, cardamines, marguerites…

Plantez des vivaces. Certaines vont compenser les pertes dues à la sécheresse de l’été. C’est l’occasion de changer d’espèces pour éviter ce désagrément, quelques pistes : achillées, échinacées, gaillardes, perovskia, gaura…

Divisez les touffes de vivaces qui se dégarnissent de l’intérieur et repiquez les éclats.

Rentrez les bulbes et les caïeux (bourgeons qui se développent à partir du bulbe principal) pour les stocker à l’abri de la lumière dans un endroit aéré. Si la terre est drainante, le climat doux et les bulbes bien plantés, vous pouvez les laisser en terre et pré- voir un paillage en cas de coup de froid.

Protégez avec discernement les espèces frileuses qui restent en terre (parfois un « emballage » précoce favorise les maladies fongiques ou fragilise la plante).

Rentrez les plantes en pots par ordre de frilosité et en fonction de la météo après nettoyage et vérification de l’état sanitaire. Pulvérisez systématiquement sur les feuilles une décoction de prêle et d’ail à visée antifongique. Contre les pucerons, traitez les parties aériennes avec du purin de fougère, de rhubarbe ou de sureau. Utilisez les mêmes purins contre les cochenilles, mais auparavant, pulvérisez une solution d’alcool à brûler (1 cuillère à soupe + 1 cuillère à café de savon noir + 600 ml d’eau) sur toutes les parties aériennes et le collet.

Pensez à la faune du jardin qui a souffert de la sécheresse cet été, laissez aux petites bêtes de quoi manger en essayant de ne pas les rendre dépendantes.

Ne nettoyez pas trop le jardin, installez nichoirs, refuges pour les insectes, fagots et feuilles pour les hérissons… Favorisez la formation d’une zone « naturelle » dans le jardin ou créez-la.

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