Apnée du sommeil : attention danger !

« Avec ce témoignage, j’aimerais partager une expérience qui se termine bien, afin qu’elle puisse servir à certains d’entre vous.
J’ai toujours été hyperactive, je faisais trois métiers en même temps, courais dans tous les sens et ne m’arrêtais jamais. Rien ne me remplissait vraiment, sauf mes activités professionnelles, je ne prenais pas de temps pour moi. Jusqu’au jour où j’ai dû cesser brutalement mes activités pour gérer un problème familial médical, puis il y a eu la Covid… Depuis, je suis moins dans le « faire » et obligée de me poser beaucoup plus. C’est là que des symptômes divers et variés ont commencé à apparaître : grosse fatigue dès le réveil allant jusqu’à l’épuisement, manque de motivation, troubles de la mémoire, irritabilité, manque de confiance, maux de tête insupportables, tout ça jusqu’à des états dépressifs déstabilisants…
Il y a trois ans, conseillée par ma compagne qui avait remarqué que je respirais mal la nuit, je suis allée voir un médecin. Je lui ai parlé d’apnée du sommeil, pensant qu’il me proposerait de faire des tests. Mais il a balayé ça d’un revers de main : « L’apnée, c’est une mode, tu es fatiguée, prends des vitamines, la conjoncture actuelle n’arrange rien. Il faut serrer les dents et s’adapter. » J’en suis restée là. Mais, il y a trois mois, ma compagne a pris peur. La nuit, je m’arrêtais de respirer par à-coups. J’en ai parlé à ma psy qui, elle, m’a prise au sérieux. Testée elle-même pour l’apnée et appareillée depuis presque deux ans, elle a immédiatement vu les similarités entre son cas et le mien. Tout s’est alors très vite enchaîné. J’ai pris rendez-vous avec son spécialiste et, au retour de mes vacances, j’ai fait un test avec un appareil toute une nuit pour observer respiration, ronflements, rythme cardiaque et j’en passe, 28 électrodes. Déguisée en Télétubbies du pays de Robocop, j’ai passé une nuit avec une sorte d’ordinateur sur le thorax. Le lendemain, j’ai rapporté le matériel afin que les données soient analysées. Je devais recevoir les résultats trois semaines plus tard.
Trois heures après, le téléphone sonnait. C’était le spécialiste, pour un rendez-vous en urgence à son cabinet afin de mettre un traitement en place rapidement. Il m’avait diagnostiqué une apnée du sommeil sévère qui me mettait en danger de mort toutes les nuits : « Avec vos résultats, vous risquez l’AVC ou l’arrêt cardiaque…, vous êtes une Survivor ! Votre cerveau et votre cœur manquent d’oxygène toutes les nuits… »
Résultats des tests : 498 apnées dans la nuit, 53 % de la nuit, je ne respire pas, je fais 55 apnées/heure. Toutes les deux ou trois respirations, je m’arrête de respirer pendant 26 à 50 secondes, ma SAT (saturation en oxygène, normalement comprise entre 95 et 100 %) descend régulièrement à 83, parfois même jusqu’à 73 durant la nuit…
Le jour-même, une machine a été installée à mon domicile afin de m’aider à mieux respirer la nuit.
Cela doit faire des dizaines d’années que je ne récupère pas, je ne rentre jamais en sommeil profond, que je suis en mode survie. J’étais en permanence comme un gamin qui n’a pas fait sa sieste… et qui est à fleur de peau, énervé, irascible…
Depuis 15 jours, j’ai donc un appareil, je revis, je ne peux expliquer avec des mots comment je me sens, mais c’est du bonheur. Même si quelques maux de tête font encore leur apparition dans la journée, je me réveille reposée, calme et j’ai retrouvé la pêche, l’envie, la motivation, je sens que je vis enfin.
Merci à ma compagne, ma psy et ce médecin qui a laissé la médecine générale pour se spécialiser dans les troubles du sommeil et particulièrement l’apnée du sommeil.
J’espère que mon expérience pourra aider certains d’entre vous ou votre entourage. »
Danièle de Seine-et-Marne, 62 ans
Un ouvrage consacré à ce sujet vient tout juste de paraître aux éditions Mosaïque-Santé.