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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Avez-vous de bons réflexes ?

La recherche des réflexes ostéo-tendineux, autrement dit la percussion de certaines articulations, est un examen de routine pour les médecins. Mais à quoi sert-elle ? Que signifie l’absence de réflexes ? Éléments de réponses.

La percussion de la rotule d’un patient à l’aide d’un petit marteau métallique fait partie des gestes habituels que pratique tout médecin lorsqu’il examine un patient. Un geste loin d’être désuet puisque la recherche des réflexes permet parfois de diagnostiquer précocement bon nombre de pathologies aussi diverses que des atteintes neurologiques, des dysfonctionnements thyroïdiens, une rupture tendineuse, certaines paralysies ou des atteintes musculaires.

Une définition précise

Les réflexes, qu’on appelle plus précisément “réflexes ostéo-tendineux” correspondent à la réponse motrice (le membre bouge) provoquée par une stimulation (percussion d’une articulation). En réalité, on ne percute pas l’articulation au hasard, mais au niveau du tendon, ce qui va déclencher le réflexe, comme sous la pointe de la rotule au niveau du tendon rotulien (réflexe ostéotendineux rotulien), sur le tendon d’Achille (réflexe ostéotendineux achilléen), le tendon du biceps au pli du coude (réflexe bicipital) et sur bien d’autres tendons du corps. Bien qu’on perçoive parfaitement le mouvement réflexe, on ne peut l’empêcher. La raison est simple : ce n’est pas le cerveau et encore moins la conscience qui en sont responsables, mais la moelle épinière elle seule.

Comment ça marche ?

Schématiquement, le réflexe correspond à l’activation de la section de moelle en charge de l’innervation de l’articulation. En d’autres termes, à chaque étage ou presque de la moelle épinière correspond l’existence d’un réflexe. Dans certains cas, plusieurs étages médullaires collaborent à l’élaboration d’un seul réflexe (voir encadré). La percussion de l’articulation, et plus exactement des capteurs sensoriels (“fuseaux neuro-tendineux”) situés dans le tendon, active un nerf sensitif qui conduit l’influx nerveux jusque dans la moelle épinière. En réponse à cet influx, un autre nerf, moteur celui-là, situé dans la moelle épinière, transmet l’influx au muscle concerné qui se contracte et fait bouger le membre.

Le cerveau aux abonnés absents

Vous l’aurez compris, le cerveau n’intervient pas dans le déclenchement du réflexe qui n’utilise en fait que 2 neurones et donc une seule jonction entre les neurones. D’ailleurs, de nombreux réflexes demeurent chez des sujets dans le coma. En revanche, en cas de stimulation douloureuse, le cerveau va être mis en alerte par un autre nerf ascendant, d’où la sensation de douleur ressentie.

Réflexe conservé…

Avoir un réflexe conservé lors de la percussion d’un tendon donne au médecin deux informations importantes :

⇒ Le nerf sensoriel et le nerf moteur fonctionnent tous les deux. Les connexions nerveuses sont donc satisfaisantes. Ils ne sont pas interrompus.
⇒ La moelle épinière est indemne à l’étage concerné.

… ou pas

La recherche des réflexes permet notamment de déterminer si la moelle est indemne à chaque étage, d’où l’intérêt d’examiner tous les étages de la moelle à l’origine d’un réflexe. Tout ce qui peut affecter la moelle épinière (section brutale, tumeur, hémorragie, compression, poliomyélite…), les muscles (atrophie), les nerfs moteurs ou sensitifs (compression, section, déficit vitaminique…), les tendons (section par exemple) peut affecter les réflexes.

Les autres réflexes

Dans certains cas, ce n’est pas avec la stimulation d’un tendon qu’on peut provoquer un réflexe, mais en touchant simplement la peau. Ce sont les réflexes dits “cutanés”, de même signification que les réflexes ostéotendineux.

Réflexe cutané plantaire, qu’on appelle également “réflexe de Babinski”. Le frottement de la plante du pied doit provoquer une flexion du gros orteil vers la plante du pied. Une élévation de l’orteil est pathologique – on parle alors de “signe de Babinski” – et peut traduire une atteinte de la moelle au niveau de la 5ème vertèbre lombaire ou de la 1ère vertèbre sacrée, mais aussi une atteinte cérébrale. Car contrairement aux réflexes ostéotendineux, le réflexe cutané plantaire implique une voie nerveuse provenant du cerveau et non de la moelle uniquement.

Réflexe anal, frotter la marge de l’anus doit provoquer une contraction du sphincter. Il stimule la moelle au niveau de la 3ème vertèbre sacrée.

Réflexe cutané abdominal, frotter la peau du ventre autour de l’ombilic provoque une contraction des muscles abdominaux. Il implique les segments de moelle situés entre la 6ème vertèbre dorsale et la 12ème dorsale.

Réflexe crémastérien, La stimulation de la partie haute de la face interne de la cuisse provoque l’ascension du testicule du même côté. Ce réflexe implique la participation de la moelle épinière au niveau de la 1ère et de la 2ème vertèbre lombaire.

Les principaux réflexes

Réflexe bicipital, (percussion du pli du coude). Il provoque une flexion de l’avant-bras. L’étage médullaire (EM) concerné se situe au niveau de la 5ème et 6ème cervicale.

Stylo-radial, (bord externe du poignet). Flexion de l’avant-bras. EM : 6ème cervicale. Tricipital, (triceps, derrière le coude). Extension du coude. EM : 7ème vertèbre cervicale.

Rotulien, extension de la jambe. EM : 4ème lombaire et parfois 3ème.

Achilléen, extension du pied. EM : 1ère vertèbre sacrée.

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