Sauver des vies
Que faire en cas d’accident ? Comment réagir quand une personne perd connaissance ? S’étouffe ? Tombe et se blesse ? Fait un malaise cardiaque ? Avec un minimum de connaissances, on peut parfois sauver une vie, tout simplement. Ces gestes précis et précieux à mettre en pratique, il suffit de quelques heures pour les apprendre.
Depuis 2022, la formation aux premiers secours est obligatoire à l’école, dès les classes primaires, et adaptée à l’âge des élèves. On peut s’en réjouir. Pour les adultes, il s’agit toujours d’une démarche volontaire, et payante. Comptez environ 65 € pour 7 heures.
En France, nous sommes à la traîne en la matière. En 2017, le Président nouvellement élu avait fixé comme objectif pour le pays la formation de 80 % des Françaises et Français (c’est le cas en Autriche, en Allemagne ou en Norvège) à l’horizon 2022. En 2024, on atteint tout juste 40 %. Il faudra des années pour rattraper ce « retard », peut-être aussi de nouvelles mesures de la part des pouvoirs publics : des sessions plus accessibles, gratuites, et une mise en valeur du statut de citoyen- sauveteur, accessible à toutes et tous.
Dans l’enquête menée par Aurore Esclauze pour ce numéro, il est aussi question de premiers secours en santé mentale, un domaine où encore peu de personnes sont formées. En France, les troubles psychiques touchent environ 20 % de la population (TOC, bipolarité, schizophrénie, dépression résistante…). Comment en reconnaître les signes, adopter un comportement adapté, guider et, en cas de crise, agir le plus efficacement ? Cette formation, moins courante, coûte aussi plus cher, mais peut parfois être prise en charge ou financée par le compte personnel de formation (CPF). Un jour, peut-être sera-t-elle intégrée, elle aussi, dans les programmes scolaires.
En attendant, tout le monde peut décider de consacrer quelques heures de son temps pour pouvoir, si l’occasion se présente, sauver une vie. Le jeu en vaut la chandelle !
Je vous laisse découvrir tous les autres sujets de ce numéro et vous souhaite un bel automne.
Sophie Lacoste