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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

C comme… Conservateurs

En cosmétique, un conservateur est défini comme une substance qui inhibe le développement des micro-organismes dans les produits. Dans les faits, c’est aussi la catégorie d’ingrédients la plus controversée, et non sans raisons.

Un système de conservation est indispensable dans chaque cosmétique : il met à l’abri des proliférations microbiennes, assurant la sécurité du produit et, accessoirement, celle de son utilisateur.
Il faut le rappeler : la composition d’un cosmétique, son process de fabrication ou ses conditions d’emploi sont autant de caractéristiques favorables au développement de micro-organismes (bactéries, champignons…). Ceux-ci y trouvent en effet tout le nécessaire pour assurer leurs besoins :
> de l’eau, qui permet le développement de leur vie
> des nutriments, dont ils se nourrissent, comme le fait aussi notre peau
> une température favorable, que ce soit pendant la fabrication, le stockage ou le rangement dans une salle de bain
> un pH favorable
> de l’oxygène, nécessaire à leur croissance et qui leur est fourni à chaque fois que la formule est en contact avec l’air…

Permis de tuer

Pour être parfaitement efficace, un conservateur doit inclure à la fois une protection antibactérienne à large spectre (agissant sur les bactéries Gram +  et les bactéries Gram -) et antifongique (luttant contre la prolifération des champignons et l’apparition de moisissures…).
Pour pouvoir être utilisé dans un produit cosmétique en Europe, il doit figurer sur la liste positive contenue dans l’Annexe V du Règlement européen n° 1223/2009, dit Règlement Cosmétiques.
Parmi les substances officiellement répertoriées dans les conservateurs, certains composés ont fait la preuve de leur efficacité et de leur innocuité. D’autres sont plus controversés, associés à des effets indésirables plus ou moins graves.

C’est qu’un conservateur est, en fait, un tueur. Un tueur de bactéries, de champignons, d’organismes nuisibles, certes, mais un tueur quand même. Et qui n’agit pas forcément dans la douceur, ni sans “dommages collatéraux”… En cosmétique, les dommages collatéraux s’appellent irritations, allergies, potentiel toxique pour l’organisme (cancérogénicité, perturbation endocrinienne, etc.).
Et si certains conservateurs cosmétiques agissent avec une relative douceur, d’autres sont plutôt réputés pour “tuer tout ce qui bouge” !

Peut-on faire sans ?

Conservation d’un produit ne veut pas forcément dire conservateur chimique. La cosmétique a, à sa disposition, d’autres procédés, comme la conservation physique, qui s’oppose au développement des micro-organismes en évitant les conditions favorables à leur développement (packaging airless, traitements par rayonnements UV, procédé UHT…) ou la conservation biologique (qui fait intervenir des enzymes, des algues… pour jouer de la compétition entre les différents micro-organismes). Mais ce sont là des procédés onéreux et parfois délicats à maîtriser.
Même la cosmétique bio autorise le recours à une poignée de substances chimiques conservatrices, choisies toutefois pour leur faible potentiel toxique, autant pour la santé humaine que pour l’environnement.

Quant aux mentions “sans conservateur” qui fleurissent sur les étiquettes, elles cachent souvent des substances non répertoriées officiellement sur la liste des conservateurs autorisés, mais dotées de propriétés antibactériennes ou antifongiques… comme les autres.

Peut-on faire avec moins ?

La tendance actuelle en cosmétique est à la réduction des conservateurs, imposée par le marché (les consommateurs qui refusent les parabènes, le phénoxyéthanol…) ou par la réglementation qui instaure des restrictions ou de nouvelles interdictions (comme vient récemment de faire l’Europe).

Attention, avertissent les experts : moins de conservateurs disponibles veut aussi dire les mêmes conservateurs utilisés dans un nombre toujours croissant de produits. Et donc une exposition plus importante des consommateurs aux mêmes substances. Et donc une probabilité plus forte que leurs effets indésirables se manifestent.

Un vrai cercle vicieux… dont la quadrature semble loin encore d’être résolue.

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