De l’acide folique contre le premier infarctus, pas le second !
La science est longtemps restée perplexe devant l’effet préventif de la vitamine B9, autrement dit l’acide folique, sur l’infarctus du myocarde… En effet, cette vitamine fait baisser le taux d’un acide aminé dans le sang : l’homocystéine. Or, quand cet acide aminé est présent en quantité très élevée, il augmente le risque d’accident cardiaque. Bref, il paraissait logique qu’une supplémentation en acide folique puisse donc faire baisser le risque d’infarctus. Eh bien oui, mais seulement le premier infarctus ! C’est-à-dire que la prise d’acide folique n’influe pas sur la suite des évènements : avec ou sans, le taux de récidive est le même ! Ce sont les résultats d’une méta-analyse impliquant environ 40 000 personnes qui a résolu cette énigme : l’homocystéine réduit et empêche la formation de caillots de sang. Or, l’aspirine fait la même chose et, dans la plupart des cas, elle est prescrite aux patients touchés par un premier infarctus. Y ajouter de l’acide folique n’a donc plus d’utilité. Bref, avant la crise cardiaque chez des personnes à risque, l’acide folique peut avoir un intérêt. Après, si on prend déjà de l’aspirine, ça n’est pas la peine : les deux substances sont utilisées dans le même but et leurs bienfaits, visiblement, ne se cumulent pas !
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