E952
Suite de notre voyage dans les E… des listes d’ingrédients des aliments que nous mangeons chaque jour, sans toujours savoir exactement ce qu’ils représentent. Ainsi ce E952, qui désigne non pas une substance, mais trois, très proches… et pas si anodines.
Qu’est-ce que c’est ?
Le E952 désigne l’acide cyclamique (ou acide cyclohexyl-sulfamique) et deux de ses sels, le cyclamate de calcium et le cyclamate de sodium. Il n’existe pas à l’état naturel et est obtenu par synthèse du benzène.
À quoi ça sert ?
L’acide cyclamique et les cyclamates sont des édulcorants intenses au pouvoir sucrant environ 30 fois supérieur à celui du sucre. Ils permettent d’obtenir la douceur sans calories ni pic d’insuline, deux caractéristiques qui ont largement répandu leur utilisation dans les produits diététiques, notamment à destination des personnes diabétiques ou des candidats à la minceur. Ils « allègent » ainsi en sucre desserts, boissons et confiseries…
C’est bon ou c’est mauvais ?
Le débat sur l’innocuité des édulcorants intenses, largement dominé par l’aspartame, ne se limite pourtant pas à cette substance et est loin d’être clos.
Ainsi, les glutamates (plus souvent présents que l’acide cyclamique lui-même dans nos denrées alimentaires, car plus solubles et plus pratiques d’utilisation pour l’industrie), font eux aussi l’objet de sérieux doutes quant à leur sécurité d’emploi et sont suspects à plus d’un titre.
Ils seraient d’abord allergisants, et pourraient déclencher des phénomènes d’intolérance chez les personnes sensibilisées.
Ils sont aussi suspectés, quand ils sont ingérés en doses importantes par une femme enceinte, de provoquer des malformations du fœtus.
Enfin, leur potentiel cancérogène n’est pas exclu. Selon les différentes autorités sanitaires qui se sont penchées sur leur cas partout dans le monde, les cyclamates ne seraient pas cancérogènes en eux-mêmes, mais des études ont montré que certaines bactéries ont la faculté de les « désulfoner » pour produire de la cyclohexylamine, un composé suspecté d’avoir une toxicité chronique chez l’animal. D’autres expérimentations, menées sur des rats, ont prouvé leur potentiel cancérogène sur les testicules et, en association avec la saccharine, sur la vessie. Leur présence pourrait aussi accroître la toxicité d’autres substances en agissant ainsi en « promoteur de tumeur ». Ces données sont-elles transposables à l’homme ? Rien ne permet réellement de l’affirmer aujourd’hui.
Mais dans le doute, les cyclamates ont été interdits aux États-Unis dès 1970. Malgré un avis défavorable de l’Académie de Médecine, ils sont cependant toujours autorisés par la réglementation européenne… et donc en France, assortis tout de même d’une DJA (Dose Journalière Admissible) qui a été fixée à 11 mg/kg. Une dose qu’il serait assez facile de dépasser si l’on est, par exemple, grand consommateur de certains sodas light… !
Où le trouve-t-on ?
Le E952 est autorisé dans les boissons non alcoolisées (sodas light, boissons à base de fruits…), les desserts et produits similaires, les confiseries (bonbons, chewing-gums…), et dans les compléments alimentaires. On en trouve aussi dans certains médicaments (sirops sans sucre contre la toux ou les nausées…).
Il est interdit dans les produits certifiés AB.