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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Éthers de Glycol

Des toxiques à ne pas respirer à pleins poumons !

Ils s’infiltrent en nous par la peau ou par le nez, gagnant notre forteresse intérieure et y causant de multiples dégâts. On a parlé d’eux il y a quelques années lorsqu’un rapport d’experts les mettaient gravement en cause, puis l’affaire est retombée. C’est que les éthers de glycol rendent beaucoup de services à moindre coût pour les industriels… Attention : choisissez bien vos produits !

Les éthers de glycol sont des solvants bien pratiques pour certains fabricants, mais nettement moins appréciés par notre corps. Depuis 1958, ils ont eu la belle vie puisqu’ils se sont introduits dans notre vie quotidienne avec l’assurance des malfaiteurs que l’on ne soupçonne pas. Bilan, dans les années 80, environ 7 % des produits d’entretien et 25 % des produits cosmétiques, des peintures, encres et vernis en contenaient.
Maintenant qu’ils ont fait la preuve de leur toxicité sur l’animal, puis sur l’homme, on les regarde d’un autre oeil. Certains d’entre eux ont été interdits (pour les produits grand public), mais la plupart continuent de sévir dans des articles aussi courants que les colles, shampoings et teintures pour cheveux, crèmes cosmétiques, vernis, encre, vitrificateurs pour parquets, produits pour moquettes, lingettes pour lunettes, lingettes pour bébé, nettoyant universel, peintures, huiles de coupes, articles phytosanitaires et autres lave-vitres. En bricolage, tous les produits dits “à l’eau” en contiennent. Ils sont aussi trop utilisés dans le cadre de certaines professions comme la coiffure, le ménage et l’entretien, la sérigraphie, l’électronique, l’armement ou même l’informatique.

Une famille empoisonnée

Si vous avez l’impression que votre belle famille n’est pas un cadeau, elle est probablement moins toxique que celle à laquelle appartiennent les éthers de glycol. On ne va pas vous infliger un cours de chimie ni de physique sur tous ses membres, mais vous apprendre seulement à vous méfier des pires d’entre eux. En fait, leurs défauts sont le revers de leurs qualités. Ce qui a fait leur gloire, c’est que ces excellents solvants sont solubles aussi bien dans l’eau que dans les graisses. Et exactement pour les mêmes raisons, ils franchissent toutes nos membranes biologiques pour venir perturber nos métabolismes les plus intimes. Là où tout se complique, c’est qu’il existe environ 80 éthers de glycol différents, très différents même puisque certains d’entre eux ne semblent pas (ou peu) toxiques tandis que d’autres sont qualifiés de “redoutables”.

On classe les éthers de glycol en deux grands groupes : ceux de la série “E” (parce que dérivés de l’éthylène glycol) et ceux de la série “P” (parce que dérivés du propylène glycol).
Les seconds semblent relativement peu toxiques — en tout cas sur les paramètres recherchés à ce jour. Les premiers, en revanche, sont beaucoup moins amicaux. Mais là encore, les “E” sont classés en divers sous-groupes, les uns étant plutôt nocifs pour le sang (diminution des cellules sanguines, anémie), les autres pour l’appareil reproducteur (infertilité), d’autres encore pour l’appareil respiratoire, la femme enceinte, le foetus (atteintes du système nerveux central, bec de lièvre). Sans parler des risques cancérigènes (foie et estomac notamment), pas clairement établis, mais sûrement pas écartés.

Alors ? Que faire ?

Clairement : les éviter. Inutile de se transformer en chimiste averti, munissez-vous simplement de vos yeux lorsque vous achetez un produit dans lequel les éthers de glycol pourraient sévir, et servez-vous en.
Sachez que les industriels sont, théoriquement, conscients du problème, et que bon nombre d’entre eux a remplacé les éthers “nocifs” par des éthers dits “inoffensifs”. Mais ce réflexe n’est pas adopté par toutes les marques en raison du surcoût que la substitution entraîne…
Donc, il suffit de lire les étiquettes pour choisir le bon produit et reposer le mauvais. En optant pour des produits bio (peintures, cosmétiques…), vous ne vous posez même plus la question : non seulement vous n’y trouverez pas d’éthers de glycol, mais bien d’autres toxiques ont aussi débarrassé le plancher. Car il faudrait être bien naïf pour croire que seuls les éthers de glycol posent problème…

Petite histoire des éthers

1994 : André Cicolella, chercheur à l’Ineris (Institut national de l’environnement industriel et des risques) lance l’alerte : il travaille depuis 1990 sur ces composés et souhaite interpeller les pouvoirs publics sur les risques encourus par la population.
Résultat : il perd son poste (alors à l’INRS Institut National de Recherche et de Sécurité), a interdiction de participer au colloque qu’il avait organisé sur le sujet, est dessaisi du dossier et licencié pour faute lourde !
Heureusement, en 2000, la Cour de Cassation obtient réparation pour ce scientifique dont la seule faute avait été de chercher à informer honnêtement.
7 août 1997 : un arrêté du Secrétariat d’état à la santé interdit la mise sur le marché et l’importation des quatre éthers de glycol les plus toxiques : le méthylglycol, l’éthylglycol et leurs acétates. Bizarrement, l’interdiction ne concerne que les produits ménagers grand public et non les produits utilisés dans l’industrie, qui sont toujours inhalés et manipulés à ce jour.
1999 : une étude de l’Inserm dénonce à nouveau la toxicité des éthers de glycol. Les chercheurs suggèrent d’imposer une protection de la peau des salariés par des gants imperméables aux éthers de glycol et “un changement précoce de poste de travail” pour les femmes enceintes.

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