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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Foie gras

La complémenthérapie à mettre en oeuvre

Partout où le mode de vie s’occidentalise se développe une épidémie silencieuse, celle du foie gras.
Sauf qu’on ne parle pas ici du foie gras d’oie ou de canard que l’on consomme au moment des fêtes de fin d’année, mais de notre propre foie que l’on engraisse consciencieusement au fil des années et des décennies, avec pour effet de détériorer sa capacité à éliminer les déchets, voire d’assurer correctement la transformation de la vitamine D.

Lorsque la stéatose hépatique – puisque telle est la dénomination médicale du foie gras – s’aggrave sous l’effet d’une inflammation persistante, on s’expose à développer une cirrhose, un cancer du foie ou une insuffisance hépatique.

Pour ne pas être à votre tour touché par l’épidémie, je vous engage donc à mieux prendre soin de la sphère hépato-intestinale – car l’avenir de votre foie se joue aussi dans l’intestin, comme cet article va vous le prouver.

C’est trop gros pour être vrai !

L’affaire semble entendue : si l’on a un foie trop gras, c’est parce que l’on est trop gros. De fait, plus de 90 % des personnes ayant un foie gras sont en surpoids ou obèses. Il y a donc une chance sur deux que vous soyez potentiellement concerné par ce problème d’accumulation de graisse dans le foie puisque pratiquement la moitié de la population française d’âge adulte est en surpoids ou obèse !

Une simple histoire “d’entrée et de sortie”

L’épidémie silencieuse de foie gras ne cesse de gagner du terrain. Des études montrent qu’en Italie et aux États-Unis, respectivement 25 % et 30 % de la population locale a déjà développé une stéatose hépatique d’origine non alcoolique.

Si l’alcool ne représente pas le problème, comment expliquer l’explosion de cette affection ? Simplement par l’évolution de notre mode de vie ces dernières décennies. D’un côté, une dépense d’énergie à la baisse et de l’autre, une alimentation plus riche, notamment en graisses et en sucres.
Résultat : un différentiel entre énergie absorbée et énergie éliminée qui se solde par un stockage du surplus d’énergie sous forme de graisse.

Attention à la graisse viscérale !

Les répercussions sur la santé de l’accumulation de graisse ne sont pas les mêmes selon la manière dont cette graisse se répartit dans le corps. Quand elle se dépose plutôt autour des viscères (foie, pancréas, intestin, reins, coeur) que sous la peau, elle génère une inflammation chronique de faible intensité directement impliquée dans le développement d’une résistance à l’insuline, signe avant-coureur du diabète.
Cette résistance à l’insuline a aussi pour fâcheuse conséquence de favoriser l’accumulation de graisse dans le foie !

L’embonpoint abdominal est le signe cardinal de l’existence d’une graisse viscérale importante. Une invitation à surveiller de près l’évolution de votre tour de taille !

Microbiote intestinal et foie gras

Ce qui est valable pour l’obésité l’est aussi pour le foie gras. En témoigne une étude publiée la même année que la précédente. Quand l’intestin de souris anexiques est colonisé par le microbiote de souris ayant développé une résistance à l’insuline et un foie gras, que se passe-t-il à votre avis ? Eh bien, les souris développent à leur tour un foie gras, de même qu’une hyperinsulinémie (1) !

EN PRATIQUE

Vous l’avez compris, traiter le foie gras revient en fait à traiter l’axe intestin-foie.

1 – Substances bénéfiques à la fois pour le foie gras et l’écosystème  intestinal.

=> Les polyphénols (resvératrol, curcumine, quercétine, catéchines…) : au niveau intestinal, ces phytocomposés servent de nourriture aux bactéries bénéfiques, favorisent une meilleure diversité microbienne et contribuent à préserver l’intégrité de la paroi intestinale.

=> La vitamine D : les études épidémiologiques font apparaître que les personnes ayant un foie gras ont un taux sanguin de vitamine D inférieur à celui des personnes en bonne santé. Et plus le taux de vitamine D est faible, plus la stéatose hépatique est sévère.

2 – Substances bénéfiques pour le foie gras

=> La berbérine : cet alcaloïde extrait de l’épinevinette est surtout réputé pour son efficacité comparable à celle de la metformine, un antidiabétique prescrit à plus de 120 millions de patients à travers le monde.

=>  Les oméga-3 EPA/DHA : des résultats probants – mais moins marqués qu’avec la berbérine – peuvent être obtenus avec les oméga-3 EPA/DHA, à condition de se supplémenter sur une longue période (6 mois) à des doses élevés (au moins 3 g par jour).

3 – Substances bénéfiques pour l’écosystème intestinal (microbiote + muqueuse)

=> Les probiotiques : ils présentent beaucoup d’atouts car ils peuvent potentiellement agir sur de nombreux paramètres : équilibre du microbiote, perméabilité intestinale, taux de LPS, résistance à l’insuline.

=> La glutamine : une formule destinée à stabiliser la perméabilité intestinale a nécessairement la glutamine pour ingrédient phare. Cet acide aminé est l’aliment préféré des cellules qui constituent la paroi de l’intestin grêle : les entérocytes.
Un apport de l’ordre de 2000 à 3000 mg par jour est à envisager, surtout si l’on souffre déjà d’hypersensibilités alimentaires ou d’un syndrome de l’intestin irritable.

En conclusion

Dans le cas du foie gras, complication fréquente du surpoids et de l’obésité, rien ne sert de se précipiter sur les compléments alimentaires si l’on ne met pas en oeuvre le traitement de première ligne, qui consiste à bouger plus et à manger moins et mieux (2). En revanche, des compléments alimentaires judicieusement choisis permettent d’accélérer et d’amplifier les bénéfices retirés des changements salvateurs apportés à son mode de vie.

(1) Libération excessive d’insuline en réaction au phénomène d’insulinorésistance.
(2) « Mieux » sous-entend notamment d’augmenter l’apport en fibres végétales (fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes…) afin de renforcer le bon microbiote.

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