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Hirudothérapie

Les sangsues au secours de nos maux

Les sangsues, ces mal-aimées… et pourtant, si l’on savait tout le bien qu’elles peuvent nous apporter.

J’ai rencontré Sambo Danh Sang – au nom prédestiné –, un infirmer d’origine cambodgienne, qui pratique l’hirudothérapie depuis de nombreuses années, pour le plus grand bien de ses patients.

Oui, je sais ! Une grimace apparaît dès que l’on évoque ces mollusques vivant dans l’eau. Ces petites bêtes qui sucent le sang n’ont pas la cote.
L’Hirudo medicinalis est l’espèce européenne qu’utilisent les thérapeutes.
Celles de Sambo viennent d’un élevage situé en Gironde qui en élève 3 000 000 par an et les exporte dans le monde entier. « Elles multiplient leur volume par 10 et sont à usage unique, bien sûr, car elles ne peuvent plus mordre une fois repues, explique l’infirmier. En fonction des pathologies, du poids du patient et de sa tension artérielle, je pose entre 2 et 6 sangsues et cela dure d’une à 2 heures… suivant leur appétit ! » car les petites bêtes sont à jeun depuis plusieurs mois lorsqu’elles sont livrées aux utilisateurs.

Sauvé par les sangsues

Sambo est un inconditionnel. Il faut dire qu’elles l’ont sauvé d’une mort certaine.
« En 1975, j’ai dû parcourir 700 km à pied pour fuir les Khmers rouges, raconte-t-il. Blessé à la cheville, la plaie s’est infectée. Par chance, j’ai traversé des rizières et je dois la vie sauve à une sangsue qui a nettoyé la plaie, refermée en une journée ! » Arrivé en France, le jeune Cambodgien, captivé par cette aventure, trouve un document anglais parlant des vertus des sangsues médicinales. Devenu infirmier, il part se former en Suisse avec la pionnière en la matière, Dominique Schweizer, et pratique l’hirudothérapie depuis maintenant 18 ans.

Il existe une vingtaine de praticiens en France – naturopathes, vétérinaires ou même pharmaciens.

Quels bienfaits ?

Ils sont multiples ! Ces suceuses de sang sont indiquées dans nombre de pathologies allant de l’inflammation à la cicatrisation post-opératoire en passant par l’esthétique (elles font disparaître une cicatrice en quelques séances). Leur secret ? Elles mordent. « Leur morsure, pas forcément agréable, en forme d’étoile à 3 branches, est due à leurs 240 minuscules dents réparties sur 3 mâchoires. Puis elles se fixent sur la peau du patient grâce à leurs deux ventouses et entament leur festin. Mais elles ne se contentent pas de retirer du sang (environ 20 ml), précise Sambo. Elle injectent également un anti-coagulant, l’hirudine qui se dissémine dans le corps grâce au sang. C’est cette sécrétion salivaire composée de 200 molécules qui va traquer les virus là où ils se logent et ainsi favoriser la guérison. » C’est pour cela que tendinites, gingivites, varices, hernies discales, entorses et fractures peuvent être soignées de cette façon. Mais aussi le cholestérol, le diabète, les allergies, l’eczéma, les hématomes, l’arthrose, les migraines, les suites d’infarctus du myocarde, les problèmes gynécologiques, de surpoids ou de rétention d’eau. La liste est impressionnante.

Une fois repue, la sangsue médicinale se détache de la peau : elle a fini son travail… et s’endormira pour toujours au congélateur avant d’être emportée par un laboratoire spécialisé dans les déchets médicaux.

En savoir plus

Lire :
♦ Thérapie par les sangsues : secrets et bienfaits de l’hirudothérapie – Dr Schweizer (Éditions Jouvence) – 23,90 €.
♦ Savais-tu ? Les Sangsues – Alain Bergeron, Michel Quintin et Sampar (Éditions Michel Quintin) – 9,50 €.

Contacts :
Sambo Danh Sang, 79 bis rue Pelleport à Paris (20e arrondissement)
Tél. 06 24 19 40 87 ou 06 70 26 45 48
Site Internet : www.therapie-sangsues.fr

Pour trouver un thérapeute utilisant les sangsues médicinales près de chez vous, voir les sites :
www.sangsue-medicinale.com
www.annuaire-therapeutes.com/therapies/125-hirudotherapie

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Pour aller plus loin

L’hirudothérapie

Se soigner par l’application de sangsues peut nous sembler une pratique moyenâgeuse et, pourtant, cette thérapie est remise au goût du jour par de nombreux médecins, principalement en Suisse, en Allemagne ou encore aux États-Unis et en Russie, tant en chirurgie réparatrice que dans le traitement de l’arthrose ou des troubles de la coagulation.

Un espoir pour les herboristes

Voilà bientôt 80 ans que les herboristes sont privés de statut et de diplôme officiel. À l’heure où les plantes médicinales sont de plus en plus plébiscitées, où de nouveaux marchés émergent, il serait temps que ce métier retrouve sa place et la reconnaissance qu’il mérite. Les travaux d’une mission sénatoriale apportent une petite lueur d’espoir. L’herboriste Michel Pierre nous aide à faire le point sur ce métier tandis que le sénateur Joël Labbé nous éclaire sur les résultats de cette mission d’information dont il est le rapporteur.

Pour nous prémunir du risque de nouvelles pandémies…

« Voir un lien entre la pollution de l’air, la biodiversité et la Covid-19 relève du surréalisme, pas de la science », déclarait Luc Ferry dans L’Express du 30 mars 2020, contredisant ce qu’affirme pourtant la soixantaine de scientifiques du monde entier que Marie-Monique Robin a pu interroger pendant le premier confinement. Son livre La Fabrique des pandémies réunit ces entretiens dans une enquête passionnante qui explique comment la déforestation, l’extension des monocultures, l’élevage industriel et la globalisation favorisent l’émergence et la propagation de nouvelles maladies. Non seulement la pandémie de Sars-CoV-2 était prévisible, mais elle en annonce d’autres.