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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Huile de coco et acides gras saturés

La réponse de Didier Le Bail à une lectrice de Rebelle-Santé qui s’inquiète des acides gras saturés que l’on trouve dans l’huile de coco.

Je suis abonnée à Rebelle-Santé et j’ai acheté votre livre “Recettes faciles et gourmandes à l’huile de coco… pour la santé de votre cerveau !” (livre de Didier Le Bail, naturopathe, qui écrit chaque mois dans la revue, NDLR). J’ai donc lu attentivement vos articles parus dans les n° 169 et 170. Vous citez un patient américain guéri par cette huile, mais où sont les patients français ? ? ?
Car le gros problème de cette huile, ce sont les acides gras saturés : 87 grammes pour 100 ml ! notés sur l’étiquette d’un pot acheté dans mon magasin bio. Or, il est bien connu que les acides gras saturés que l’on trouve dans les graisses animales sont extrêmement nocives (cholestérol). Avez-vous interrogé un biologiste, reconnu compétent, qui aurait pu vous expliquer la différence (s’il y en a une) entre les acides gras saturés de l’huile de coco et les acides gras saturés des viandes grasses, du beurre et des laitages ? Je ne voudrais pas absorber un produit dont je ne serais pas sûre à 100 % de son innocuité, d’autant plus que je lis au début de votre livre consacré à l’huile de coco, une mise en garde dans un encart :
“(…) Toute mise en pratique des informations contenues dans ce livre devra être faite à la discrétion du lecteur et à ses propres risques. Les auteurs et l’éditeur déclinent toute responsabilité éventuelle découlant de la lecture de ce texte, par rapport à tout dommage, maladie, symptôme, problème de santé, perte ou blessure, supposés avoir été causés par l’information contenue dans cet ouvrage”. (…) Merci d’avance pour votre réponse. »

Mme S. de la Drôme

La réponse de Didier Le Bail

Madame, voici quelques éléments de réponse susceptibles, je l’espère, de vous rassurer.

– D’abord, votre inquiétude au sujet des graisses saturées est tout à fait légitime, car on n’a eu de cesse de vous répéter en boucle qu’elles étaient néfastes pour les artères et le cœur. Sauf que la réalité scientifique est bien différente : contrairement à ce qu’on a pu croire pendant longtemps, la consommation de graisses saturées – à condition qu’elle ne soit pas excessive, bien entendu ! – n’est pas associée à une augmentation du risque cardio-vasculaire. Je vous assure qu’on croule littéralement sous les études attestant de l’absence de lien entre consommation de graisses saturées et risque cardio-vasculaire. Ceci explique pourquoi les autorités sanitaires françaises ont pris, en 2010, la décision de relever de manière significative les apports nutritionnels conseillés (ANC) en graisses saturées. Une façon de les « réhabiliter » après des décennies de diabolisation.
– L’huile de coco contient effectivement près de 90 % d’acides gras saturés. Mais, comme rien n’est jamais simple en matière de nutrition, il faut aller au-delà de cette simple notion de quantité, et prendre aussi en compte celle de la diversité, car les acides gras saturés se présentent sous différentes formes ! Ceux à « chaîne longue » sont généralement dominants, alors que ceux à « chaîne moyenne » sont le plus souvent peu présents… sauf dans l’huile de coco où ils sont très largement majoritaires ! Le lait entier de vache contient ainsi autour de 15 % d’acides gras saturés à chaîne moyenne, contre un peu plus de 70 % pour l’huile de coco. Par ailleurs, le beurre contient plus de 60 % d’acides gras saturés à chaîne longue, contre moins de 30 % pour l’huile de coco – et 15 % pour l’huile d’olive, soit dit en passant.
– Ces différences observées dans la répartition des formes d’acides gras saturés dans la composition des produits ont leur importance, car, autant la consommation d’acides gras saturés ne pose pas de problème en soi, autant leur accumulation dans le tissu adipeux nuit à la santé en favorisant notamment l’installation d’un état inflammatoire chronique. Or, contrairement aux acides gras saturés à chaîne longue, ceux à chaîne moyenne – qui, je le rappelle, sont très largement majoritaires dans l’huile de coco – ne sont pas stockés dans le tissu adipeux, mais transformés immédiatement par le foie en corps cétoniques utilisables comme carburant par les organes les plus demandeurs en énergie, au premier rang desquels figure le cerveau. D’où l’intérêt de l’huile de coco dans la maladie d’Alzheimer, une affection neurodégénérative au cours de laquelle les neurones ont de plus en plus de mal à utiliser le glucose, leur principal carburant.
– Bref, vous aurez compris qu’à quantité égale, ce n’est pas la même chose de consommer du beurre ou de l’huile de coco, car le devenir dans l’organisme des graisses saturées qu’ils contiennent en abondance ne sera pas véritablement le même.
– Une dernière précision : l’huile de coco contient 0 % de cholestérol.
– Pour ce qui est de la « mise en garde », sachez que ce type d’avertissement apparaît dans tous les ouvrages de santé à visée pratique. Généralement, c’est l’éditeur qui se charge de rédiger l’avertissement. La mise en garde figurant au début de mon livre n’a donc rien d’exceptionnel.
– Enfin, dans cette affaire, les Américains ont souvent un « train d’avance » sur nous. Ceci explique donc pourquoi la « bonne nouvelle » concernant l’huile de coco n’arrive que maintenant en France !

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