communauteSans
Communauté
boutiqueSans
Boutique
Image décorative. En cliquant dessus, on découvre les différents abonnements proposés par Rebelle-Santé
S’ABONNER

La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Huiles essentielles…

... quelques règles de bon usage

Dans son tout dernier ouvrage Les massages aux huiles essentielles qui guérissent, Anne Dufour passe en revue toutes les pathologies pour lesquelles des massages ou des applications sont utiles : un guide très pratique qui rappelle le “bon usage” et les avantages des huiles essentielles par voie externe pour en tirer tous les bienfaits. Extrait.

Les massages et applications cutanées constituent la voie royale d’utilisation des huiles essentielles pour la santé et la beauté. En effet, c’est la manière la plus simple, la plus efficace et la plus sûre de se traiter en aromathérapie. Comparée aux voies orales (huiles essentielles à avaler) ou respiratoires (huiles essentielles à respirer), l’application sur la peau permet un éventail extra-large d’usages, tant en termes de pathologies (on traite aussi bien des troubles digestifs que respiratoires, circulatoires ou émotionnels) qu’en termes d’utilisateurs (on peut appliquer certaines huiles essentielles sur un bébé, une femme enceinte, une personne âgée…). Il est en outre possible de sélectionner une seule huile essentielle ou bien un mélange (synergie), généralement en le diluant si on l’applique sur de grandes surfaces ou pour des usages répétés, mais aussi pur, sur de petites surfaces en cas d’usage ponctuel. Toutes ces options offrent un champ des possibles quasi-illimité.

Voici les principaux avantages qu’il y a à utiliser les huiles essentielles de cette manière, et les précautions d’emploi.

Les avantages

⇒  On peut traiter un très grand nombre de maux, et pas seulement des affections dermatologiques, loin de là ! En effet, les huiles essentielles traversent la barrière cutanée pour rejoindre la circulation sanguine, et donc agir de manière générale sur le corps.

⇒  On peut cumuler cette voie d’application avec une autre : voie olfactive + massage pour calmer le stress ou désinfecter les bronches ; voie orale + massage pour traiter une infection digestive ou urinaire, etc.

⇒  On peut utiliser une quantité d’huile essentielle relativement élevée (tout étant relatif), en tout cas bien supérieure à celle préconisée pour les autres voies. Pour une action “coup de poing”, ça compte.

⇒  On peut moduler la rapidité de l’action en diluant plus ou moins les huiles essentielles. Pour une action immédiate mais de courte durée, on applique l’huile essentielle pure. Pour une action plus lente mais plus prolongée, on la dilue dans une huile végétale.

⇒  On peut moduler la profondeur d’action en diluant plus ou moins les huiles essentielles. Une huile essentielle de lavande officinale diluée à raison de 3 % agira essentiellement sur la peau, et y restera longtemps pour y accomplir son œuvre assainissante, antiseptique… Alors que moins diluée, par exemple appliquée à 20 % sur la cuisse ou le bras, elle pénétrera rapidement jusqu’au derme puis jusqu’aux muscles en regard de la zone de massage : résultat, une action sur le muscle… mais pas ou peu sur la peau ! La dilution est un art à maîtriser en fonction non seulement de l’huile essentielle considérée mais aussi du résultat recherché.

⇒  On associe les huiles essentielles avec les huiles végétales pour un résultat optimal. Ces dernières ne sont pas seulement des vecteurs d’huile essentielle, elles contiennent aussi leurs propres molécules actives possédant telle ou telle vertu – circulatoire, antalgique, anti-âge…

 Lorsqu’on applique une huile essentielle, on profite au passage de ses molécules par voie olfactive. Un vrai “2-en1” qui comporte ses avantages et… ses inconvénients ! Une huile essentielle de lavande officinale appliquée pour des raisons cicatrisantes… sera également apaisante et aidera à s’endormir. Une huile essentielle d’ylang-ylang pure et naturelle, très régénératrice pour la peau et les cheveux, sera également hyper- anxiolytique et son action sur l’équilibre nerveux est telle qu’elle fait chuter la pression artérielle et est déconseillée aux personnes hypotendues ou sous traitement anti-hypertension ! La cannelle de Ceylan est certes très antiseptique, mais également très stimu­lante… pas vraiment à appliquer le soir avant de retrouver Morphée.

 Le massage, l’application en soi est agréable, et joue un rôle réconfortant, thérapeutique. Car le “peau à peau” est une forme directe et intense de communication. Nous avons tous cela profondément ancré dans nos gènes. Un contact cutané rappelle toujours, même inconsciemment, celui que nous avions avec notre maman quand nous venions de naître. Et quand, tout jeune enfant, elle nous prenait dans ses bras pour nous protéger, nous entourer.

Pour autant, il n’est pas question de faire n’importe quoi…

Les précautions d’emploi

Certaines huiles essentielles sont dermocaustiques : on évite de les appliquer sur la peau, ou alors seulement fortement diluées dans de l’huile végétale. C’est le cas des huiles essentielles riches en phénols (“ol” = carvacrol, thymol…) comme l’origan, la sarriette, le thym à thymol, le clou de girofle. Remarque : certains phénols sont plus corrosifs que d’autres – le carvacrol (huile essentielle d’origan) l’est 17 fois plus que le thymol (huile essentielle de thym à thymol), pourtant déjà bien agressif. C’est aussi le cas des huiles essentielles riches en aldéhydes aromatiques, comme les cannelles.

⇒  Plus les huiles essentielles sont caustiques, plus on les dilue.

⇒   Plus on a affaire à des personnes jeunes ou fragiles, plus on les dilue.

⇒   Plus on a une peau sensible, plus on les dilue.

⇒  En automédication, on évite l’utilisation des huiles essentielles à phénols sur les enfants de moins de 6 ans (sauf conseil médical contraire, bien contrôlé par un spécialiste), ainsi que sur les femmes enceintes ou allaitantes.

⇒  Certaines huiles essentielles sont phototoxiques ou photosensibi­lisantes : on ne les applique jamais le matin ni en journée avant une exposition solaire. Seulement le soir à la belle saison, ou sous des vêtements parfaitement couvrants, sinon gare aux taches irréversibles ! C’est le cas des huiles essentielles issues de zestes d’agrumes (bergamote, citron…)
et, dans une moindre mesure, de certaines autres huiles essentielles comme celle de khella. Quelques huiles végétales sont également photosensibilisantes, spécialement celle de millepertuis : même restrictions, mêmes précautions ! Certaines huiles essentielles donnent froid… si froid qu’elles peuvent provoquer une véritable hypothermie très difficile à stopper. C’est le cas des menthes, avec leur menthol. La “pire” est sans doute la menthe des champs, qui en renferme 80 %. Donc on ne joue pas avec la posologie, et on ne se dit pas qu’on va s’octroyer un massage complet avec “plein d’huile essentielle de menthe” pour lutter contre les effets de la canicule. La menthe poivrée, oui, mais diluée, en toute petite quantité, et accompagnée d’autres huiles essentielles.

 Certaines huiles essentielles doivent être employées avec précaution chez les personnes asthmatiques ou épileptiques, même en petite quantité, même par voie cutanée. C’est le cas des huiles essentielles à cinéole (= romarin à cinéole, myrte à cinéole, eucalyptus à cinéole…), ou de l’huile essentielle d’hélichryse italienne.

Ce n’est pas parce qu’on utilise une huile essentielle pure qu’elle va mieux “marcher”. Diluée, elle pénétrera peut-être plus lentement mais agira aussi plus longtemps, ce qui est important lorsqu’on cherche un effet longue durée (antiseptique ou antistress par exemple).

⇒  Lorsque l’on fait appel aux huiles essentielles pour se soigner, on peut “monter” jusqu’à un certain seuil d’huile essentielle pour les besoins du traitement. Utiliser les huiles essentielles à des fins cosmétiques est différent : ce même seuil est abaissé de manière à réduire le risque potentiel de dermocausticité ou autre. En effet, l’on peut éventuellement tolé­rer des petits désagréments si c’est pour traiter une infection ou réduire une inflammation, alors qu’il n’en est pas question pour une simple considération de peau moins terne ou de cheveux plus beaux. Une autre façon de rappeler ceci : ce n’est pas parce que vous utilisez les huiles essentielles à visée beauté ou bien-être qu’il faut les considérer comme inoffensives : elles restent des huiles essentielles c’est-à-dire des outils hyper puissants, par conséquent à manier avec discernement et précaution.

⇒  Certaines huiles essentielles ne vont pas ensemble, soit parce que leur potentiel agressif s’accroît (comme les malfaiteurs quand ils agissent en bande), soit parce qu’elles ont un effet contradictoire. Par exemple, on n’utilise pas d’huile essentielle de romarin à cinéole en même temps que l’huile essentielle de cyprès toujours vert.

⇒   Sauf mention contraire précise et pour une raison précise (aphte par exemple), n’utilisez pas d’huile essentielle sur les muqueuses, et encore moins d’huile essentielle pure.

Par “massage”, il faut généralement entendre “application douce avec un mouvement de la main pour faire tranquillement pénétrer les huiles essentielles”. Et non pétrissage énergique et douloureux façon kiné dans les vestiaires du XV de France après un match de rugby. La peau est douce, sensible, fine, tout spécialement sur certaines parties du corps. N’allez pas la traumatiser en la brusquant, ce n’est vraiment pas l’objectif.

⇒  On n’applique jamais, jamais, jamais d’huile essentielle dans l’œil, et sous aucun prétexte. Si par accident cela arrive malgré votre vigilance, diluez-la le plus vite possible en versant de l’huile végétale dans ce même œil : désagréable, pénible, vous allez voir flou pendant un bon moment, mais c’est la seule manière d’atténuer la morsure de l’huile essentielle sur la fragile muqueuse oculaire.

⇒  Ne multipliez pas les applications pour “vous soigner plus vite” : ça ne fonctionne pas du tout comme ça. La guérison ne sera certainement pas plus rapide… en revanche vous risquez clairement de subir des effets secondaires pour cause d’exagération   Encore une fois ce n’est pas parce que vous appliquez des huiles essentielles sur votre peau qu’elles disparaissent comme par magie ou sentent “juste bon”. C’est tout le contraire : elles pénètrent dans votre corps, et ce dernier doit être en mesure de les éliminer, donc respectez les posologies proposées par les spécialistes.

 N’achetez pas d’huile essentielle “tripotée” c’est-à-dire “enrichie en ceci” ou “privée de cela”. Ne cédez pas aux sirènes du marketing. Par exemple, n’achetez pas d’essence de citron déterpénée. Le fabricant a retiré les terpènes, et donc elle est théoriquement moins photosensibilisante, voire plus du tout. Seulement voilà : ces terpènes faisaient aussi une grande part de son intérêt thérapeutique stimulant, bon pour l’immunité et anti-inflammatoire. Par ailleurs, ces terpènes sont peut-être un peu gênants (au soleil) mais, d’un autre côté, ils tempèrent l’agressivité d’une autre molécule présente dans l’essence de citron : le citral. Privé de ce “tampon”, le citral s’en donne à cœur joie pour “piquer”. Moralité : une huile essentielle doit toujours, toujours être 100 % naturelle, c’est-à-dire telle quelle, avec la totalité de ses molécules d’origine. C’est la meilleure et la seule façon de l’utiliser de manière efficace et sécuritaire.

D’une manière générale, ne remplacez pas une huile essentielle par une autre même si elle vous paraît “proche” (“proche” n’est pas “équivalente” !). Et, dans la mesure du possible, ne remplacez pas non plus une huile végétale par une autre, en tout cas si vous recherchez un résultat cosmétique : l’huile de coco n’a aucun rapport avec l’huile de sésame ou d’arnica, vous n’obtiendrez pas le même résultat thérapeutique ou cosmétique. En revanche, vous pouvez utiliser n’importe quelle huile végétale comme vecteur d’huile essentielle si vous n’avez rien d’autre sous la main ; y compris une huile alimentaire, comme celles d’olive, de colza ou encore de pépin de raisin : c’est toujours mieux que rien. Tant pis, vous sentirez un peu la sauce salade, mais cela vaut mieux plutôt qu’utiliser une huile essentielle pure.

Enregistrer

Magazine

Produit

À lire aussi

Le yoga du souffle

Le respiration est un lien sacré qui unit tous les êtres à la vie. Le yoga, par définition, évoque cette notion de relais et d’union entre le corps, l’esprit et le mouvement vital entretenu par l’inspir et l’expir. La pratique du yoga du souffle vous permettra de respirer au rythme de votre propre nature jusqu’à l’obtention de l’équilibre, de la santé et du bien-être que vous recherchez.

Dada…

Pas besoin d’être adulte ni même expert pour apprécier l’art. Même si le Musée parfois impressionne, les œuvres sont à portée de tous. C’est pour désinhiber les esprits que, depuis près de 30 ans et 235 numéros, la revue mensuelle Dada* propose ses initiations à l’art dès 8 ans, à la fois exigeantes et accessibles, ludiques et participatives. Indépendante depuis 2008, l’équipe organise aussi des ateliers et collabore avec de nombreux musées dans toute la France.

Inscrivez-vous à
Pour ne rien rater
Notre lettre info
1 à 2 envois par mois