communauteSans
Communauté
boutiqueSans
Boutique
Image décorative. En cliquant dessus, on découvre les différents abonnements proposés par Rebelle-Santé
S’ABONNER

La santé naturelle avec Sophie Lacoste

La ludopathie

Ou quand le jeu devient pathologique

L’amour immodéré du jeu peut devenir problématique lorsqu’il prend la place centrale de la vie, au détriment du reste. C’est la ludopathie, autrement dit le jeu pathologique, une pratique addictive à haut risque pour la santé.

Hypothéquer sa maison, vendre ses biens et parfois ceux des autres, emprunter ou recourir à des crédits, sans parler des délits ou d’actes de délinquance (vols, abus de confiance, contrefaçons de chèques…), les conséquences de la pratique pathologique du jeu peuvent être dramatiques pour la personne concernée, mais aussi pour son entourage familial et professionnel, souvent à court de solution.

On ne parle donc pas de la pratique du jeu « de loisir », essentielle dans la convivialité et dans l’apprentissage de la vie en société, pour les enfants notamment, mais d’une pratique addictive qui concernerait 1 à 2 % de la population mondiale et 400 000 à 800 000 Français. Plus inquiétant, 1,5 million de personnes seraient déjà des joueurs excessifs risquant de basculer dans le jeu pathologique.

Perte de contrôle

Au départ, cette addiction peut être déclenchée par des contingences économiques : d’abord, la personne joue pour tenter de gagner sa vie, jusqu’à ce qu’elle perde le contrôle. Car de simples petites mises ne suffisent plus à le satisfaire et le joueur engage de plus en plus d’argent dans le jeu. La ruine est toujours au bout de la route. Et quand il ne s’agit pas de jeu d’argent, c’est le jeu virtuel qui prend possession du joueur et qui occupe toute sa vie, de jour comme de nuit.

Dopamine

Comme son nom l’indique, la ludopathie est donc pathologique. C’est une addiction, dite « sans produit ». Le responsable est le même que pour les autres addictions : le circuit de la récompense, autrement dit le besoin impérieux de dopamine ressenti par le cerveau. Le recours inlassable à la pratique addictive permet de synthétiser de la dopamine qui produit une sensation de plaisir, une excitation, une tension psychique et, au final, une forme d’accalmie… jusqu’à ce que le cerveau, en manque, comme pour les autres addictions, se rappelle à notre bon souvenir.

Conséquences sanitaires

Ne croyez pas que l’absence de produit rend cette addiction moins dangereuse : à côté des dégâts familiaux et de la ruine, le ludopathe va perdre son estime de lui, souffrir de solitude ou d’une dépression, de troubles bipolaires, de troubles du sommeil ou alimentaires. Certains en deviennent même suicidaires.

Enfin, la ludopathie s’accompagne très souvent d’une autre dépendance à un produit addictif (alcool, drogues, tabac…) aux dangers bien identifiables. Une prise en charge précoce est indispensable.

Thérapies cognitives

Une fois qu’il aura accepté le problème, le patient devra modifier son comportement, adopter des stratégies de résistance et retrouver sa confiance en lui. En ce sens, les thérapies cognitives et comportementales (TCC), individuelles ou collectives (groupe), à raison de 15 à 20 séances, sont très efficaces et permettent de faire émerger les raisons de l’addiction et trouver le chemin pour se déconditionner.

DES AIDES POUR EN SORTIR
SOS JOUEURS : www.sos-joueurs.eu – Tél. : 09 69 39 55 12 (appel non surtaxé)
JOUEURS-INFO-SERVICE : www.joueurs-info-service.fr – Tél : 09 74 75 13 13 (appel non surtaxé)
CENTRE DE RÉFÉRENCE SUR LE JEU EXCESSIF – DREFAC : Pôle Universitaire d’Addictologie et Psychiatrie, CHU de Nantes, Hôpital Saint Jacques, Bâtiment Louis Philippe, 85 rue de Saint-Jacques, 44093 Nantes cedex 1
www.ifac-addictions.fr – Tél : 02 40 84 76 20

Pour lire la suite

Déjà abonné·e, connectez-vous !

Magazine

À lire aussi

Le NeuroGel

Nouvel espoir pour des milliers de tétraplégiques et paraplégiques du monde entier, le NeuroGel, un biomatériau synthétique, permettrait de refaire marcher les blessés médullaires porteurs de lésions anciennes, si l’on en croît son inventeur.

Inscrivez-vous à
Pour ne rien rater
Notre lettre info
1 à 2 envois par mois