La marmathérapie
Peu connue des occidentaux, la marmathérapie ou « science des marmas », est une science complexe faisant partie intégrante de la médecine ayurvédique.
Originaire de l’Inde du sud et pratiquée depuis des millénaires, cette technique, transmise par le maître au disciple qu’il en juge digne, a un caractère sacré. Son apprentissage nécessite non seulement une bonne connaissance de l’ayurvéda, mais aussi une préparation physique, mentale et spirituelle. Utilisée auparavant principalement pour soigner les blessures de guerre, la marmathérapie a aujourd’hui sa place dans la prévention et le traitement des problèmes de santé en général.
“MARMA” SE TRADUIT PAR “CŒUR”, “CIBLE” OU ENCORE “ESSENCE”
Les marmas sont en effet les centres d’énergie de l’organisme. Ils sont le siège de la vie. Ils représentent en quelque sorte les “points d’acupuncture” de la médecine ayurvédique. Si l’acupuncture est restée bien vivante en Chine, la marmathérapie est, en revanche, un peu tombée dans l’oubli. Son potentiel de guérison mériterait pourtant d’être redécouvert. La science des marmas est très complexe et subtile, et implique une bonne connaissance de l’ayurvéda. Je me contenterai donc de vous en présenter les grandes lignes.
Les marmas, de taille variable, sont situés le long des canaux d’énergie ou “nadis”. En Inde, la science des marmas a longtemps été l’apanage des seuls initiés considérés comme suffisamment dignes pour acquérir cette connaissance et en faire bon usage. En effet, ces points cruciaux pour la santé sont fragiles et ne peuvent en aucun cas être manipulés n’importe comment. Selon l’ayurvéda, si la stimulation de ces derniers peut soigner, une blessure sur un marma peut, à l’inverse, provoquer un handicap ou même entraîner la mort.
Les marmas, au nombre de 107, ne sont pas faciles à localiser et chacun d’entre eux a une fonction spécifique et doit être stimulé d’une manière particulière. Quand l’énergie d’un organe ou d’une partie du corps est perturbée, le marma correspondant sera douloureux ou sensible au toucher. Leur massage permet d’équilibrer les 3 constitutions ou «doshas» (Vata, Pitta et Kapha) dont l’équilibre est le garant d’une bonne santé. Le médecin ayurvédique va ainsi débloquer les canaux d’énergie et permettre à celle-ci de circuler librement dans le corps. En complément du “massage” lui-même, le praticien peut aussi utiliser des mélanges de plantes, des huiles essentielles ou encore des ventouses qu’il applique sur les marmas. Le champ d’action de la marmathérapie est large. Elle agit non seulement sur les troubles physiques, mais également au niveau du mental et des émotions.
LES CANAUX D’ÉNERGIE ET LES MARMAS
En ayurveda, on dénombre 72 000 canaux d’énergie ou “nadis”, mais 14 d’entre eux sont considérés comme les plus importants. L’acupuncture ayurvédique et chinoise se ressemblant beaucoup, vous ne manquerez pas de faire un parallèle avec les méridiens d’acupuncture, plus connus des occidentaux.
Ces 14 nadis sont en effet :
– AMATYA, le nadi ministre
– AJANMA, le nadi de la naissance
– HRIDAYA, le nadi du cœur
– KLOMAN, le nadi du poumon
– YAKRUT, le nadi du foie
– STHULANTRA, le nadi du gros intestin
– AMASHAYA, le nadi de l’estomac
– VRIKKAU, le nadi des reins
– BASTI, le nadi de la vessie
– PITTASHAYA, le nadi de la vésicule biliaire
– PLIHA, le nadi de la rate
– KSUDANTRA, le nadi de l’intestin grêle
– Le nadi PERICARDE
– Le nadi TRIDOSHA
L’énergie ou “force de vie” qui circule dans les nadis est appelée “prana”. Elle est l’équivalent indien de l’énergie de vie CHI en Chine ou KI au Japon.
Les marmas, centres d’énergie liés entre eux par les nadis, se trouvent souvent aussi aux points de correspondance entre d’autres éléments du corps comme les muscles, les nerfs, les tendons, les os, les artères…
LA MARMATHÉRAPIE EN PRATIQUE
Si vous souhaitez essayer les bienfaits de la marmathérapie, consultez un praticien expérimenté. De nombreux centres de médecine ayurvédique ont vu le jour dernièrement en France et il y a en a certainement un dans votre région. Renseignez-vous.
La séance dure environ 1 h 30. Le praticien détermine d’abord votre constitution (prakriti) et pratique un examen du pouls. Le traitement commence ensuite avec un massage chaud à l’huile de sésame (abhyanga) qui contribue à préparer le corps à la marmathérapie. Les marmas sont ensuite traités, 7 par séance, en général.
Attention, cependant, si vous êtes enceinte ! Un certain nombre de points sont en effet contre-indiqués pendant la grossesse. Par ailleurs, si vous souffrez d’une maladie chronique ou d’un problème de santé sérieux, demandez toujours préalablement l’avis de votre médecin !
POUR EN SAVOIR PLUS
Ayurvéda et marmathérapie – Les points d’énergie dans la médecine ayurvédique, de David Frawley, Subhash Ranade et Avinash Lele, aux éditions Véga, 20 €
La science secrète des marmas, de Kiran Vyas, aux éditions Recto-Verseau, 24 €
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