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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

L’aponévrosite plantaire

L’aponévrosite plantaire est une inflammation de l’aponévrose plantaire, cette fine membrane fibreuse tendue sous le pied entre le calcanéum et l’avant-pied, qui va rendre la marche difficile, car douloureuse.

L’aponévrose plantaire superficielle est une fine membrane fibreuse de forme triangulaire tendue sous le pied entre le calcanéum, le gros os du talon, et les os de l’avant-pied. Reliée aux muscles du mollet, via le tendon d’Achille, l’aponévrose plantaire permet la propulsion lors de la marche ou de la course à pied et la détente élastique dans les sauts verticaux. En clair, cette aponévrose est indispensable au déroulé du pied, lors de la marche, et à la plupart des sports. Elle comporte une partie externe, vers l’extérieur du pied, une partie interne reliant la zone du gros orteil à la partie interne du talon, puis enfin une partie intermédiaire, moyenne.

SPORT D’ABORD… MAIS AUSSI MARCHE À PIED

Si le sport en constitue la principale cause, la marche à pied est une grande pourvoyeuse d’aponévrosite plantaire (qu’on appelle parfois “fasciite” plantaire), surtout lors des marches prolongées avec des chaussures inadaptées, sur un terrain dur, a fortiori en cas de surcharge pondérale et de pieds creux ou carrément plats. L’excès de charge sur cette fine membrane va provoquer des microruptures qui vont s’accompagner d’une inflammation qui, à l’instar des tendinites, est douloureuse et vite invalidante (arrêt du sport et boiterie à la marche). La position debout en permanence constitue également un facteur de risque. À ce stade, l’IRM montre une aponévrose épaissie, un signe typique d’inflammation.

LA DOULEUR AU PREMIER PLAN

La douleur, progressive et d’intensité croissante, est le signe majeur de l’aponévrosite plantaire, semblable à un clou qui rentre dans le pied. Elle siège à la plante du pied et notamment sur le bord interne, à la palpation du calcanéum, près de son insertion interne. La palpation de la plante du pied est douloureuse ainsi que la marche, la montée d’escaliers, la marche sur la pointe des pieds et bien sûr les sauts. Curieusement, la marche avec des alons hauts peut être indolore. L’extension des orteils, surtout du gros orteil, vers le haut est douloureuse. L’aponévrosite peut devenir chronique et persister plusieurs mois.

LE REPOS COMME TRAITEMENT

Seul un repos sportif total pendant 3 à 4 semaines (ou l’arrêt des randonnées et autres marches sportives ou exigeantes) peut permettre de soulager une aponévrosite plantaire. Si possible, la marche doit s’effectuer sur le talon pour décharger le poids du corps. Un strapping du gros orteil peut diminuer les douleurs et mettre l’aponévrose au repos. On peut également équiper ses chaussures de semelles plantaires amortissantes adaptées* et choisir des chaussures disposant d’un soutien de voûte plantaire suffisant, à semelles de caoutchouc ou de crêpe, avec un talon large et de hauteur moyenne. Enfin, des anti-inflammatoires et des infiltrations de corticoïdes (après anesthésie du nerf tibial postérieur) le cas échéant vont permettre d’activer la guérison en diminuant l’inflammation. Plus récemment, un traitement par ondes de choc extra-corporelles s’est avéré efficace, à raison de trois séances réalisées à 15 jours d’intervalles. Parlez-en avec votre médecin.

* Les orthèses plantaires (semelles) doivent corriger un éventuel trouble statique. Elles comportent une cuvette ou une talonnette postérieure.

GARE À LA RUPTURE COMPLÈTE DE L’APONÉVROSE

Tout comme la plupart des tendinites, le risque de l’aponévrosite plantaire est la rupture de l’aponévrose, si l’on s’obstine par exemple à pratiquer son sport favori en serrant les dents. La rupture se manifeste par une douleur plantaire brutale et violente et par une sensation de déchirure au niveau de la plante du pied. La douleur est telle qu’elle empêche la pose du pied sur le sol. La mobilisation des orteils est également impossible. Une ecchymose et un œdème ne tardent pas à apparaître et signent la gravité de la lésion. Comme précédemment, le traitement passe par l’arrêt total du sport et l’interdiction de la pose du pied en charge sur le sol (port d’une canne) pendant une bonne dizaine de jours au moins. Les spécialistes recommandent aussi la prise d’anti-inflammatoires, la pose d’un strapping, l’application de froid et le recours à la kinésithérapie. Lorsque la rupture est ancienne ou complète, seule l’intervention chirurgicale permet de restaurer l’aponévrose, après la confirmation du diagnostic par une IRM.

GARDEZ VOTRE ÉPINE DANS LE TALON

Bien souvent, le médecin consulté pour cette douleur plantaire va faire pratiquer des radios qui peuvent montrer l’existence d’une petite exostose sous le calcanéum, autrement dit une formation osseuse en forme d’épine ou de bec. Cette épine calcanéenne n’est pas la cause de la douleur, mais la résultante de l’inflammation. Elle traduit l’hypersollicitation de l’aponévrose par la marche ou le sport. L’ablation chirurgicale de l’épine calcanéenne risque de ne pas améliorer la douleur. Elle est même proscrite!

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