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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Le toucher rectal, désagréable mais toujours utile

S’il est un examen redouté par le patient, c’est bien le toucher rectal. Bien que désagréable, et vécu parfois comme une humiliation, le toucher rectal s’avère extrêmement intéressant du point de vue médical en permettant le diagnostic précoce de certaines pathologies graves.

Le toucher rectal, ou « TR », est indolore lorsqu’il est pratiqué par un médecin attentionné. Il n’en demeure pas moins désagréable. Le TR fait partie des « touchers médicaux », autrement dit de l’exploration d’une cavité naturelle du corps humain avec les doigts. Malgré les progrès de la médecine, cet examen qui paraît pourtant archaïque demeure indispensable dans bon nombre de pathologies, tant dans le diagnostic que dans l’indication de certains examens complémentaires (échographie, bilan sanguin, imagerie digestive, etc.).

Le TR est un geste médical (seul un médecin peut le pratiquer) qui n’a rien d’obligatoire. Tout patient peut donc le refuser. D’où l’intérêt d’être bien informé par son médecin sur l’intérêt et la nécessité d’un tel examen afin de le rendre plus « acceptable »… car il est souvent indispensable. Bon nombre de problèmes ou de complications pourraient en effet être évités grâce à ce simple geste.

Pour quelles indications ?

Schématiquement, le TR est indiqué dans des situations bien particulières :
– Pour examiner la prostate
– Pour examiner les parois du rectum
– Pour rechercher du sang sur le doigtier
– Pour rechercher un abcès dans la paroi du rectum
– Pour évaluer la tonicité de l’anus
– En cas de douleur abdominale aiguë
– Pour examiner la face postérieure du vagin en le couplant simultanément à un doigté vaginal.

Prostate

L’examen de la prostate est l’indication la plus fréquente. Chez l’homme, on recommande un TR par an à partir de 50 ans. L’examen de la surface de la prostate, de son volume et de sa consistance permet en effet de suspecter une pathologie prostatique. Ainsi, un cancer de la prostate se manifestera plutôt par une prostate de consistance dure, asymétrique et à la surface irrégulière car déformée par des nodules. Si la prostate s’avère augmentée de volume, mais souple, avec une surface bien lisse, on penchera plutôt pour un adénome de la prostate (hypertrophie prostatique bénigne). Le médecin peut ensuite demander un dosage sanguin du PSA, le marqueur sanguin des maladies de la prostate. Elevé, il rend probable le diagnostic de cancer prostatique lorsque le TR est « suspect ». Reste ensuite une batterie d’examens pour affirmer le diagnostic (biopsie, échographie…). Pour autant selon une récente étude, dans 40 % des cas, le dosage du PSA n’a pas été accompagné d’un TR. Attention, un toucher rectal normal n’élimine pas un cancer de la prostate.

En pratique

Une fois bien informé sur la nécessité de l’examen, le patient doit être allongé sur le dos ou sur le côté gauche, les jambes légèrement pliées afin d’être décontracté. Il est également possible de faire cet examen en position gynécologique. Après avoir recouvert son index d’un doigtier à usage unique stérile, lubrifié par de la vaseline, le praticien l’introduit dans l’anus du patient, avec douceur, lenteur et tact. Un geste trop rapide ou brutal va avoir tendance à « contracter » son patient, lui interdisant un examen riche d’informations. D’une façon générale, le TR permet « d’explorer » les dix derniers centimètres du rectum, mais tout dépend de la longueur de l’index du praticien. Enfin, le TR peut entraîner une sensation de plénitude rectale qui peut entraîner une envie de défécation.

Évacuation d’un fécalome

Alitement, âge avancé, déshydratation, alimentation pauvre en fibres, sédentarité, prise de médicaments psychotropes qui ralentissent le transit intestinal et bien sûr constipation, toutes ces situations peuvent aboutir à la constitution d’un fécalome, autrement dit d’un amas dans l’ampoule rectale de matières compactes, déshydratées, chargées en calcium et donc dures et que la défécation ne peut éliminer (voir Belle-Santé n° 105). Si le fécalome résiste aux suppositoires à la glycérine, au Microlax ou encore au lavement à l’eau ou au Normacol, l’évacuation du fécalome « au doigt » devient inévitable. C’est également le cas si le fécalome est ancien, ou calcifié comme peut le montrer la radiographie de l’abdomen.

Inspection

Le TR est l’occasion de rechercher l’existence de lésions autour de l’anus. Le médecin peut ainsi découvrir :

– Des hémorroïdes passées inaperçues
– Des condylomes sexuellement transmissibles (végétations vénériennes d’origine virale et très contagieuses)
– Un kyste pilonidal (poil infecté dans le sillon fessier)
– Des verrues, contagieuses
– Une fissure anale
– Une fistule anale
– Un prolapsus rectal (béance du rectum à travers l’anus).

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