L’endobrachyœsophage
Un inconvénient majeur du reflux gastro-œsophagien

L’endobrachyœsophage correspond à une modification de la paroi du bas de l’œsophage sous l’effet de reflux acides. Derrière les symptômes douloureux du reflux se cache un ennemi beaucoup plus redoutable, le cancer de l’œsophage.
Connu sous le nom de « maladie de Barrett » ou « œsophage de Barrett », l’endobrachyœsophage est une pathologie relativement fréquente si l’on considère que 31,3 % des Français souffriront un jour d’un reflux gastro-œsophagien (RGO) et que 7,8 % des Français en souffrent fréquemment et, parfois, sans jamais consulter un médecin. Or, l’endobrachyœsophage fait le plus souvent suite au reflux. Environ 10 à 15 % des patients concernés par un reflux, en majorité des patients de plus de 50 ans, en souffriront un jour ou l’autre. D’après les dernières statistiques, on estime qu’un reflux pendant plus de 5 ans expose à la survenue de cette « complication », d’où l’intérêt de faire une fibroscopie œsogastrique de dépistage.
De la déglutition difficile…
Au tout début, la maladie n’est pas symptomatique, au contraire des reflux acides qui, eux, sont facilement identifiés par des remontées acides – jusque dans la gorge parfois – après les repas, en position couchée (lit) avec un réveil nocturne ou en position penchée en avant (quand on lace ses chaussures, par exemple), précédées parfois par des brûlures d’estomac. Après quelque temps d’évolution, la pathologie se manifeste par des difficultés de déglutition, des vomissements ou des nausées, ainsi qu’une perte de poids et une perte de l’appétit. Dans certains cas, ce sont des saignements suivis de selles noires qui vont alerter. Ces symptômes traduisent une maladie évoluée. Il est alors grand temps de consulter.
… au risque de cancer
Plus que la gêne engendrée par les remontées acides, c’est surtout le risque de cancer (adénocarcinome) qu’il faut limiter (les spécialistes considèrent l’endobrachyœsophage comme une atteinte de type précancéreux). Le risque est évalué entre 0,3 % et 1 % selon la taille de l’atteinte et la présence ou non de cellules dysplasiques (cellules anormales précancéreuses).
Diagnostic endoscopique
Une fibroscopie œsogastrique (ou le cas échéant une capsule endoscopique à avaler) permet de diagnostiquer la maladie. Une biopsie permet de confirmer l’impression visuelle et de déterminer si les cellules sont déjà dysplasiques. La fibroscopie permet également de mettre en évidence d’autres atteintes liées au reflux, comme un ulcère œsophagien ou une sténose (un rétrécissement du bas œsophage).
Anti-acides
Les médicaments anti-acides, les inhibiteurs de la pompe à protons ou encore les médicaments prokinétiques (qui renforcent le tonus du cardia) sont prescrits en prévention car ils réduisent les remontées acides et limitent ainsi les zones de métaplasie.
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