Les enfants, c’est le miracle de la vie qui se perpétue dans leurs facéties. Qu’ils soient les nôtres ou ceux des autres, ils possèdent une grâce commune, la joie d’un cœur spontané. Parce qu’ils n’opposent aucune résistance à leurs rêves, l’échappée libre des rires qu’ils égrènent fait déferler un flot de bonheur disponible. 

Que les adultes cessent de se tourmenter à propos des genoux écorchés et des potentiels dangers, mais cherchent dans la sagesse de l’expérience bienveillante le meilleur moyen de préserver leurs chérubins.

ÊTRE PARENTS
Adultes aimants et responsables, nous sommes les parents de tous les enfants de la Terre. Capables de nous attendrir à la vue d’un chaton, d’un chiot, d’un oisillon, c’est notre instinct père-mère qui se réveille lorsqu’un petit réclame une protection. Dans tous les cas, celle-ci relève des soins fondamentaux et de l’éducation. Mais avec les enfants comme avec les plus grands, apporter une aide efficace n’est pas tant d’employer nos ressources immédiates que d’apprendre à ceux qui en ont besoin à utiliser au mieux leurs propres moyens. En projetant nos peurs, nos culpabilités et nos colères, nous réduisons les chances de voir se développer le courage, la confiance en soi, en les autres et en la vie elle-même, dans les jeunes esprits dont nous avons la charge. Souvent désemparés par un monde où tout va bien trop vite, le temps des échanges authentiques s’amenuise, faisant le jeu des machines à fabriquer la vie. Utilisés à outrance, la télévision, les jeux vidéos et autres escapades dans l’électronique virtuelle laissent de côté une éducation essentielle, seulement transmissible de cœur de parent à cœur d’enfant.

TOUT EST POSSIBLE
Même si les temps sont difficiles, ou plutôt surtout s’il est devenu quasiment impossible de gérer l’énergie impétueuse de l’enfance et de l’adolescence, la préservation de leur bonheur est plus que jamais la priorité de notre actualité. Face à la violence qui semble fasciner autant les adultes que les jeunes, à en croire le succès des films-hémoglobine et le fracas métallique d’un univers musical dénué de sensibilité, la remise en question d’une juste éducation se pose. Ce n’est pas que nous manquions d’intérêts, ni non plus que nous épargnions nos efforts, il s’agit simplement peut-être d’un oubli des valeurs essentielles. Le bruit de nos vies étouffe la mélodie d’amour qui berçait notre cœur d’enfant et nous avons perdu les notes joyeusement aimantes décrivant la paix dans le monde. Cependant, nous le savons bien, rien n’est jamais tout noir, rien n’est jamais tout blanc. C’est dans les marécages que les plus beaux lotus abreuvent leurs racines, comme pour prouver que les plus grandes difficultés permettent à qui veut se ressaisir de les transformer en une réalité constructive. Ouvrir les yeux sans jugement sur les apparentes évidences, et s’employer à revenir sans faiblesse aux valeurs du cœur pour pouvoir les transmettre, croyons-le bien, pour le meilleur, tout est possible !

LA PUISSANCE DE L’EXEMPLE
De quelque provenance soient-ils, les beaux discours exposant la théorie de l’expérience à suivre ne servent pas à grand-chose. Ce qui marche à coup sûr, c’est l’exemple, et voici le premier que je recommande aux petits comme aux grands.
Je voyageais entre Paris et Londres lorsque pour la première fois de ma vie, je rencontrai une fée. J’avais entre les mains quelques petits livrets (remis auparavant par une autre fée que je n’avais pas à l’époque décelée). Il s’agissait de contes pour enfants, mais pas enfantins comme on l’entend ordinairement. La voie de la conteuse (une authentique fée) décrivait dans chaque mot, à chaque page, tout ce qu’il faut pour comprendre le sens de la vraie vie, et pour agir aussi. Les princes et les princesses, les sages et les lutins, la fourmi Rikiki et Firmin le lapin empruntent la voix des anges et aussi celle des fées pour donner aux enfants qui veulent les écouter les clés étoilées du bonheur. Et pendant qu’ils emmènent les petits et les grands dans leur royaume enchanté, ils guident avec sagesse les cœurs et les esprits vers les pensées justes, les paroles justes et les comportements justes. Comme dit Aline, la reine des fées : “Ce sont juste des petites histoires pour apprendre à penser à l’endroit.” Les aventures de nos amis deviennent l’exemple à suivre lorsqu’au détour d’un chemin le vieux sage nous dit : “La gentillesse a ceci d’extraordinaire, plus on en donne, plus on en a. On ne peut la perdre qu’en la laissant s’étioler au fond de soi. Donne toute la gentillesse que tu possèdes et tu verras s’ouvrir devant toi des portes jusqu’ici inconnues.” Le petit personnage héros de cette histoire nous montre comment il a fait pour ouvrir son cœur à son propre bonheur. Et ça, pour un exemple, c’en est un !

POUR EN SAVOIR PLUS
Aline de Pétigny, auteure, illustratrice et éditrice, fit le vœu de transmettre aux enfants une philosophie de vie qui leur soit accessible et profondément bénéfique. “J’écris, dit-elle, pour que les enfants n’oublient pas ce qu’ils ont en eux. Parce qu’ils ont une vie spirituelle immédiate et toute fraîche, et que trop souvent, l’école, les copains, la vie, font d’eux des adultes qui ont oublié leur richesse intérieure. Pour prendre le bien à la racine et le voir s’élever comme un arbre puissant, c’est aux enfants qu’il faut parler.”
Éditions “Pour penser à l’endroit” : www.pourpenser.com

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