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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Limaces, les affaires reprennent !

Avec le printemps, voici revenus ces petits gastéropodes féroces qui causent bien des soucis aux jardiniers les plus patients.

Un semis réduit à néant, des plantules de salades qui disparaissent en une nuit, des tiges de chou coupées, des feuilles partiellement dévorées… Ne cherchez pas, il y a de fortes chances pour que les coupables soient des limaces. La lutte contre ce parasite n’est pas facile, les spécialistes s’accordent pour dire que les interventions modifiant l’habitat sont aussi importantes que celles qui visent à éliminer directement les limaces, comme la lutte chimique ou le piégeage.
Alors pas d’hésitation : jardiniers bio, pour protéger vos cultures, découvrez toutes les habitudes de ce gastéropode !

HABITAT ET COMPORTEMENT ALIMENTAIRE
⇒ La vie de ce parasite est conditionnée par une quête permanente d’humidité.
⇒ Si l’humidité influe sur l’activité des limaces et leur cycle biologique, la température et la lumière jouent aussi un rôle.
⇒ Autres facteurs limitants de l’activité : les trop fortes pluies et le vent. Ce sont les dégâts et les traces de mucus blanchâtres et plus ou moins brillantes qui permettent en journée de repérer la présence de limaces, car ces animaux sont essentiellement nocturnes.
⇒ Tous les jardiniers le savent, cet animal est vorace. En une nuit, les limaces peuvent absorber jusqu’à la moitié de leur poids. Ainsi, la petite limace grise mange 50 mg par jour, alors que la grosse limace consomme jusqu’à 10 g ! Si les choux sont attractifs, il faut savoir que l’odeur des oignons et la dureté de certaines plantes plus ligneuses les rebutent : voilà un moyen de faire barrière à leur progression, sachant que leurs déplacements se limitent à 2-3 m par nuit pour la limace noire, et à 5-7 m pour la limace grise (à 50 cm si la nourriture est abondante !).
⇒ Chose peu connue : dès que les graines s’imbibent d’eau, les limaces les vident de leur contenu empêchant toute germination.
Par ailleurs, on sait que ce parasite contribue à la propagation du mildiou et de la rouille (maladies cryptogamiques), et on peut supposer que le mucus constitue un excellent vecteur pour certaines autres maladies.

PAS FACILE DE LIMITER LES DÉGATS
Dans tous les cas, la réduction des dégâts passe par la réduction des populations, donc, par de la prévention, de la lutte directe et de la persévérance sur plusieurs années ! Inutile de compter sur la lutte chimique, même avec des produits autorisés en agriculture biologique (métaldéhyde). On sait qu’elle ne permet pas à elle seule un bon contrôle des populations.

PETITE LISTE DES SOLUTIONS ÉCOLOGIQUES
Pour être efficace, le mieux est de combiner et d’alterner diverses méthodes de lutte et de pratiquer une lutte préventive systématique, les pontes n’étant pas toujours faciles à repérer. « Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ! »
=> Favorisez les ennemis naturels : hérisson (prévoyez un tas de feuilles et de bois pour l’héberger), oiseaux (merle et grive surtout), batraciens, orvets et lézards qui s’installeront volontiers dans des joints de muret ou sous un tas de pierres ; fidèles, ces reptiles, une fois installés, se reproduisent et contribuent fortement à réguler les populations de limaces.
=> Adoptez un canard coureur indien, si vous disposez d’assez de place et d’un plan d’eau. C’est un redoutable prédateur. On peut s’en faire prêter un en cas d’invasion.
=> Organisez le potager : si cela est possible, entourez les cultures d’une bande d’herbe régulièrement tondue de 2 à 3 m de large, c’est un véritable obstacle pour les limaces.
=> Éloignez le tas de compost des zones cultivées. Les limaces activent sa décomposition, mais ont la fâcheuse tendance à se disperser, surtout si de jeunes plants de salades sont dans les parages.
=> Adoptez la solution des barrières à base de matériaux divers (plastique, béton ou métal) uniquement en cas d’urgence, car elles sont bien peu esthétiques.
=> Gérez les arrosages : localisez bien l’apport d’eau pour éviter de créer une zone humide importante, arrosez abondamment et de façon espacée.
=> Intensifiez le travail du sol, notamment le bêchage pour détruire les pontes et faire remonter les adultes qui s’abritent dans les galeries en profondeur. Si cela est possible, tassez le sol (pour les
semis par exemple).
=> Réduisez la jachère. Dans les zones où vous maintiendrez le paillage, broyez-le finement, même si cela nécessite de le renouveler plus souvent.
=> Les pulvérisations répulsives sur les plantes ont montré une bonne efficacité
=> L’assèchement des voies d’accès : étalez tout autour des zones à protéger des matériaux qui déshydratent, perturbant la sécrétion de mucus et les déplacements. Toute pluie réduit l’efficacité du dispositif qu’il faut renouveler.
=> Le piégeage classique : sillons creusés remplis d’épluchures, carton, peau d’agrumes, déchets végétaux divers, zone plantée de moutarde, coupelles ou pots remplis de bière à renouveler tous les deux jours surtout si la pluie vient la diluer, pots de fleurs retournés… Bien sûr, comme tous les pièges de capture, ils ne sont efficaces que si vous pensez à les relever.
=> La destruction des œufs déposés sous les pierres, morceaux de bois ou objets divers : il suffit de les exposer au jour, leurs prédateurs s’en chargeront !
=> Les nématodes parasites (Phasmarhabditis hermaphrodita) ;

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