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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Maladie de Crohn : comment faire face ?

Affection inflammatoire de l'intestin grêle, la maladie de Crohn reste encore mal connue. On en ignore toujours l'origine, les traitements classiques n'ont qu'une portée limitée, et les spécialistes qui la traitent, par manque d'informations, vont parfois jusqu'à orienter leurs patients dans la plus mauvaise des directions. Il existe pourtant d'autres voies que celles proposées par la médecine conventionnelle pour maîtriser cette pathologie.

Le parcours classique d’un «crohnien» commence par des ballonnements, des douleurs abdominales, des diarrhées persistantes, une grande fatigue, un amaigrissement parfois important. Une batterie d’examens (analyses de sang, coloscopie, transit du grêle) confirme le diagnostic, mais beaucoup de questions restent sans réponse. Sur les causes de la maladie, la meilleure façon de la traiter, le régime alimentaire à suivre, les avis divergent, laissant le malade face à lui-même, souvent désorienté, toujours souffrant. Que faire ? Qui croire ? Qui consulter ? Quels médicaments prendre ? Quels aliments éviter ? À toutes ces interrogations, il existe pourtant au moins un début de réponse.

De quoi parle-t-on ?

Le Crohn est une affection inflammatoire touchant l’intestin grêle, en général dans sa dernière partie, juste avant le colon. Elle est qualifiée de chronique, évoluant par poussées tout au long de la vie, et présentée comme n’offrant aucune chance de guérison.

Ses complications les plus graves peuvent aller jusqu’aux abcès et fistules, ulcérations, nécrose de la paroi intestinale ou occlusion, nécessitant parfois le recours à la chirurgie.

Qui consulter ?

Classiquement, c’est d’abord un gastroentérologue qui identifie la pathologie et propose un premier traitement. Il peut dire des choses rassurantes comme «On n’en guérit pas, mais on n’en meurt pas non plus !», «Je vais vous faire une ordonnance, vous allez surveiller votre alimentation, et vous verrez, on apprend très bien à vivre avec…», «Non, ce n’est pas psychosomatique, c’est une vraie maladie ! Les intestins n’ont rien à voir avec la tête, vous savez…». Elles sont pourtant de plus en plus fortes, ces voix de chercheurs et de médecins, qui proclament que «les cris du corps sont des messages de l’âme» (Michel Odoul). Quand on s’adresse à vous de façon si impérieuse, mieux vaut peut-être écouter ce qu’on a à vous dire. Il se peut aussi qu’un malade ait envie d’être autre chose qu’un bout de tuyau entouré d’un tas de viande. Alors, oui, d’autres thérapeutes peuvent être utiles.

Le courant alternatif

Et ils sont nombreux à proposer une approche différente de la maladie, fût-elle de Crohn. Psychothérapeute ou analyste, homéopathe, kinésiologue, microkinésithérapeute, naturo-pathe… tous proposent une perspective et des techniques plus globales pour remettre la personne au premier plan de son histoire. La méditation, la sophrologie ou la médecine chinoise offrent aussi des moyens pour lutter plus spécifiquement contre les effets du stress.

Il appartient à chacun de chercher (et trouver) la méthode et la solution qui lui conviennent, mais l’expérience des malades le prouve : se dire «J’ai un Crohn, c’est le destin, ce n’est pas de ma faute» n’est pas la meilleure façon d’aborder une bonne prise en charge de cette pathologie.

Causes inconnues

Parmi les plus fréquemment évoquées, sans qu’aucune n’ait encore été retenue comme évidente :
– dérèglement du système immunitaire
– bactérie ou virus
– prédisposition génétique
– alimentation, stress, tabac. Pour l’heure, on s’en tient à dire que la maladie de Crohn serait d’origine plurifactorielle… en attendant mieux.

Le traitement classique

Un gastroentérologue conventionnel dispose de plusieurs moyens d’action. Dans un premier temps, il cherche à contenir l’évolution des poussées grâce à des anti-inflammatoires locaux (salicylés, mésalazine ou sulfasalazine) et si ceux-ci ne suffisent pas, avec des corticoïdes. Il leur associe souvent des médicaments contre la diarrhée, parfois du fer, du magnésium et du calcium, ou selon les cas, des antibiotiques.

Si ce traitement s’avère inefficace, il peut avoir recours à des immunodépresseurs et enfin à la chirurgie. Traitements lourds, d’une efficacité contestable, non dépourvus d’effets secondaires, ils nécessitent de plus, pour être supportés, des adaptations du rythme de vie ou du régime alimentaire (sans sel pour les corticoïdes) quand le seul fait de manger est déjà souvent un problème pour les crohniens !

Des remèdes moins conventionnels

S’appuyant sur les recherches les plus récentes, un nutrithérapeute ou un généraliste holistique* joue sur un registre totalement différent. Pour lui, il s’agit d’abord de réparer et renforcer la barrière intestinale détériorée par la maladie, au moyen de plusieurs compléments nutritionnels (différentes formules sont proposées par les laboratoires spécialisés). Il s’attache aussi à reconstituer la flore de l’intestin grêle, grâce à des ferments lactiques ou à des probiotiques. Une barrière et une flore en meilleure santé permettent déjà de recommencer à assimiler les aliments de façon plus optimale.

Le deuxième axe de traitement concerne l’équilibre en acides gras (oméga 3 et oméga 6). Leur action conjuguée assure une protection efficace contre l’inflammation et les dérèglements du système immunitaire. Une supplémentation, sous forme d’huiles ou de capsules, est également à envisager.

* Qui conçoit le corps humain dans son ensemble et utilise des thérapeutiques naturelles

La richesse des antioxydants

Diarrhées et difficultés à s’alimenter provoquent souvent chez un malade de Crohn une déminéralisation et un déficit en vitamines ou autres nutriments essentiels au bon fonctionnement global de l’organisme. Là encore, le médecin peut proposer toute une gamme de compléments alimentaires : zinc, magnésium et calcium (mais sous forme d’orotates, cette fois – voir ci-après), gluthation, anthyocanes, sélénium, vitamines (surtout du groupe B, C et E), bref, toute une gamme d’antioxydants, qui, de plus, potentialisent l’action des acides gras.

Des apports qui peuvent encore être complétés : pollen frais (très anti- oxydant), aloe vera, spiruline (anti-oxydante, anti-inflammatoire et immuno-stimulante), complexes d’huiles essentielles ou de plantes (olivier-romarin-houblon)…

La liste est longue mais les effets secondaires nuls. Il s’agit dans ce cas, non pas vraiment de traiter directement la maladie, mais de donner au corps les moyens de recommencer à fonctionner normalement et finalement de recouvrer la santé. Le malade redevenant le principal acteur de sa guérison.

Orotates plus efficaces

Calcium, magnésium, zinc : vous en manquez, on vous en prescrit, vous les avalez… et n’en assimilez que 20 %, au mieux !

L’orotate, élaborée par le Pr. H. Nieper, est un acide lactique (acide du petit lait), dont la faculté principale est de servir detransporteur aux minéraux et aux oligoéléments. Elle passe la barrière intestinale et pénètre dans l’organisme à 80 %, jusqu’au cœur même des cellules. Et sans effet indésirable.

Parmi les chercheurs les plus actifs dans le domaine de la nutrithérapie en appoint aux traitements de maladies graves, on peut citer les Drs Vincent Castronono, cancérologue et gynécologue de l’université de Liège, Georges Mouton, médecin du sport en Belgique, ou Philippe Fiévet, rhumatologue et oncologue, tous trois spécialistes de l’écosystème intestinal. 

Quel régime alimentaire ?

L’alimentation est un des facteurs essentiels de la maladie de Crohn et tous ceux qui la vivent savent bien qu’il y a des aliments qui ne « passent » pas. Retour dans le cabinet du gastroentérologue. Le régime alimentaire préconisé se résume en deux mots : sans résidus. C’est-à- dire dépourvu de fibres, considérées comme agressives pour la paroi intestinale. En pratique, cela se traduit en viandes (surtout blanches) et poissons, pain, pâtes et riz blancs et raffinés, presque pas de légumes et de fruits. Du lait ? Pas de problème, il ne faut pas négliger son apport en calcium ! Des yaourts ? C’est parfait, puisqu’en en plus, il contiennent des ferments lactiques !…

Le problème, c’est que ces recommandations « classiques » vont à l’encontre de toutes les recherches récentes en matière d’alimentation idéale pour un Crohn. Elles sont même tout simplement susceptibles d’aggraver l’état du patient !

La troisième médecine du Dr Seignalet

Les lecteurs de Belle-Santé connaissent les enseignements du Dr Jean Seignalet (voir n° 72). Les crohniens devraient apprendre son livre par cœur. Au moins les pages consacrées à leur maladie. Et que disent-elles ? Que « certains aliments sont dangereux dans le Crohn ». Lesquels ? Selon une expérimentation menée en 1993 par Riordan et coll., dans l’ordre de leur nocivité : le maïs, le blé, le lait, la levure, les œufs cuits, les pommes de terre cuites, le seigle, le thé et le café, les pommes, l’avoine, le chocolat, les champignons cuits.

Le seul régime hypotoxique du Dr Seignalet a permis, sur 72 cas observés avec un recul d’un an, 62 rémissions, 9 résultats plus nuancés et un seul échec. D’autres chercheurs préconisent également la suppression totale du lait de vache et de ses dérivés, l’augmentation de la consommation de fruits, de légumes et de poissons gras (au moins trois fois par semaine pour ces derniers). Sans parler de l’intérêt nutritionnel des produits complets par rapport à leurs homologues raffinés.

Tant de voies différentes : comment s’y retrouver ?

Il n’est pas question de crier haro sur telle ou telle catégorie de médecin, d’encenser telle ou telle méthode. Face à une maladie comportant encore tant de zones d’ombre, tous font du mieux qu’ils peuvent, avec les connaissances dont ils disposent. Mais de malade à malade, les choses se disent ainsi :
– La médecine conventionnelle a ses moyens pour lutter contre la maladie, les médecines alternatives en ont d’autres. Ne négligez ni la première ni les deuxièmes, utilisez les ressources de chacune pour œuvrer, dans la meilleure synergie possible, à votre guérison. Ne vous en remettez jamais à un seul thérapeute.
– Écoutez votre corps, son message et ses besoins.
– Adaptez votre régime alimentaire au regard des dernières découvertes et de ce que vous ressentez : vous seul savez (ou sentez), en fin de compte, ce qui est bon pour vous.
– Ne perdez ni courage, ni espoir : la route peut sembler longue et le combat souvent bien solitaire. Tentez de garder une pensée positive : votre confiance en vous peut être, à bien des égards, une des clés de votre victoire finale sur la maladie.
– Et arrêtez de fumer : sur ce point au moins, tout le monde est d’accord.

CROHN = MLD ?

Pour la sécurité sociale, le Crohn est répertorié dans les Maladies de Longue Durée. À ce titre, toutes les dépenses engagées dans le cadre de cette affection (frais médicaux, examens et prix des médicaments) sont remboursées à 100 %. Pour autant que le thérapeute soit conventionné, que ce soit lui qui prescrive les analyses et rédige les ordonnances. Bien évidemment, dès que l’on rentre dans un circuit non conventionnel, la prise en charge devient égale à zéro. Les coûts des consultations et des compléments nutritionnels reviennent alors à 100 % au malade.
Attention : l’addition peut monter très vite.
À savoir : certaines mutuelles commencent à proposer la prise en charge des compléments nutritionnels, notamment la MMA et AXA.

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