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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Mathilde Laguës – Psychopraticienne

Chaque mois, nous partons désormais à la rencontre d’un ou d’une thérapeute. Aujourd’hui, rencontrons Mathilde Laguës, psychopraticienne et coach en management, à Paris.

Rebelle-Santé : Quel est votre parcours, pourquoi êtes-vous devenue psychopraticienne ?

Mathilde Laguës : J’ai fait Polytechnique, mais passionnée par la santé, j’avais hésité avec médecine. J’ai enchaîné sur un DEA de virologie fondamentale, pour ensuite rejoindre le monde de la santé dans l’industrie pharmaceutique. C’est un itinéraire atypique qui pouvait en dérouter certains, mais j’ai l’habitude de ne pas rentrer dans les cases ! Cela m’a permis d’enrichir mon mode de pensée d’ingénieur avec la démarche médicale. C’est très différent et cela m’a appris à décider et agir en situation d’incertitude.

Avez-vous, vous-même, suivi une thérapie ?

Oui, à ce moment-là j’effectuais un travail thérapeutique depuis plus de 10 ans, et cela m’avait énormément apporté. Je le poursuis encore en testant différentes techniques thérapeutiques. J’encourage chacun à faire cette expérience car, en fonction des outils et des personnes, on ne rencontre pas la même partie de soi. 

Comment choisir la bonne technique de psychothérapie pour soi ? Il y en a tant !

Ce qui compte le plus, à mon sens, n’est pas la technique, mais d’abord la personne : le travail s’effectue dans la relation, et il est essentiel de choisir un thérapeute qui vous inspire confiance pour que ça fonctionne.

Dans mon cabinet, j’utilise différents outils, que j’adapte toujours sur mesure selon mon interlocuteur. 

Exemple 1. Une personne vient me voir pour arrêter de fumer. Elle sait ce qu’elle devrait faire, elle n’y arrive pas, elle s’en veut… : elle a rationalisé la situation et cherche à la contrôler de façon intellectuelle. Mais ce n’est pas l’intellect qui fait prendre cette nouvelle cigarette, c’est une émotion. C’est avec les émotions, et toujours en impliquant le corps, que nous pourrons travailler pour mettre en route un changement. Il y a différentes approches qui le permettent : Gestalt, psychologie biodynamique, EFT, art thérapie… 

Parfois, exemple 2, les émotions sont au contraire trop présentes et envahissent le quotidien. Dans ce cas, il est important de pouvoir les apaiser, mais aussi de comprendre. On prendra le temps de creuser, de réfléchir, de donner du sens. Les outils analytiques prennent ici toute leur place. Les prises de conscience deviennent alors des ressources actionnables. 

Dans tous les cas, il faut soigner la relation à soi-même : c’est la clé. Au cœur du problème que l’on regarde, il y a toujours une émotion cachée, une petite voix qui tourmente, un diablotin qui sort régulièrement de sa boîte pour nous maltraiter, même si on essaie de le faire taire. Il est plus efficace, au contraire, de prendre le temps de l’écouter, afin de pouvoir changer les choses durablement !

Quel est le plus important avec son thérapeute ?

La confiance. Souvent, il faut plusieurs séances pour apprendre à se connaître, pour créer un lien sécurisant. C’est cette sécurité qui va permettre d’aller revisiter des endroits souffrants pour les soigner – par exemple une petite voix qui dit « je ne vaux rien » peut remonter à quand on était tout petit et que les parents ou la maîtresse trouvaient nos dessins nuls, et nous influencer encore au présent. Quand on aura désamorcé l’émotion ancienne, la petite voix n’aura plus lieu d’être. C’est la confiance qui permet de faire ce travail.

Est-ce le même mécanisme en cas de surpoids ?

Bien sûr ! Si mon apparence ne me plaît pas, je me compare (aux youtubers, à ma sœur…), et je vais vouloir suivre un régime pour me “normer”, pour améliorer ce qui me dérange. Mais en réalité, mon corps ne fait que manifester ce que je pense de moi : si je ne m’aime pas, mon corps va le refléter en se montrant “pas aimable”. Ce n’est pas en lui reprochant encore plus d’être comme il est que je vais améliorer les choses. C’est en restaurant la relation avec moi-même, en me traitant mieux, que mon corps va changer. Si je m’aime davantage, je vais probablement améliorer ma façon de m’alimenter, mais dans l’objectif de prendre soin de mon corps comme d’une chose précieuse, non de le traiter comme un problème à corriger. Cela semble proche mais en réalité ça fait toute la différence.

Quel est le meilleur modèle à suivre pour aller mieux ?

Je suis fascinée par l’enfant. Il vit son émotion, tout de suite, de façon totale. La tristesse se manifeste comme un désespoir absolu… mais quelques secondes plus tard, il part jouer, c’est terminé. L’émotion a été vécue, pleinement, elle est passée. Tandis que nous, adultes, refoulons nos émotions, et les ennuis commencent. L’émotion est le support de toute relation humaine, c’est le moteur de la vie, même si elle est parfois douloureuse ou désagréable.

Vous proposez du coaching en entreprise, cela consiste en quoi ?

Mon objectif, c’est d’aider les personnes à avoir de meilleures relations avec eux-mêmes, et par ricochet entre eux. Les attitudes deviennent plus bien-
veillantes, notamment sur le plan managérial. Il y a beaucoup de souffrance dans le monde du travail. Elle provient souvent de malentendus, et de projections que l’on fait sur les autres. 

Exemple 1, le sens des mots diffère. Pour celui qui parle, le message est évident, alors qu’en face, la personne entend autre chose. 

Exemple 2, faire abstraction des émotions. Réduire quelqu’un à ses compétences professionnelles sans tenir compte de son vécu émotionnel conduira toujours à des conséquences indésirables, qu’on le déplore ou non.

Avez-vous eu des échecs ?

Bien sûr, je suis humaine, je fais des erreurs ! Mais le mot échec ne me convient pas, car même si en apparence l’objectif ne semble pas atteint, on a toujours mis quelque chose en mouvement qui peut se révéler fructueux plus tard, au fil de la vie de la personne. Une thérapie ou un coaching, c’est avancer ensemble, donc si échec il y a, c’est un échec à deux. Si au fond d’elle la personne ne veut pas être aidée, je peux déployer tout mon savoir-faire, ça ne marchera pas. À l’inverse, avec une personne super déterminée à avancer, même si je ne suis pas très en forme, nous obtiendrons d’excellents résultats.

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