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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Mon beau sapin…

Parmi toutes les espèces de sapins, il y en a forcément une pour vous ! Laissez-vous séduire par cet arbre élégant et facile à entretenir.

En cette période de Noël, on parle beaucoup de sapin, mais il s’agit surtout des quelques espèces qui sont cultivées pour être vendues comme sapin de Noël (Picea Abies (1), Abies nordmannianaAbies procera). Certes, il s’agit là de jolis arbres, mais qui sont loin de refléter la diversité des 46 espèces de sapins recensées à ce jour, dont certaines sont très appréciées des jardiniers.

Un peu de botanique

Les sapins appartiennent à la famille des Pinacées et au genre Abies qui regroupe des espèces présentant des caractéristiques communes :

  • Ce sont des conifères à feuillage persistant. Chez certaines espèces les aiguilles restent en place une dizaine d’années.
  • Ils ont un port conique régulier, des branches horizontales plus ou moins étagées.
  • Leurs aiguilles sont linéaires, aplaties, plutôt courtes et disposées en spirale autour et sur toute la longueur des rameaux. Après arrachage, elles laissent une cicatrice arrondie typique. Et les aiguilles des sapins ne piquent pas !
  • Les sapins sont monoïques, les cônes femelles sont dressés sur les branches horizontales, ils sont formés d’écailles jointives, leur coloration (vert, bleu, noir, violet ou pourpre) est un élément décoratif apprécié.

Un pôle structurant au jardin

Les sapins ont des tailles, des couleurs de feuillage ou de cônes, des développements assez différents. Ce sont des arbres intéressants pour orienter le regard, donner de la perspective, marquer un espace. Ils sont utilisés aussi bien pour structurer un jardin qu’une rocaille. Les distances de plantation sont de 7 à 10 m pour les espèces hautes comme le sapin des Vosges (Abies pectinata) qui culmine à plus de 60 m. Comptez 3 m pour valoriser le port du sapin d’Espagne doré (Abies pinsapo “Aurea”) ou le Silberlocke (Abies koreana “Silberlocke”) et 1 m à 1,5 m pour les espèces naines telles que le sapin nain du Caucase (Abies nordmanniana “Aurea Nana”) ou le sapin de Corée (Abies koreana “Nana”) ou encore le sapin baumier nain (Abies balsamea “Piccolo”).

Des variétés horticoles adaptées à nos jardins

Certaines espèces de sapins atteignent une taille incompatible avec la culture dans un jardin, voire dans un parc ; elles sont donc réservées à une implantation en milieu naturel. Par contre, vous trouverez de belles espèces représentées par des variétés horticoles dont le développement est plus adapté. Même si on qualifie ces variétés de “naines”, il est toujours prudent de se renseigner sur la taille à maturité aussi bien en hauteur qu’en largeur, car certaines variétés horticoles sont rampantes ! Notez que les sapins ne se taillent pas.

Des repères pour choisir votre sapin

Les sapins peuvent être plantés en haies, ou regroupés pour constituer un bosquet si le jardin est assez grand, mais ils sont particulièrement intéressants pour une plantation isolée qui valorise leur port conique exceptionnel. La diversité des espèces et variétés de sapins permet de les cultiver aussi bien dans de grands espaces qu’en petits jardins ou en rocailles, ou encore sur les terrasses et les balcons. Pour faire votre choix, tenez compte entre autres des besoins de l’espèce et de vos attendus esthétiques. Les sapins sont des arbres qui coûtent assez cher (60 à 300 euros pièce, voire bien plus pour les espèces rares), et l’offre des pépinières ou jardineries est souvent assez limitée et peu diversifiée.

Quels sont les besoins des sapins ?

Peu difficiles, les sapins s’implantent aussi bien en terre argileuse qu’en terre sableuse, calcaire ou humifère sous réserve d’un drainage efficace. Un pH neutre à légèrement acide convient bien aux différentes espèces. Toutes apprécient une terre assez riche en humus, drainante et assez profonde qui garde le frais en été. Le sapin est une plante rustique qui supporte bien le froid, voire qui l’apprécie. La plupart des espèces résistent à – 20 °C, mais s’adaptent mal aux étés très secs comme les stigmates de l’été dernier en témoignent. En cas de sécheresse du sol et d’hygrométrie faible, l’arrosage est essentiel, surtout pour les jeunes arbres plantés il y a moins de 4 ou 5 ans ou ceux qui sont sur des sols peu profonds.

Quelques éléments pour faire votre choix

Les espèces adaptées au climat sec ou aux sols secs :

  • Abies pinsapo s’accommode aussi des terrains calcaires, il existe sous forme compacte en bleu Abies Pinsapo “Glauca“.
  • Abies cephalonica est le sapin des climats secs, il existe une variété “Meyer’s dwarf” adaptée aux petits espaces.
  • Abies concolor supporte des conditions un peu sèches et la pollution atmosphérique, il existe de nombreux cultivars des formes naines Abies concolor “compacta” et des cultivars aux cônes de couleur remarquable comme Abies concolor “Candicans” dont les cônes sont d’un bleu intense extraordinaire.
  • Abies nordmanniana s’accommode des sols un peu secs sablonneux ou calcaires. C’est un sapin très facile à cultiver. Vous trouverez de nombreuses formes hor- ticoles ou compactes.

Les espèces à adopter au jardin :

  • Abies koreana est une espèce de petite taille qui donne des cônes très colorés, certains cultivars ont des ports étonnants très étalés.
  • Abies balsamea a une croissance très lente qui en fait un sujet idéal pour les rocailles, les cultivars “Hudsonia” et “Piccolo” sont assez répandus.
  • Abies fraseri “Klein’s nest” est une espèce basse en forme de nid d’oiseaux.
  • Abies forrestii est adapté au climat océanique, il se remarque par ses cônes noirs.

Des conseils pour réussir la plantation

Installez votre sapin dans un sol aéré, drainant, selon une exposition ensoleillée à mi-ensoleillée. Les plants de petites tailles et jeunes sont ceux qui se transplantent le mieux. Avant la plantation, il est judicieux de fragmenter le sol en profondeur (décompactage) pour favoriser le développement de la racine pivot. Celle-ci émettra ensuite, à différentes profondeurs, des racines latérales qui vont coloniser le sol sur plusieurs mètres autour de l’arbre.

Les dimensions du trou de plantation sont fonction du développement des racines du plant, comptez environ 3 fois la taille du pot qui contient votre plant et, surtout, veillez à ce que les parois du trou ne soient pas compactes. Apportez environ 50 % de matière organique déjà bien décomposée ou du terreau de plantation et mélangez avec la terre du trou. Conservez la motte de terre autour des racines, bassinez-la (imbibez-la d’eau) et plantez.

L’arrosage sera copieux, avant et après la plantation. Tassez la terre. Les premières années, la pousse est lente et la “tête” de l’arbre reste fragile, il est indispensable d’installer un tuteur adapté à la taille de l’arbre.

Un arbre facile à entretenir

L’arrosage est particulièrement important au moment de la plantation et les 3 à 4 années qui suivent. Ensuite, soyez vigilant si votre sol est peu profond et séchant en été. Le ralentissement de la croissance et le jaunissement des aiguilles sont les premiers signes du manque d’eau.

Bassinez les aiguilles l’été qui suit la plantation et en cas d’épisode de sécheresse tant que la hauteur de votre sapin vous le permet. C’est aussi une bonne façon de déloger les acariens !

La taille n’est en principe pas nécessaire. Éventuellement, en décembre, on élimine le bois mort. Dans tous les cas, protégez les plaies comme pour les autres arbres avec du goudron de Norvège.

Le désherbage au pied des arbres suivi d’un paillage est nécessaire seulement en phase d’installation. Éliminez d’éventuelles lianes (les ronces, le plus souvent) qui pourraient s’installer dans la couronne de vos arbres.

La santé des sapins est peu affectée par des maladies ou les parasites. Ce sont les acariens rouges et les pucerons qui sont les plus à redouter.

Multiplier les sapins à partir de graines est possible. Le semis se fait en pot au printemps à partir des graines ramassées à l’automne précédent. Celles-ci doivent être stratifiées au froid tout l’hiver : après avoir récolté les graines, trempez-les dans l’eau tiède 24 heures et disposez-les dans des pots ou terrines remplies de sable humide, puis laissez-les passer l’hiver dehors. Le semis de variétés hybrides et des cultivars ornementaux donnent des résultats très aléatoires.

Les sapins sont très sensibles à la pollution atmosphérique. Lorsqu’ils sont soumis à des conditions difficiles, ils s’affaiblissent et développent des chancres ou sont envahis par des pucerons.

Cultiver un sapin en pot

La plantation peut se faire dans un pot. Le sapin est assez rustique pour ne pas craindre le gel, attention cependant au vent froid (exposition nord) et au gel dans le cas où la terre du pot est très humide.

L’arrosage doit se faire en fonction de la pluviométrie ; donc plutôt en période estivale. Le sapin craint l’eau stagnante, alors évitez de laisser de l’eau dans les coupelles. En automne ou en hiver, supprimez-les. En été, ne laissez pas la terre sécher, arrosez fréquemment le soir.

La protection contre les grosses chaleurs est nécessaire pour une culture en terrasse ou sur un balcon :

  • Si possible, mettez le sapin dans la zone la plus à l’ombre ou installez un voile d’ombrage et arrosez le feuillage régulièrement.
  • En zone sensible, plantez dans une terre très riche en matière organique.
  • Préférez les pots en terre et prévoyez un cache-pot d’un diamètre supérieur pour installer un tampon humide composé de toile ou de copeaux qui, humidifiés en continu, augmenteront localement l’hygrométrie et limiteront le dessèchement de la terre. Cela ne vous dispense pas d’arroser.
Le sapin de Noël, un casse-tête écologique
Impossible, en cette période, de passer sous silence la question des sapins de Noël. Les sapins en plastique ont un bilan carbone désastreux (fabrication, transport, destruction après une utilisation qui est en moyenne de 3 ans en France). La culture de sapins de Noël interroge aussi quant au bilan écologique, car la majeure partie de la production n’est pas bio. Les sapins cultivés non bio reçoivent des pesticides qui contribuent à la pollution de l’environnement. Notez que, pour atteindre le point de vente, les sapins, bio ou pas, nécessitent des quantités d’eau importantes, des emballages, du transport… Alors que faire ? Il est possible de louer des sapins de Noël, d’acheter des sapins en pots et de les replanter, de décorer le sapin du jardin ou de fabriquer un sapin en bois…

(1) Picea Abies, du point de vue botanique n’est pas un sapin. Il n’appartient pas au genre Abies.

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