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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Plongez dans les abysses…

Dans les entrailles de notre planète, tout au fond des océans, grouille un monde inimaginable. Ses poissons bizarres, méduses étranges, vers, araignées, homards albinos et autres crevettes au physique improbable coulent des jours fascinants. Plongez dans les ténèbres à leur rencontre.

APRÈS LE GRAND BLEU, C’EST LE GRAND NOIR
«Pour nous efforcer de décrire et de caractériser le milieu abyssal :
1) il fait froid
2) il fait noir
3) il fait ‘profond’
4) il fait ‘faim’»
Théodore Monod, naturaliste et savant français.

Chondrocladia Lampadiglobus : (photo) ce drôle d’organisme à l’allure de luminaire des années 60 est une éponge carnivore ! Les animaux qui se posent sur ses sphères sont agrippés par de minuscules crochets filamenteux, les “spicules”, qui agissent comme une bande Velcro.

ZÉRO LUMIÈRE, ZÉRO VÉGÉTAL
Ne cherchez pas les champs d’algues indolents ni le plancton grouillant. Rien de tout ça dans les abysses, privés de lumière solaire. La chaîne alimentaire s’organise autour d’une vie purement microbienne et animale. Si, sur terre et à la surface des mers, la photosynthèse (transformation de la lumière solaire en substrat énergétique par les plantes ou les algues) est à la base de toute vie, au fond de l’eau, ce processus de production primaire est remplacé par la chimiosynthèse : ce sont les bactéries qui transforment le sulfure d’hydrogène ou le méthane en matière organique. Elles se substituent aux végétaux, et leur tour de magie chimique remplace l’énergie solaire ! C’est ainsi que des troupeaux d’oursins et de concombres de mer abyssaux paissent tranquillement… mais pas de l’herbe : des champs de boue. Et que des cadavres de baleines sont des aubaines inespérées pour cette «vie sans soleil», gros «tas» de graisses ouvrant de nouvelles chaînes alimentaires pour des siècles!

DES STRATÉGIES DE CAMOUFLAGE ET DE SURVIE INCROYABLES
C’est qu’au-delà de 1000 mètres sous l’eau, il n’y a plus un photon de lumière. Il fait 4° C maximum, la surface est trop loin pour remonter y manger, il n’y a plus qu’à développer des stratégies de survie pour rester là, juste là, entre deux eaux, à flotter, nager (doucement), manger (et ne pas se faire manger), se reproduire. Un film de suspens permanent.
Dans ces lieux les plus extrêmes, la nature rivalise d’imagination pour doter ses créatures d’un arsenal de survie au-delà du réel. Il y a les leurres lumineux, ces petites lanternes qui «pendouillent» devant la tête de l’animal ; les gueules surdimensionnées, pour avaler les proies d’un seul coup ; ou l’inverse, une toute petite bouche mais des yeux immenses et ultra perçants, pour ne pas confondre les leurres lumineux de la lumière ambiante ; les estomacs opaques, pour dissimuler à d’éventuels prédateurs la présence de cette proie luminescente en cours de digestion. Les éponges sont carnivores, certaines araignées sont si fines que leur tube digestif descend jusqu’au bout de leur pattes… Il y a enfin la méduse noire, degré ultime du camouflage, qui engloutit toute lumière l’atteignant, restant ainsi totalement invisible !

À LIRE
Abysses, de Claire Nouvian, éditions Fayard, 40 €

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