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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Pourquoi faut-il limiter le sucre en cas de cancer ?

Petit rappel : une cellule cancéreuse a besoin de 18 fois plus de glucose qu’une cellule saine pour « se nourrir ».
Imaginez votre organisme comme une voiture qui pourrait utiliser deux types de carburant : le glucose et les corps cétoniques, un peu comme l’essence et le diesel, sauf que, dans le cas de l’organisme humain, il s’agit d’un mélange des deux carburants. Dans notre nourriture « moderne », en gros, la composition du carburant comporte 97 % de glucose et 3 % de corps cétoniques. Ces derniers sont des acides gras puisés dans les stocks de graisses du corps transformées par le foie pour devenir des combustibles utilisables. Quand vous jeûnez, par exemple, votre organisme ne reçoit plus de glucose. Pourtant, il ne meurt pas de faim, il met en route la transformation de ses graisses de réserve en corps cétoniques.Et cela donne une énergie d’endurance que connaissent bien les marcheurs qui ont déjà testé le jeûne associé à la randonnée. On est moins réactif, mais on dispose d’une énergie différente et d’une capacité de concentration incomparable.

Au niveau cellulaire, que se passe-t-il ?

De petites usines, les mitochondries, fabriquent notre énergie en mélangeant l’oxygène (provenant de la respiration et transporté par le sang) avec, soit du glucose, soit des corps cétoniques.
Parfois, l’oxygène vient à manquer… Par exemple, quand on est essoufflé. Mais la cellule n’a pas dit son dernier mot, car les mitochondries savent aussi fabriquer de l’énergie sans oxygène, par fermentation. Mais elles ne peuvent le faire qu’avec le glucose, pas avec les corps cétoniques…
Les cellules cancéreuses, qui se multiplient très vite, sont très agressives et localement très concentrées. Elles ont besoin de beaucoup d’énergie et utilisent prioritairement la fabrication d’énergie à partir de la fermentation. Elles ont donc besoin d’un maximum de glucose ! Et c’est d’ailleurs cette gourmandise extrême qui permet de les situer lors du Pet Scan : cet examen met justement en lumière les cellules les plus grosses consommatrices de glucose.

Alors, comment faire pour rendre moins agressives et moins résistantes les cellules cancéreuses ?

En consommant moins de sucres, et surtout moins de sucres « rapides » : non seulement les gâteaux, sucres, boissons sucrées et sucreries en général, mais aussi les farines blanches, le pain blanc, le riz blanc, etc. Les cellules cancéreuses ne savent pas utiliser les corps gras pour fabriquer l’énergie qui leur est nécessaire. Les cellules saines, elles, oui !
D’où l’intérêt de limiter au maximum sa consommation de sucre et d’augmenter la part de lipides ! C’est ce qui est proposé avec le régime cétogène, également réputé pour son effet sur l’épilepsie et dont les recherches sur les maladies neuro-dégénératives sont très prometteuses.
Une expérience sur les effets de ce régime en cas de cancer a été réalisée en 1995 par une oncologue américaine, Linda Nebeling, sur deux enfants atteints de tumeur au cerveau. Dans les deux cas, l’effet a été très positif et la progression de la maladie fut totalement stoppée chez l’un d’entre eux.
En 2007, lors d’une autre étude, deux chercheuses allemandes, le Dr Melanie Schmidt et la biologiste Ulrike Kämmerer, ont testé ce régime à l’hôpital de Wüzburg, en Allemagne. Elles n’ont été autorisées à le faire que sur des patients ayant épuisé en vain toutes les thérapies conventionnelles (chirurgie, chimio, radiothérapie) et donc au pronostic vital très « engagé ». L’étude, qui devait durer 3 mois, portait sur 16 patients dont on disait qu’ils étaient « condamnés » à très brève échéance. Deux d’entre eux sont en effet décédés dans le premier mois. Sept n’ont pas suivi le régime pour diverses raisons (il faut dire que l’alimentation doit changer du tout au tout). Deux autres ont quitté l’étude prématurément, leur état s’étant aggravé brutalement. Enfin, pour les cinq derniers, qui sont restés en vie, leur condition physique s’est stabilisée ou s’est améliorée, leur tumeur a arrêté de grossir et la maladie s’est stabilisée.

Bien entendu, ces études sont toutes petites, mais les résultats sont prometteurs. Il n’est absolument pas question de se lancer seul dans un tel régime, mais chacun d’entre nous peut en tirer des conclusions et décider de manger différemment pour limiter ses risques de développer un cancer (ou d’en nourrir un).

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