Quel bilan pour l’hyperthyroïdie ?
Le cœur qui s’emballe, les mains moites et tremblantes, une perte de poids depuis peu ? Voilà quelques-uns des signes qui trahissent l’existence d’une hyperthyroïdie, autrement dit un fonctionnement exagéré de la thyroïde.
L’hyperthyroïdie désigne un fonctionnement anormalement élevé de la thyroïde, cette glande en forme de papillon, située à la base du cou devant la trachée. Rappelons que les hormones thyroïdiennes, autrement dit la T3 et la T4, interviennent dans le développement cérébral, dans le métabolisme des graisses, au niveau cardiaque ou encore dans la croissance osseuse et la combustion des aliments. Dans l’hyperthyroïdie, la glande se met à produire des quantités exagérées de T3 et de T4. Ce dysfonctionnement touche 1 à 2% de la population, avec une prédisposition féminine.
T4 surtout
La forme typique d’hyperthyroïdie se traduit par une sécrétion exagérée d’hormones T4. Plus exactement, c’est la fraction dite « libre » (L) des hormones que l’on va doser. En effet, l’état hormonal thyroïdien dépend, non de l’hormonémie thyroïdienne totale, mais de la fraction libre de T3 (T3L) et de T4 (T4L). Plus rarement, c’est l’hormone T3L qui est en cause. Il existe également des hyperthyroïdies frustres où les signes cliniques sont pauvres et les examens biologiques presque normaux.
Symptômes variés
Le diagnostic d’hyperthyroïdie n’est pas toujours facile à poser, notamment dans les formes débutantes, tant les symptômes semblent éloignés les uns des autres. Cette maladie hormonale se manifeste par une fatigue, des tremblements, une augmentation du rythme cardiaque et des palpitations, une sudation exagérée, un amaigrissement malgré un appétit conservé, une accélération du transit intestinal (tendance à la diarrhée), une
irritabilité, un besoin permanent de boire et des vomissements. Enfin, un symptôme s’avère spécifique dans la maladie de Basedow, la forme la plus fréquente d’hyperthyroïdie, dans laquelle les deux globes oculaires font saillie. L’hyperthyroïdie peut également s’accompagner d’un goitre, autrement dit d’un gonflement de la thyroïde responsable d’une augmentation de volume du cou.
Bilan sanguin
Lorsque l’examen clinique est évocateur, le médecin va doser la TSH, hormone d’origine hypophysaire qui stimule la thyroïde, puis la T4L. Une TSH basse (<0,1mUI/l) atteste d’une hyperthyroïdie. Il peut également doser d’autres éléments et pratiquer des tests sanguins plus poussés pour préciser de quelle forme exacte il s’agit. Plus précisément, si le dosage de la TSH seule est suffisant au diagnostic d’hyperthyroïdie, celui de la T4L pratiqué en deuxième intention va permettre d’affiner le diagnostic et de préciser l’intensité de l’hyperthyroïdie avant le choix du traitement. Quant à la T3L, elle peut être dosée lorsque la TSH est basse et la T4L normale ou limite. Raison pour laquelle le laboratoire conserve le prélèvement au moins 7joursaprèslapremièreanalyse. Les normes biologiques des hormones à considérer sont celles qui sont fixées par le laboratoire chargé du dosage. Enfin, il est fréquent de demander une échographie de la thyroïde ainsi qu’une scintigraphie.
Prédisposition
Certaines situations exposent plus spécifiquement à l’hyperthyroïdie, comme :
⇒ Des antécédents familiaux d’hyperthyroïdie ;
⇒ Les femmes âgées de plus de 60 ans porteuses d’un goitre ; ccertains médicaments à base d’iode comme l’amiodarone (Cordarone), médicament antiarythmique cardiaque ;
⇒ L’interféron.
Surveillance thérapeutique
⇒ Le dosage des hormones thyroïdiennes permet de suivre l’efficacité du traitement antithyroïdien (médicaments antithyroïdiens de synthèse) mis en route par le médecin.
⇒ Une surveillance qui commence 4 à 6 semaines après le début du traitement. Une T4L normale atteste du retour à l’euthyroïdie, autrement dit à un fonctionnement normal de la thyroïde.
⇒ Dans les années suivantes, l’adaptation du traitement sera fonction du dosage de T4L.